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[Région du Lôh-Djiboua/Lutte contre la drogue] La chasse au “Kadhafi’’ lancée à Ouragahio


Ouragahio, 11-10-2024 (lepointsur.com) Le mardi 08 octobre 2024, la salle des mariages de la mairie de Ouragahio, était le centre d’un théâtre particulier.  Pour cause, le commissaire de deuxième classe et Chef d’antenne régionale de la lutte contre la drogue (DPSD) de Gagnoa a présenté un exposé sur « La consommation de la drogue en milieu scolaire : cas du Kadhafi ».

Accompagné de ses collaborateurs, le commissaire de police Ndoua Kouamé Lacombe a défini et expliqué à l’auditoire d’environ 500 personnes, composé essentiellement de toutes les couches socio-professionnelles de la commune de Ouragahio, les effets néfastes du “Kadhafi’’ sur l’organisme humain, sur la cellule familiale et sur la formation des élèves. C’est pourquoi, il a invité les parents à avoir un œil regardant sur le contenu des cartables et sur l’utilisation des téléphones portables, dans les chambres de leurs enfants.

Le commissaire de police Ndoua Kouamé Lacombe lors de son intervention

A en croire les propos de Ndoua Kouamé Lacombe, cette séance de travail marque le début d’une vaste campagne de sensibilisation de l’antenne de la DPSD dans toute la région du Lôh-Djiboua, avec pour cible principale les écoles.

Chasse au “Kadhafi’’, nouvelle drogue en vogue chez les jeunes

Popularisé par une chanson du groupe 100 Papo et les réseaux sociaux, le “Kadhafi’’ est une drogue issue d’un mélange à base de Tramadol, de l’eau ou de l’alcool.

Plus de douze ans après la mort de l’ex-président libyen, Mouammar Kadhafi, le nom de l’ancien homme d’Etat est sur toutes les lèvres en Côte d’Ivoire. Pas pour célébrer le dirigeant défunt, mais pour désigner une drogue qui se propage parmi la jeunesse, commercialisée sous forme de comprimés et souvent consommée avec de l’alcool, pour en décupler l’effet sédatif.

Vu les effets néfastes de cette nouvelle trouvaille de la part de certains jeunes ivoiriens sur l’organisme humain, sur la cellule familiale et sur la formation des élèves, il n’en fallait pas plus pour que l’opinion publique s’alarme et que la police, considérant ce phénomène comme un enjeu de santé publique, lance   une vaste campagne de lutte contre le “Kadhafi’’ à l’échelle nationale.

La Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD) indiquait avoir déjà saisi 5 tonnes de médicaments dits « de qualité inférieure » ou contrefaits. Depuis le début du mois en effet, les saisies spectaculaires se sont multipliées sur le territoire ivoirien.

La version officielle, donnée par la police des stupéfiants confond d’ailleurs deux médicaments que sont le Tramadol et le Tramaking, sans doute en raison de la ressemblance entre le Tramadol et l’un des noms commerciaux du “Kadhafi’’, le Tramaking. « Il s’agit plutôt d’une préparation obtenue à partir du mélange de médicaments détournés du circuit officiel à de l’eau ou à de l’alcool en vue d’obtenir une forte sensation. Ces jeunes utilisent le Tramadol dosé en 250 mg, qui est un antidouleur généralement prescrit aux personnes malades en phase terminale, qu’ils mélangent à la boisson Vody, une boisson alcoolisée et énergisante bon marché, très populaire chez les jeunes Ivoiriens », explique le commissaire de deuxième classe et Chef d’antenne régionale de la lutte contre la drogue de Gagnoa.

En effet, une recherche sur les   vente de médicaments en ligne révèle que le Tramaking, est aussi commercialisé sous le nom de Royal, qui est composé de deux principes actifs, le Carisoprodol et le Tapentadol. Le Carisoprodol, faut-il le souligner, est un relaxant musculaire. Quant au Tapentadol, c’est un opioïde fort prescrit dans le cas de douleurs intenses. Combinés, les deux peuvent provoquer des effets secondaires dangereux : démangeaisons, malaises, convulsions, évanouissements… Cette combinaison peut d’ailleurs s’avérer mortel en cas de surdose.

Casmir Kouadio, correspondant régional

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