[Réconciliation en Côte d’Ivoire] Les journalistes catholiques et musulmans jouent leur partition pour la cohésion sociale
Abidjan, le 09-07-2021 (lepointsur.com) A l’occasion d’une cérémonie organisée le dimanche 4 juillet 2021, les journalistes catholiques et musulmans se sont penchés sur le thème de « Communicateurs catholiques et musulmans : quelle contribution pour la paix et la réconciliation nationale ?». Et ce en présence du ministre de la réconciliation nationale.
Réunis au sein de l’AIJCCA (Association ivoirienne des journalistes et des communicateurs catholiques) et de l’UJCOMCI (Union des journalistes et communicateurs musulmans de Côte d’Ivoire), les journalistes et communicateurs du pays ont décidé d’apporter leur pierre à l’édifice de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale. Quoi de plus normal d’organiser cette cérémonie un dimanche, appelé « jour du Seigneur » par les catholiques, tout un symbole. « La paix est la vraie nouvelle à annoncer ».
Nombreux étaient les journalistes et communicateurs du pays qui ont fait le déplacement pour cette cérémonie dans un hôtel de la place. Très souvent accusés d’être des relais des mots d’ordre des politiciens visant à mettre en mal la cohésion sociale, les hommes de médias ont pris leur bâton de pèlerin et prônent désormais la paix, la réconciliation, le vivre-ensemble en Côte d’Ivoire.
C’est d’ailleurs ce qui en est ressorti des propos du président de l’AIJCCA, Pierre Ephèse Kouamé. Citant Henry Ford, il a indiqué, dans une allocution rédigée conjointement avec le président Touré Fousseny de l’UJCOMCI que « se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble assure la réussite ».
Alors travailler ensemble pour la préservation de la paix sociale, est un impératif pour les hommes des médias, car « il n’est besoin de rappeler le rôle capital des médias dans la préservation et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale », puisque « la paix et la réconciliation dépendent, en grande partie, des informations dont disposent les populations sur leurs communautés, leurs leaders traditionnels, politiques et religieux ainsi que sur le pays lui-même ».
Quatre panélistes ont agrémenté la cérémonie au sujet de la thématique du jour. Jean-Claude Coulibaly, le président de l’UNJCI a été le premier à « entrer en scène » En ce qui le concerne, informer, c’est éclairer, c’est être une lumière dans la société. Il estime que le journaliste doit respecter le code de déontologie de la profession ; un code qu’il dit être inspiré des Saintes écritures. Et l’objectif de ces textes est de « maintenir l’équilibre dans la société, à travers la responsabilité de chacun » Le père Augustin Obrou, le chargé de la communication du diocèse d’Abidjan soulignera que le journaliste exerce une mission ; celle de « former, d’éduquer et d’informer » Le journaliste, poursuivra-t-il, doit avoir la nécessité de promouvoir le bien ; avant de conclure : « La paix est la vraie nouvelle à annoncer »
Quant à l’Imam Cissé Djiguiba, en visionnaire, il a annoncé la mise sur pied prochainement d’une structure dénommée « Alliance des religieux pour la promotion de la paix » Il incite les journalistes et communicants à travailler sur ce qui unit et à être tolérant sur ce qui divise ; en indiquant sa disponibilité à travailler pour réduire les disparités entre Ivoiriens. Il a mis un accent sur la foi, la solidarité, le professionnalisme et le combat contre les fausses nouvelles.
Agnès Kraidy la conseillère technique du ministre de la communication, des médias et de la francophonie et qui représentait sa tutelle, a parlé de paix comme un élément qui indique une absence de violence. En ce qui la concerne, que l’on soit journaliste ou communicateur, l’élément unificateur est la responsabilité. « La foi nous invite à avoir la crainte de Dieu, parce que nous sommes des acteurs de construction de la paix et de la cohésion sociale », a –t-elle remarqué.
Tournée dans les rédactions du ministre KKB, Parrain de cette cérémonie, l’honorable Drissa Traoré, député de la nation s’est dit « heureux d’avoir été associé à cet événement et d’y apporter sa modeste contribution ».
Le ministre de la réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin qui a rehaussé l’éclat de cette journée par sa présence, a d’abord remercié les organisateurs, les religieux et les journalistes qui « l’aident à faire son travail » Il a profité de cette tribune pour annoncer une tournée prochainement, au sein des différentes rédactions pour sensibiliser les journalistes à promouvoir la cohésion sociale.
Plusieurs fois au cours de sa prise de parole, il a prononcé le mot « responsabilité » ; une manière de montrer que ce mot a une importance capitale dans le rôle que chacun aura à jouer dans la préservation et la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire. En conclusion, il dira : « Aidons-nous les uns les autres à sortir de cette situation ».
Entamée par une prière d’ouverture dirigée par l’Imam Koné Ibrahim, le secrétaire général du Forum national des confessions religieuses, la cérémonie a pris fin par deux prières. L’une dite par le père Augustin Obrou et l’autre par l’Imam Cissé Djiguiba. La Côte d’ivoire, pays de l’hospitalité ainsi confiée à Dieu, ne peut rêver que des lendemains meilleurs, de manière perpétuelle.
Serge Hengoup