[Région du Gontougo] Le roi des Brong reçoit les fruits de l’Adayé Tour 2025 à Amanvi : 50 ambassadeurs de la paix officiellement présentés
À l’occasion de son 10e anniversaire, la Fondation Adayé Kessié a sillonné le Gontougo avec l’Adayé Tour 2025, une caravane de sensibilisation à la paix, la cohésion et au vivre-ensemble. L’étape finale à Amanvi a réuni autorités préfectorales, chefferies traditionnelles et jeunes leaders autour d’un message fort : préserver la stabilité en période électorale.
Tabagne, le 26 juillet 2025 (lepointsur.com) La Fondation Adayé Kessié a marqué un tournant important dans son engagement pour la paix et le dialogue intercommunautaire en clôturant son Adayé Tour 2025 à Amanvi, capitale symbolique du royaume Bron. Cette tournée régionale, lancée le 19 mai à Bondoukou, a traversé 13 localités, avec pour objectif de sensibiliser les populations du Gontougo à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.

Le président de la Fondation Adayé Kessié, aux côtés du haut commandement administratif conduit par le préfet de région, Kouadio Gbangbo André.
La synthèse finale, tenue à Amanvi le 25 juillet, a réuni un impressionnant parterre d’autorités : la Cour royale, conduite par Sa Majesté Nanan Adingra Kouassi Adjimane, 17ᵉ roi des Brong, le haut commandement administratif avec à sa tête le préfet de région Kouadio Gbangbo André, les chefs de province, les représentants de la Direction régionale de la Culture (Obin Obin Franck et Kpidi Christ Alain), les jeunes leaders ainsi qu’une foule nombreuse venue écouter un message de paix.
Des voix fortes pour un seul message : paix, unité, avenir
Dans une atmosphère de liesse ponctuée de danses traditionnelles — Kroubi de Sodji, Abodan de Sorobango et Kété d’Amanvi — le message de paix a été amplifié. Le Kété d’Amanvi, désigné vainqueur par la Direction régionale de la Culture, représentera la région à la 10ᵉ édition du Festival Adayé Kessié, prévue du 02 au 06 décembre 2025 à Tabagne. Tandis que les deux autres danses seront présentes en tant qu’invitées d’honneur.
La jeunesse locale rend hommage à la Fondation Adayé Kessié
Lors de la cérémonie de clôture de l’Adayé Tour 2025 à Amanvi, Koffi Lucien, président des jeunes d’Amanvi, président du comité d’organisation et ambassadeur de la paix de la Fondation Adayé Kessié, a exprimé la profonde gratitude des populations hôtes.

La Cour royale, sous l’autorité de Sa Majesté Nanan Adingra Kouassi Adjimane, 17ᵉ souverain des Brong
Dans son intervention, il a salué la confiance placée en lui par la Fondation et par Sa Majesté le roi, se réjouissant de l’opportunité offerte à Amanvi d’accueillir cette étape majeure du festival, considéré comme l’un des plus grands événements culturels du pays.
Il a qualifié cette désignation comme un « rêve devenu réalité » et a tenu à remercier le président de la Fondation, Bini Ouattara Daouda, pour cette marque d’attention.
Enfin, il a imploré la bénédiction divine sur les autorités présentes, la localité d’Amanvi, la Fondation Adayé Kessié et l’ensemble du pays, tout en s’excusant humblement pour les éventuelles imperfections dans l’organisation.
« C’est un honneur d’avoir accueilli cette étape finale. Merci à la Fondation Adayé Kessié pour cette confiance. »
Bini Ouattara Daouda salue la mobilisation autour de la paix et de la cohésion

Bini Ouattara Daouda, président de la Fondation Adayé Kessié et Commissaire général du festival éponyme
Président de la Fondation Adayé Kessié et Commissaire général du festival éponyme, Bini Ouattara Daouda, a livré une adresse solennelle empreinte de gratitude et d’engagement pour la paix sociale.
Il a d’abord annoncé que 30 danses traditionnelles ont été sélectionnées pour participer à la 10ᵉ édition du Festival Adayé Kessié, prévue du 2 au 6 décembre 2025 à Tabagne. Se réjouissant d’être à Amanvi, capitale du royaume Bron, il a tenu à rendre un vibrant hommage au préfet de région Kouadio Gbangbo André, qualifié d’homme de paix, de culture et de cohésion. « Depuis les débuts difficiles à Transua, il est resté à nos côtés, fidèle et engagé », a-t-il souligné, invitant l’assistance à l’applaudir.
Bini Ouattara a ensuite retracé les origines du festival, né d’une volonté partagée avec le roi des Bron et les chefs de province d’unir les peuples du Gontougo à travers la culture. Il a exprimé sa reconnaissance au Ministre d’État Kobena Kouassi Adjoumani, soutien constant du projet depuis sa première édition.

