[Région du Cavally] La ville de Taï isolée du reste du pays, Anne Ouloto appelée au secours
Taï, le 07-07-2025 (lepointsur.com) Deux ans après les promesses du président de la République de Côte d’Ivoire, l’on est en droit de savoir ce qui bloque le démarrage effectif des travaux de bitumage de l’axe Guiglo-Taï, annoncé par ADO.
Axe Guiglo-Taï, un vrai parcours de combattant
Le département de Taï, dans la région du Cavally souffre d’un manque d’infrastructures routières qui impactent négativement sur les activités économiques et les conditions de vie des populations. Car, depuis plusieurs mois, en raison des pluies diluviennes qui s’abattent sur la région natale de la ministre d’État Anne Ouloto, haut cadre du RHDP, les routes sont dans un état de dégradation très avancée.
La conséquence directe de ces averses est l’isolement de la ville de Taï. Car enclavée, Taï est aujourd’hui coupée du reste du pays et son économie sinistrée. En effet, l’axe Guiglo-Taï, long de 85 km, est un parcours du combattant. Un vrai champ de « roucassecasse » où les transporteurs sont contraints de se frayer un chemin dans les forêts ou les plantations d’hévéa pour éviter un pont défectueux ou contourner un trou béant creusé par le passage forcé de l’eau. Orchestrant des embourbements monstres et indescriptibles des camions.
Au moins 8 heures pour parcourir 85 km ou 4 jours pour les plus chanceux
À Taï, le temps compte peu. À pas rapides de vrais caméléons, pour parcourir l’axe Guiglo-Taï long de 85 Km, il faut, après avoir déployé plusieurs énergies, mettre jusqu’à 8 heures ou 4 jours pour les plus chanceux qui se déplacent à bord de véhicules de type 4×4. Mais, les malchanceux y passent plusieurs semaines en cas de panne de véhicule ou d’obstruction de la route à des endroits marécageux par des véhicules de type poids lourds.
Zoom sur les points les plus dangereux de cet axe
Cette route est particulièrement redoutable du fait de ses points critiques. Le plus dangereux se situant entre les villages de Daobly et Taï, à 80 km environ de Guiglo. En outre, le village de Sacré, situé à environ 25 km de Taï est un vrai cauchemar. Cette zone marécageuse maintient un blocus sans interruption depuis des semaines sur l’axe. Obligeant tous les camions de transport de marchandises diverses, les camions citernes, les camions chargés de bouteilles de gaz, les ambulances, des véhicules personnels, les bus et mêmes les corbillards à attendre la réparation de ce point très critique pour continuer leur périple.
A quand le bout du tunnel ?
Le président de la République, Alassane Ouattara avait annoncé le samedi 12 août 2023, le démarrage imminent des travaux de bitumage de l’axe Guiglo-Taï, à la grande joie des populations. Par ailleurs, le Premier Ministre d’alors Patrick Achi avait lancé les travaux de renforcement et de bitumage de l’axe Duékoué-Guiglo et Blolequin. Certes, le taux d’électrification du département de Taï qui était de 0% en 2011 est passé à 100% (22 villages) grâce au président Alassane Ouattara mais, deux ans après sa déclaration qui a suscité des liesses générales, les populations sont actuellement dans le désarroi et ne savent plus ce qui bloque les travaux de bitumage de l’axe Guiglo-Taï. De ce fait, elles en appellent aux ministres Amedé Kouakou, Anne Ouloto et au ministre-gouverneur du District autonome des Montagnes, pour les sortir de ce calvaire. A quand donc le bout du tunnel des populations de Taï qui, veulent aussi bénéficier des fruits de la croissance et du développement de la Côte d’Ivoire sous le président Alassane Ouattara, leur localité étant l’un des poumons de cette croissance. Qu’est ce qui bloque la mise en œuvre de ce projet ? Ce projet relèverait-il aussi d’une stratégie des politiques pour maintenir toujours les populations sous leur joug ? Le président Alassane Ouattara, l’homme dit-on « de paroles » et sa collaboratrice, la ministre d’État, par ailleurs, présidente du Conseil régional du Cavally Anne Ouloto sont vivement attendus.
Lainé Gonkanou, correspondant régional