Côte d’Ivoire/Recommandations à Guillaume Soro et Hamed Bakayoko : Amadou Gon Coulibaly veut-il se substituer au Président de la République ?
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 7-3-2017) Au cours de la cérémonie d’hommage du grand Nord au Président de la République le samedi 4 mars 2017 au stade municipal de Korhogo, le Premier-ministre Amadou Gon Coulibaly a joué les conciliateurs entre le Président de l’Assemblée Nationale Guillaume Kigbafori Soro et le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko. Mettant ainsi, au goût du jour, le soi-disant conflit latent qui oppose ses deux hommes d’Etat.
Dans la foulée, le chef du gouvernement les invite à préserver la paix en Côte d’Ivoire. Mieux, il demande au Ministre d’Etat de se rapprocher du Président du Parlement. « Je vous invite à vous rapprocher de Guillaume Soro pour que la paix règne dans notre pays », avait-il indiqué à l’endroit du Ministre Hamed Bakayoko. Le faisant, Amadou Gon Coulibaly rassure vouloir donner une chance à la paix en Côte d’Ivoire.
En sa qualité de Premier-ministre, Amadou Gon Coulibaly a le devoir de se soucier de la paix en Côte d’Ivoire certes, cependant, la démarche dans laquelle il s’est engagé le samedi au stade de Korhogo reste déplacée. D’autant qu’il donne des injonctions au Président de l’Assemblée Nationale qui, dans l’ordre protocolaire vient avant lui. Par conséquent, celui-ci ne devrait pas recevoir d’ordres du Premier-ministre.
Même si la différence d’âge l’y autorise, il est clair que le Premier-ministre veut se substituer au Président de la République qui a un héritage à préserver, à la fois au niveau de l’Etat et du Rdr. C’est donc au Président Alassane Ouattara qu’il revient le droit légitime d’inviter ses deux ‘’petits’’ à garantir la paix en Côte d’Ivoire, au-delà du leadership que les deux ‘’frères ennemis’’ se disputent depuis que le chef de l’Etat a manifesté sa volonté de ne pas aller au-delà des deux mandats octroyés par la Constitution.
La question qui revient est de savoir si le Premier-ministre Amadou Gon Coulibaly s’exclut du jeu, pour véritablement positionner Guillaume Kigbafori Soro dans la course à la magistrature suprême, lorsqu’il invite Hamed Bakayoko à se rapprocher du Président de l’Assemblée Nationale ? N’est-ce pas là un langage totalement politique dont la codification reste l’affaire des érudits en la matière ? Ces questionnements seront démystifiés dans moins de trois ans, lorsqu’Alassane Ouattara rendra le tablier.
Edwin Anoma