Une vue du corps préfectoral conduit par le préfet de région, Kouadio Gbangbo André, aux côtés de Sa Majesté Nanan Adingra Kouassi Adjimane, 17ᵉ roi des Brong
Il a également salué le rôle actif des chefs de province et des chefs traditionnels, devenus, selon lui, des partenaires de proximité dans l’organisation du festival et de la tournée de sensibilisation.
Le président de la Fondation a insisté sur l’importance de l’héritage historique de paix entre les peuples du Gontougo : « Nos ancêtres ont transformé des guerres en alliances interethniques. Aujourd’hui encore, c’est cette tradition qui permet de régler les conflits dans le dialogue. » Il a appelé les hommes politiques à s’inspirer de cette sagesse ancestrale, rappelant qu’« une élection n’est pas une guerre » et que les leaders doivent être des modèles de responsabilité.
Enfin, Bini Daouda a présenté les ambassadeurs de la paix issus des différentes localités traversées lors de l’Adayé Tour. Formés par le Dr Soro, ces jeunes sont désormais chargés de prévenir les conflits, sensibiliser les communautés et renforcer la cohésion.
Il a conclu en affirmant que la mission confiée par la royauté avait été accomplie :
« Grâce à l’implication de tous, nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de violence dans le Gontougo, mais uniquement la paix, rien que la paix. »
La Cour royale rappelle l’unité du royaume Bron et appelle à la paix en période électorale
Prenant la parole au nom de Sa Majesté Nanan Adingra Kouassi Adjimane, roi des Bron, Nanan Koffi Mouroufié, porte-parole de la Cour royale, a tenu à clarifier deux points majeurs lors de la cérémonie de clôture de l’Adayé Tour 2025 à Amanvi.
D’abord, il a rappelé que le nom « Amanvi » signifie « Centre de la terre« , un symbole fort puisque la localité abrite le siège du royaume Bron. Ensuite, il a réaffirmé que le peuple Bron ne reconnaît qu’un seul roi, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Ghana : Sa Majesté Nanan Adingra Kouassi Adjimane. Toute autre appellation est perçue comme inexacte ou purement honorifique.
S’adressant ensuite au préfet de région, il a transmis la gratitude du roi pour son engagement et son déplacement à Amanvi en soutien au Commissaire général du festival, Bini Ouattara Daouda. Il a salué l’initiative de la Fondation Adayé Kessié, qui, selon lui, prolonge l’effort national de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et des élections apaisées.
Le porte-parole a insisté sur le rôle crucial des jeunes dans la préservation de la stabilité sociale :
« Ce sont les jeunes que l’on entraîne souvent dans les troubles, mais aujourd’hui, ils sont rassemblés autour des valeurs de paix. Cela apaise le cœur du roi. »
Il a également transmis un message fort du roi aux chefs traditionnels :
« Soyez les relais du message de paix dans chaque village, chaque hameau. Rappelez que l’élection n’est pas une guerre. »
Citant le président de la Chambre des rois, il a mis en garde contre les manipulations politiques :
« Ceux qui incitent à la violence restent souvent à l’abri. Refusons d’être instrumentalisés. »
Enfin, il a conclu par un appel à l’unité nationale :
« Il n’y a pas d’Ivoirien du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest. Nous sommes un seul peuple, une seule nation. »
Une parole d’autorité : Le préfet de région appelle à l’unité et à la préservation des acquis culturels
Très attendu, le Préfet de région Kouadio Gbangbo André, qui avait ouvert la tournée à Bondoukou, a délivré un message fort en faveur de la cohésion, du respect des initiatives de développement, et de la paix.
Dans une adresse empreinte de franchise et de proximité, il a d’abord salué le travail abattu par Bini Ouattara Daouda, Commissaire général du Festival Adayé Kessié, rappelant les débuts difficiles de l’initiative :
« Il a failli abandonner, mais aujourd’hui, le festival est une référence nationale, voire internationale. »
Le préfet a appelé à soutenir le festival afin qu’il s’inscrive dans la durée, à l’image de l’Abissa chez les N’Zima. Il a également souligné que ce projet bénéficie à toute la communauté, et ne devrait pas être compromis par des actes isolés.
Il a notamment dénoncé les troubles récents liés à la destruction d’arbres plantés dans le cadre d’une opération nationale de reboisement, regrettant que certains jeunes se soient opposés à une initiative publique :
« Ce n’était pas une action d’Amanvi uniquement, c’était un programme du gouvernement. Pourquoi avoir détruit ce qui était pour vous ? »
À travers l’Adayé Tour 2025, la Fondation Adayé Kessié a démontré que la culture peut être un levier puissant de prévention des conflits. En amont des élections, elle a renforcé la vigilance citoyenne et restauré la confiance dans la tradition comme outil de régulation sociale.
Dix ans après sa naissance, l’Adayé Kessié ne cesse de faire œuvre utile. Et le rendez-vous de décembre 2025 à Tabagne promet déjà d’être une nouvelle célébration de la paix retrouvée.
Médard KOFFI, envoyé spécial à Tabagne
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.