[Réélu à la tête du PDCI deux jours après sa démission] La candidature de Tidjane Thiam à la présidentielle toujours compromise
Deux jours après sa démission, Tidjane Thiam a de nouveau été élu à la tête du PDCI lors d’un congrès décentralisé organisé mercredi 14 mai sur 45 sites répartis dans tout le pays. Le principal parti d’opposition ivoirien entendait ainsi contourner une procédure judiciaire en cours contre son leader et profiter de l’occasion pour afficher son unité autour de lui.
Tidjane Thiam a été élu, mercredi 14 mai, à la tête du PDCI, le principal parti d’opposition ivoirien, dans une élection où il était le seul candidat, deux jours après avoir démissionné de ce poste pour se représenter et couper l’herbe sous le pied d’une saga judiciaire contestant sa légitimité – celle initiée devant le tribunal de première instance d’Abidjan par Valérie Yapo, une militante du parti, qui conteste sa première élection à ce poste, en décembre 2023, arguant qu’à l’époque, Tidjane Thiam était de nationalité française et ne pouvait donc pas le briguer.
À l’occasion de ce congrès décentralisé, les militants du PDCI étaient invités à venir voter durant toute la journée sur l’un des 45 sites répartis sur le tout le territoire ivoirien, comme dans la commune d’Abobo, à Abidjan, où les cadres du PDCI ont défilé tour à tour pour accomplir leur devoir de citoyen dans le centre de vote d’Abobo Baoulé. Pour voter, un seul bulletin leur était présenté : celui de Tidjane Thiam, ses principaux challengers en interne n’ayant pas postulé. « Tous sont d’accord avec ce qui a été présenté », affirme Kemi Yao, secrétaire de section, qui voit dans cette candidature unique un signe d’unité.
Une candidature à la présidentielle toujours compromise
Mais si, sans surprise, Tidjane Thiam, déclaré vainqueur avec 99,77 % des voix en fin d’après midi, a bien retrouvé son poste de président du PDCI à l’issue de cette journée, sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain n’en reste pas moins compromise. Alors que la justice ivoirienne a ordonné sa radiation de la liste électorale il y a quelques semaines, ce qui le rend inéligible, les autorités semblent en outre peu enclines à répondre aux appels au dialogue qui viennent de son camp pour sortir de cet écueil.
Ainsi, si Georges Ezaley, le vice-président du PDCI, a de nouveau appelé ce mercredi à « All[er] à un dialogue politique pour qu’on aille à des élections présidentielles paisibles, inclusives et crédibles », le porte-parole du gouvernement a, lui, récemment écarté d’un revers de main une telle hypothèse, estimant dans une déclaration face à la presse que ce dialogue s’était clos en mars 2022.
Source : Rfi