« Rêvons de voir un jour, en Côte d’Ivoire, les élections s’achever comme en France », la chronique de Fernand Dédeh
Abidjan, 29-06-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Rêvons de voir un jour, en Côte d’Ivoire, les élections s’achever comme en France. Il y a des imperfections mais globalement, les résultats sont connus le soir même des votes, acceptés par les différents partis et candidats et la vie reprend son cours normal… L’abstention a frôlé les 60% dans un environnement marqué par la maladie à coronavirus mais le dispositif électoral inspire confiance.
La France vient d’achever l’élection municipale avec la victoire « de la vague verte », la résistance des partis traditionnels, le recul du parti au pouvoir. Le reste, c’est le travail des analystes politiques, des spécialistes en sciences sociales, des écologistes, des économistes et autres intellectuels. Et la vie reprend son cours normal ou presque…
Pas comme en Afrique et particulièrement dans le pays de ton camarade. Où les lendemains des élections sont toujours incertains. Parfois tendus ou embrouillés. On copie beaucoup la France par ici mais pas toujours dans ce qui assure sa stabilité et peut-être sa réussite.
L’administration électorale en Côte d’Ivoire baigne dans un environnement fait de suspicions. Sa composition même est objet de discorde. La première opération pré-électorale, la révision de la liste électorale est poussive. Elle prend fin le 30 juin 2020. Il aura fallu un report d’une pour espérer inscrire le maximum de nouveaux majeurs. Une opération perturbée à la fois par la Covid-19 et les intempéries. Une opération frappée de suspicion aussi par les déclarations tonitruantes de certains acteurs politiques comme celui qui a affirmé que « les 3/4 des électeurs inscrits sont de son parti ».
Les moyens ne manquent pas à la commission électorale indépendante. Le gouvernement de ton camarade a vraiment assuré selon une source : 74 milliards. Les partenaires au développement, boostés et rassurés par le PNUD, mettent la main à la poche pour concrétiser leurs promesses. 14 milliards sont attendus. Le Japon vient de libeller sa part, 1,136 milliards FCFA. « Cet appui du Japon vise de manière générale à renforcer les capacités des acteurs du processus électoral pour la conduite transparente et efficace du processus électoral ». De poursuivre mon rêve ou de me réveiller ?
“Me réveiller pour constater que la pluie est toujours présente ainsi que la maladie à coronavirus. La Covid-19 est là, toujours menaçante. Les chiffres le montrent. Ne baissons pas les bras.’’
Me réveiller pour constater que la pluie est toujours présente ainsi que la maladie à coronavirus. La Covid-19 est là, toujours menaçante. Les chiffres le montrent. Ne baissons pas les bras.
Tiens, à propos de coronavirus, peurs et angoisses à l’Institut national de la jeunesse et des Sports (Injs) de Marcory. L’administration a décidé de la reprise des cours au grand dam des agents. Ils craignent des contaminations en raison du site de confinement installé à l’intérieur de l’école. Le directeur général de l’institut contacté par nos soins, rassure que les dispositions sont prises, les lieux seront désinfectés et des cloisons étanches seront disposées pour éviter tout contact entre le personnel d’encadrement, les étudiants et les confinés.
« Mon cher, ça c’est la parole d’un administrateur », objecte, inquiet un agent de l’administration. Il faut des actions concrètes et surtout le dialogue, pour ôter tous les doutes, messieurs et dames…
Par Fernand Dédeh