Politique

Rééligibilité sans fin des chefs d’Etat africains : les raisons d’un drame démocratique qui gagne du terrain #Alternance


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 23-8-2017) La liste des chefs d’État africains s’arrogeant par des tripatouillages constitutionnels une rééligibilité sans fin, ou en d’autres termes une présidence à vie, est très longue et promet de s’allonger davantage les années à venir. Véritable drame démocratique qui il faut l’avouer, résulte moins de la volonté des chefs eux-mêmes que des clans et groupes d’intérêts de partisans et courtisans qui se forment autour d’eux dès leur accession à la magistrature suprême de leurs pays respectifs. Les raisons sont nombreuses. Mais nous en relèverons principalement trois :

1- Raison financière et matérielle.

Il est de notoriété qu’en Afrique généralement, être aux affaires vous ouvre les vannes des deniers publics. La corvéabilité et la malléabilité de Justices corrompues aidant, le Chef et ses proches ne tardent pas à trôner au-dessus d’empires financiers et de fortunes colossales. Avec son corollaire de vie de Pachas (grosses cylindrées, grosses villas et nombreuses maîtresses). Dès lors comment envisager une retraite politique qui sonne comme la fin du paradis et le début de l’enfer ?

2- Raison psycho-culturelle.

Celle-ci découlant en partie de la première. Il est un fait relevant de la psychologie et de la culture africaine qu’être aux affaires, donc fortuné, attire considération sociale et envie. Dans les bureaux et à domicile, tous se plient en quatre à ton passage. Dans les villages et campements, l’on sort tam-tam et grelots pour t’accueillir. La cohorte de griots et autres louangeurs sont au rendez-vous pour chanter ta grandeur et ta gloire, faveur sélective décrétée par Dieu le Père dont tu fais partie des élus et préférés. Comment alors envisager la déchéance après tant de grandeur ?

3- Raison sécuritaire.

Cette autre raison tout comme la seconde découle de la première. Les fortunes bâties sur du faux expose à des poursuites judiciaires après le Pouvoir. En outre, les injustices et frustrations causées à bien de citoyens faibles du fait de la position de privilégié intouchable expose à des règlements de compte quand sonne la fin du Pouvoir. Pour donc échapper au courroux de la justice ou du citoyen ordinaire, il y a deux cas pour parler comme l’artiste : Ou on s’accroche au pouvoir, ou on emprunte le chemin de l’exil.

Abi-Daman Koné, responsable de la coordination du Raci (Réseau des amis de la Côte d’Ivoire) chargé de la communicatio

NB : Les titres sont de la rédaction

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