Pour la réforme de l’état civil en Côte d’Ivoire le DG de l’Oni sollicite l’appui de 56 milliards FCFA auprès de l’UNICEF #
Abidjan, 24-08-16 (lepointsur.com) « Nous sautons sur l’occasion de votre distinguée présence pour solliciter l’appui de UNICEF-France pour la réforme de l’état-civil, dont le coût est estimé à 56 milliards FCFA soit 85.371.449,653 €. » Tel est le plaidoyer du directeur général de l’office national d’identification (Oni), Konaté Diakalidia à Guiglo, mercredi 24 août 2016, au directeur général de UNICEF-France, Sébastien Lyon à la sous-préfecture de cette ville, lors de la cérémonie marquant l’inauguration du centre d’état civil entièrement réhabilité et équipé par le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Et pour cause, depuis peu, le gouvernement ivoirien s’est engagé dans la mise en place du registre national des personnes physiques (Rnpp). Une réforme qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la gouvernance administrative et sécuritaire de la Côte d’Ivoire, en vue d’améliorer de façon substantielle les conditions de vie de la population.
« Le registre national se révèle être, aujourd’hui, un outil indispensable de bonnes gouvernances. Sa mise en place répond à la fois, à une exigence de développement économique et social mais surtout, à un impératif de sécurité« , a indiqué le DG de l’Oni expliquant, par ailleurs qu’il « s’agit pour l’Etat de disposer d’une base de données fiables, exhaustives dans laquelle tous les événements dits ‘’civils » (naissance, décès, mariage, divorce) qui se produisent sur le territoire (ou à l’étranger pour les Ivoiriens expatriés) soient connus et enregistrés« .
Le taux de déclaration des naissances au plan national étant de 54% (le taux admis par la promotion de l’enregistrement des naissances universelles des Nations-Unies de 95%), selon le DG de l’ONI, le gouvernement ivoirien a besoin de l’appui de certains organismes internationaux qui s’intéressent à l’enregistrement des naissances. Par ailleurs, l’enregistrement des naissances étant déjà au cœur de la priorité de l’UNICEF, dans le cadre des travaux entrepris dans le bon sens sur la problématique de l’enregistrement des naissances, le DG a exprimé un sentiment positif dans les régions visitées où il a pu voir les réalisations. « Pour nous, cette problématique de l’enregistrement des naissances, que ce soit en Côte d’Ivoire, mais aussi partout ailleurs dans le monde, est une grande priorité. Il est un droit fondamental pour tous les enfants du monde et en particulier, ici en Côte d’Ivoire”, a soutenu Sébastien Lyon, très ému.
Mieux, deux facteurs font que Directeur général de UNICEF-France est ‘’très optimiste » quant à la suite du projet. Le premier, a-t-il indiqué c’est la priorité donnée par le gouvernement de la Côte d’Ivoire à la problématique de l’enregistrement des naissances. “Ce n’est pas un vain mot. Ce n’est pas une déclaration politique de ma part, c’est un constat sur le terrain. La collaboration au niveau de tous les acteurs est bonne. Que ce soit, au niveau national, local et provincial, il y a une prise de conscience qui a été faite”, a-t-il expliqué.
Concernant le deuxième aspect, “c’est celui communautaire qui est déployé dans ce projet et l’aspect sensibilisation du public ivoirien, à l’intérêt d’enregistrement des naissances”, a-t-il renchéri. Aussi, a-t-il expliqué les sources de financement qui permet d’avoir des moyens financiers des actions aussi essentielles que celui de la problématique de l’enregistrement des naissances. “Nous sommes soutenus par des donateurs individuels, des citoyens français qui souhaitent soutenir l’UNICEF dans ces missions. Chaque année, environ 1% des Français, soit 600 mille personnes font un don à l’UNICEF”, a soutenu le DG de UNICEF-France.
En plus du soutien de la population française, l’UNICEF-France sollicite aussi des partenaires qui sont intéressés spécifiquement à la problématique de l’état civil que sont les mairies, les notaires (le conseil supérieur du notariat français) qui contribuent à ce programme. “Pour vous dire qu’avec ce nouveau projet qui vient d’être lancé avec de nouvelles facilités à la sous-préfecture de Guiglo, nous irons en France avec des images, des témoignages qui sont très importants pour nous, pour engager nos donateurs à continuer à nous soutenir afin que nous soyons capables, aussi de pérenniser notre soutien dans la durée, ici, à destination de UNICEF en Côte d’Ivoire, en lien avec tous les partenaires”, a indiqué Sébastien Lyon.
Avant de remercier tous les acteurs qui accompagnent le projet, notamment les médias à travers le réseau des acteurs des médias pour les droits de l’Enfant en Côte d’Ivoire (Ramede-CI) présidé par M. Doumbia Mamadou. Bien avant, en plus du préfet de région du Cavally, Koné Messemba et le sous-préfet de Guiglo, Okou Touhoury Paulin ont tenu à remercier et féliciter la délégation qui a fait le déplacement à Guiglo.
Par ailleurs, le directeur de la clinique juridique de la sous-préfecture, Traoré Zié Innocent a présenté les activités de son secteur d’activité en rapport avec l’enregistrement des naissances. ‘’Accueillir, écouter et orienter la population « . Telle est la mission des neuf cliniques juridiques, à travers la Côte d’Ivoire, ‘’en ce qui concerne l’assistance juridique et judiciaire. Concernant les activités juridiques et centres de formations juridiques, nous bénéficions du soutien exclusif de l’UNICEF”, a indiqué Traoré Zié Innocent.
