[République centrafricaine] Un chef rebelle livré aux autorités par le Cameroun
En République centrafricaine (RCA), le chef rebelle Armel Sayo a été extradé vers Bangui, près de quatre mois après son arrestation au Cameroun. L’ancien ministre centrafricain, qui avait repris les armes l’année passée en menaçant de renverser le régime actuel, a été acheminé hier soir en RCA, après de longues procédures diplomatiques et judiciaires. Détails.
L’extradition d’Armel Sayo vers la Centrafrique le 5 mai 2025 dans la nuit a été confirmée à RFI par Bangui et Yaoundé. Comme on peut le constater sur une vidéo diffusée par la chaine russe RT, la seule à avoir couvert son arrivée à l’aéroport de Bangui, on voit Armel Sayo, tee-shirt jaune et un sac sur le dos, sortir d’un avion menottes aux poignets, en souriant.
L’ancien ministre centrafricain a ensuite été acheminé à la Direction générale de la police où il a été auditionné, avant d’être envoyé à la prison militaire de haute sécurité du Camp de Roux, dans le centre-ville de Bangui, où il est détenu, selon les sources de RFI.
Mandat d’arrêt international
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international après avoir lancé l’année passée un groupe rebelle – la Coalition militaire de salut du peuple et du redressement – et menacé de renverser le régime actuel, Armel Sayo avait été arrêté en janvier à l’aéroport de Douala alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour la France.
« Son extradition a pris du temps parce qu’il voyageait avec un passeport français et le Cameroun exigeait l’accord de Paris avant de l’extrader vers notre pays », affirme à RFI le ministre-conseiller à la présidence de la Centrafrique, Fidèle Nguandjika. Yaoundé n’a pas confirmé jusqu’ici.
Accusé de « tentative de coup d’État et de menace de déstabilisation », le chef rebelle risque la prison à vie s’il est reconnu coupable.
Le frère et la sœur d’Armel Sayo sont par ailleurs détenus en RCA depuis janvier, ainsi qu’une dizaine de personnes réputées proches de l’ancien ministre.
Source : Rfi