[Réchauffement climatique] La Côte d’Ivoire face à une urgence environnementale – Mayeul Alex LAGAUD sonne l’alarme
Abidjan, le 23-10-2024 (lepointsur.com) Lors du point de presse hebdomadaire « Tout Savoir Sur » organisé par le Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG) le 22 octobre 2024, Mayeul Alex LAGAUD, Conseiller Technique au Ministère de l’Environnement et Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale de Lutte Contre les Changements Climatiques (CNLCC), a lancé un cri d’alarme sur les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique en Côte d’Ivoire. Alors que les signes du dérèglement climatique se multiplient, le pays se trouve à un tournant crucial pour éviter une aggravation de ses effets sur l’économie et le bien-être des populations.
Une menace imminente et des projections alarmantes
Selon les prévisions présentées par LAGAUD, les températures en Côte d’Ivoire pourraient augmenter de 1 à 4 degrés Celsius d’ici 2050, une élévation principalement due aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette tendance s’inscrit dans un contexte mondial alarmant, comme l’indique le sixième rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) publié en 2021, qui alerte sur une menace croissante pour la planète et l’humanité.
En Côte d’Ivoire, les effets du réchauffement climatique se manifestent déjà à travers des perturbations météorologiques récurrentes, telles que les vagues de chaleur, les inondations, et les tempêtes plus fréquentes. Ces phénomènes nuisent à divers secteurs clés, notamment l’agriculture, les ressources en eau, la production d’énergie, les infrastructures et la santé. « Si nous n’agissons pas rapidement, ces impacts se multiplieront, compromettant les acquis économiques et sociaux du pays », a averti le responsable.
Les secteurs les plus exposés
Le secteur agricole, pilier de l’économie ivoirienne, subit les effets de la variabilité climatique avec une baisse de la productivité des cultures et une vulnérabilité accrue des ressources naturelles. Les pénuries d’eau et les périodes de sécheresse affectent également les ressources hydriques, rendant difficile l’accès à une eau de qualité pour les populations et les agriculteurs.
Sur le plan de la santé, les répercussions du réchauffement climatique sont multiples. LAGAUD a évoqué l’augmentation des maladies liées aux températures élevées, aux inondations et aux épisodes de sécheresse, ainsi que le risque accru de maladies vectorielles telles que le paludisme. Les maladies émergentes comme la dengue et la fièvre de Lassa constituent aussi une menace croissante. « Les services de santé doivent se préparer à faire face à ces nouveaux défis sanitaires liés au climat », a-t-il ajouté.
Un coût économique lourd
D’après le rapport 2023 de la Banque mondiale sur le climat et le développement (CCDR), les impacts des changements climatiques pourraient précipiter 1,63 million de personnes dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 et entraîner une réduction du produit intérieur brut (PIB) de 13 % d’ici 2050. Ces projections soulignent la nécessité urgente d’adopter des politiques d’adaptation plus efficaces pour limiter les dégâts socio-économiques.
Des engagements internationaux, mais des efforts encore insuffisants
Bien que la Côte d’Ivoire soit signataire de nombreux accords internationaux, notamment la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et l’Accord de Paris, les efforts pour combattre le réchauffement restent insuffisants, a reconnu Mayeul Alex LAGAUD. Il a pointé du doigt des lacunes persistantes en matière de stratégies d’atténuation, de régulation du marché carbone, et de renforcement institutionnel pour une action climatique plus cohérente.
La nécessité d’une mobilisation accrue
Pour faire face à ces défis, le Secrétaire Exécutif de la CNLCC a exhorté à une mobilisation collective et à une action gouvernementale renforcée. La mise en œuvre d’une politique environnementale plus ambitieuse, soutenue par des financements adaptés et une sensibilisation accrue, est indispensable pour protéger les générations futures. « Il est temps d’agir, car les conséquences du réchauffement climatique ne nous attendront pas », a-t-il conclu.
La Côte d’Ivoire se trouve donc à un carrefour décisif, où la volonté politique et les actions concrètes détermineront l’avenir écologique et socio-économique du pays.
LPS/CP/NK