Quant à l’appui apporté par la clinique juridique de Guiglo, ce sont 1416 jugements supplétifs qui ont été établis gratuitement dans la première phase de l’enregistrement des naissances. Ce projet s’est étendu du 6 mai 2013 au mois d’août 2015. Quant à la seconde phase au cours de laquelle la clinique a enregistré 222 jugements, elle s’étend de septembre 2015 à ce jour. “Le travail continue puisque l’UNICEF vient d’initier un autre projet qui consiste à identifier les enfants du primaire qui sont au cm² ou alors en classe du cm1 pour pouvoir présenter les différents examens. Cette phase a commencé par la collaboration la direction de l’Éducation nationale. Nous sommes en train de prendre les requêtes pour les soumettre au traitement”, a expliqué Traoré Zié Innocent.
La veille, mardi 23 août, le DG de UNICEF-France était à la tête d’une forte délégation qui s’est rendu dans le village de Zro, à une trentaine de kilomètres de la sous-préfecture de Guiglo. Les délégations Natcom-France, UNICEF-RCI et gouvernementales ont eu à échanger avec la chefferie villageoise, et surtout l’infirmier, Achi N’Cho Lazare. Il a présenté les activités liées à l’état civil dans son centre sanitaire villageois, ainsi que le traitement du VIH. Plusieurs doléances ont été faites par les populations de cette bourgade. Il s’agit entre autres, de la construction du bâtiment pouvant accueillir une sage-femme et surtout l’électrification du village pour la conservation des médicaments. L’étape de Guiglo a pris fin par la cérémonie marquant l’inauguration du centre d’état civil entièrement réhabilité par l’UNICEF et de remise de dons de matériels informatiques.
Sériba Koné envoyé spécial à Guiglo
Encadré
4 millions d’euros d’UNICEF France en appui a UNICEF Côte d’Ivoire
Un nouveau financement pour donner un élan supplémentaire aux programmes enregistrement des naissances, Nutrition et Santé maternelle et infantile en Côte d’Ivoire.
Abidjan, Paris, 24 Aout 2016 – Le Directeur Général de UNICEF France, Sébastien Lyon, et le Représentant résident de UNICEF en Côte d’Ivoire le Docteur Aboubacar Kampo, ont lancé aujourd’hui, un partenariat en soutien aux efforts nationaux de la Côte d’Ivoire dans les domaines de l’Enregistrement des naissances, de la Santé Maternelle et Infantile, et de la Nutrition chez les enfants de moins de 5 ans. Le lancement a été effectué en présence du Directeur des Affaires Générales a la Direction Générale de l’Administration du Territoire (Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité) ; de la Directrice Générale Adjointe de la Santé du Ministère de la Sante et de l’Hygiène Publique et du Directeur General de l’Office National d’identification.
Ce nouveau financement permettra de renforcer et accompagner les systèmes d’Etat civil et les aspects liés à la Santé de la mère et de l’enfant et la Nutrition dans le pays. « En côte d’Ivoire une naissance sur trois n’est pas enregistrée à l’état civil, explique le Dr Aboubacar Kampo. Ces enfants n’ont aucune identité officielle et sont ainsi privés d’accès à des droits fondamentaux en Santé, en Education, et en Protection. En milieu rural, seuls 47% des enfants sont enregistrés à la naissance, en comparaison aux zones urbaines où le taux est de 84%. Pour corriger cette iniquité majeure et atteindre chaque enfant en Côte d’Ivoire, il nous faut accentuer nos efforts dans les zones rurales et cibler les ménages les plus pauvres. »
Le deuxième volet du programme concerne la Nutrition et la Santé maternelle et infantile. En dépit des efforts consentis par le Gouvernement et les partenaires, le taux de mortalité est de 108 décès pour 1000 naissances, ce qui se traduit par 12 décès chaque heure. « Ce risque est deux fois plus élevé pour les enfants vivant dans le nord et le nord-ouest du pays, selon le Dr Kampo ». La survie de l’enfant en Côte d’Ivoire est en général affectée par la malnutrition chronique; 29% des enfants de moins de 5 ans ont un retard de croissance, et cette proportion atteint 40% dans le nord.»
Les causes de la malnutrition sont liées aux habitudes alimentaires inappropriées des familles ainsi qu’au manque d’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’hygiène et à l’assainissement. « Des expériences pilote ont montré leur efficacité. Il nous faut désormais généraliser ces approches nutritionnelles à haut-impact, en particulier dans les zones les plus défavorisées du pays.»
Le lancement du projet Etat-civil intervient en marge de la visite en Côte d’Ivoire du Directeur Général de UNICEF France, Sébastien Lyon et de la Directrice de la Communication et du Plaidoyer, Juliette Chevalier. La délégation a également inauguré en présence du Préfet de Région, le centre d’état civil de la Sous-préfecture de Guiglo, dans l’Ouest du pays, réhabilité grâce à l’appui de UNICEF en Côte d’Ivoire.
«Nous sommes rassurés de voir se traduire sur le terrain notre partenariat avec les autorités ivoiriennes et le Bureau UNICEF. Cet appui financier d’UNICEF France contribuera à renforcer les efforts significatifs déjà entrepris pour l’enregistrement des naissances pour chaque enfant en Côte d’Ivoire et plus généralement en matière de survie de l’enfant » indique Sébastien Lyon.
En Côte d’Ivoire, l’UNICEF soutient les priorités nationales de développement visant à améliorer la situation des enfants et des femmes en Côte d’Ivoire. Le cadre de coopération de l’UNICEF s’articule autour de la survie et du développement de l’enfant, de l’éducation, de la protection de l’enfant, de la lutte contre et la prévention du VIH/Sida, de l’inclusion sociale ainsi que des interventions transversales de politiques sociales, de suivi et évaluation et de communication.
Sercom UNICEF
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