Résolution du conflit frontalier CI-Mali/Voici les résolutions de la rencontre de Kaniasso
Abidjan-17-08-16 (lepointsur.com) Les pourparlers de la mission de coopération sécuritaire le 09 août 2016 dans la région du Folon (département de Kaniasso) entre les autorités ivoiriennes et maliennes ont été sanctionnés par un rapport final, baptisé « rapport final de la rencontre de Kaniasso ». Cette importante rencontre qui s’est déroulée à la salle de conférence du centre de formation polyvalent de Kaniasso (CFP KSO) a été co-présidée par le Gouverneur de Sikasso Bougouzanga Coulibaly et du représentant du préfet de la région du Folon.
En l’absence de Madame le maire de Kaniasso Chantal Moussokoura Fanny, le 1er adjoint au maire, Monsieur Vacaba Koné a souhaité le traditionnel « Akwaba » à la délégation malienne forte de 31 personnes, composée entre autres d’autorités administratives, élus, chefs traditionnel et coutumiers, d’autorités militaires. La partie ivoirienne quant à elle, forte de 25 personnes était conduite par Monsieur Sékou Sanogo, secrétaire général 2 de la préfecture de Minignan, représentant le préfet de région. Pour sa part, le préfet par intérim du département de Kaniasso Boni Kouakou Adolphe s’est dit très heureux de recevoir et d’accueillir la forte délégation malienne.
Après avoir exprimé sa gratitude aux autorités politiques, administratives, militaires, coutumières et traditionnelles ivoiriennes, le Gouverneur de Sikasso Bougouzanga Coulibaly a indiqué que cette rencontre témoigne de l’importance que les deux pays accordent au renforcement des relations et de la coopération bilatérale et de bon voisinage pour l’instauration d’un climat de paix durable et de sécurité réelle dans la bande frontalière.
Clôturant la série des allocutions, le représentant du préfet de région du Folon, M. Sékou Sanogo a exprimé la gratitude des populations du Tron, du Toudougou et du Vandougou aux différentes délégations, avant d’indiquer que la rencontre avait pour principal objectif, la recherche de solutions pacifiques au conflit foncier opposant les populations ivoiriennes à celles du Mali dans la bande frontalière. Au terme des échanges, aussi bien en commission qu’en plénière, l’état des lieux a été fait en vue d’apporter des solutions aussi bien au titre de la coopération sécuritaire transfrontalière, du dialogue des chefs traditionnels, de la situation des planteurs dans la bande frontalière que des mesures d’atténuation des incidents et de suivi des résolutions.
Ainsi, au titre de la coopération sécuritaire transfrontalière, il a été décidé après l’état des lieux (vol de bétail, enlèvements puis assassinat, incendie de cabane et saccage de plantations, séquestration et confiscation de biens), entre autres, de la mise en place d’une cellule de coordination et d’information, de la mise en place d’un comité mixte de gestion des conflits qui prend en compte les chefs de villages, les chefs de canton et les présidents des jeunes, les patrouilles conjointes entre les deux forces et le respect scrupuleux des consignes sur le terrain. A cela, il faut ajouter les rencontres périodiques entre les différents acteurs sur le terrain.
Quant au dialogue des chefs traditionnels, plusieurs recommandations ont été faites. Notamment, la dynamisation de la coopération transfrontalière entre les confréries de chasseurs des deux pays respectifs se traduisant par des missions de sensibilisation et d’informations, l’organisation d’une rencontre entre les deux villages en vue de la restitution des biens, l’arrêt systématique des entraves au mouvement des personnes et des biens, l’intégration des jeunes à travers l’organisation des activités de jeunesses (sport et culture). Concernant la situation des planteurs dans la bande frontalière, la commission a constaté que 09 villages sont en conflit. En occurrence, Ouélli, Gouengueni, Tahara, Touroudio (Côte d’Ivoire), Dani, Sama, Kotla, Sirakoro et Kona (Mali).
Cette situation de tension a eu pour conséquence, la suspension des activités agricoles et des affrontements récurrents entre les populations. Pour palier cet état de fait, la commission a décidé du recensement des exploitations agricoles et des agriculteurs au niveau des deux pays, le renforcement de la sécurité au niveau de la zone frontalière. Au chapitre des mesures d’atténuation des incidents et de suivi des résolutions, il a été proposé la sensibilisation des populations à la culture de la paix, l’harmonisation du couloir de transhumance…Quant à la mise en place du comite de suivi, les deux parties ont convenu de son installation dans chaque village tant au Mali qu’en Côte d’Ivoire .
Il est essentiellement composé des chefs de canton, de village, d’autorités religieuses, de chefs de terre ou propriétaires terriens, du président des jeunes, de la présidente des femmes et un représentant des éleveurs. Le comité sera chargé entre autres de sensibiliser les populations, informer le cadre de concertation, régler les conflits à l’amiable et veiller au respect des accords du consensus. Le document final a été paraphé par MM Sékou Sanogo, Coulibaly Bougouzanga et Boni Kouakou Adolphe, respectivement préfet de région, Gouverneur de la région de Sikasso (Mali) et préfet par intérim du département de Kaniasso.
Un conflit portant sur une portion de terre oppose les habitants de Gbeguéni et Ouéni (Côte d’Ivoire) à ceux du Mali. La situation s’est dégradée quand le samedi 16 avril 2016, des individus venus du Mali ont fait irruption dans les deux localités ivoiriennes sus-mentionnées pour y semer la terreur, faisant 1 mort. Toute chose qui a provoqué le courroux des populations ivoiriennes de ces localités qui ont dénoncé le laxisme des autorités ivoiriennes.
EKB
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