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Protection du Droit des enfants : Le Forum des Associations d’aide à l’enfance difficulté félicite le gouvernement


A la faveur de la commémoration de la 25e édition de la Journée de la Convention des Nations Unies pour la promotion des Droits de l’Enfant, le Forum des Associations d’aide à l’enfance en difficulté a fait une déclaration. Dans laquelle, elle félicite le gouvernement pour les actions menées en faveur de cette catégorie de personnes. Ci-dessous, l’intégralité du discours.

Dominique Ouattara, la Première Dame, marraine de toutes les structures de promotion des Droits de l'Enfant.

Dominique Ouattara, la Première Dame, marraine de toutes les structures de promotion des Droits de l’Enfant.

A l’occasion de la commémoration de la 25ème journée de la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de l’Enfant, Le Forum des ONG et Associations d’Aide à l’Enfance en Difficulté, coalition des Organisations Nationales et internationales qui militent pour la Promotion, la Protection et la Défense des Droits de l’Enfant en Côte d’Ivoire voudrait féliciter l’Etat de Côte d’Ivoire pour son engagement en faveur de la Protection de l’enfant.

Nous notons en effet avec satisfaction entre autres actions, la mise sur place du Conseil National de Famille, la création du Comité National de Surveillance des Actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants présidé par la Première Dame Madame Dominique OUTATTARA, l’élaboration d’une Politique Nationale de Protection de l’Enfant, la loi sur les pupilles de la Nation, la mise en place de la ligne 116, le renforcement de capacités des travailleurs sociaux, la dotation budgétaire des centres sociaux et autres institutions de protection des enfants, le décret pour l’établissement exceptionnel des extraits de naissance des enfants nés pendant la crise etc… Toutes ces mesures contribuent à apporter des réponses aux exigences de la Protection de l’Enfant en Côte d’Ivoire.

Cependant il existe encore des zones d’ombres dans l’action de l’Etat en faveur des enfants qu’il importe pour nous de relever en cette journée commémorative.

Les réponses répressives apportées au phénomène des « enfants microbes », qui n’est autre chose qu’une des conséquences des crises successives que notre pays a connues, ne nous semblent pas adéquates à la complexité du phénomène qui doit être pris en charge de façon holistique et globale.

La question de l’enregistrement des naissances, doit aussi être abordée de façon à remédier définitivement en expérimentant l’approche de l’enregistrement universel des naissances.

Pour les violences basées sur le genre, le viol n’est pas qualifié comme il se doit dans le code de procédure pénal ivoirien. Son insertion dans le code de procédure pénal permettra de consolider la politique de « tolérance zéro » prônée par les autorités. Aussi nous exhortons les travailleurs des centres sociaux à plus de sensibilisation sur les VBG dans les communautés car malgré la fin de la crise la situation est toujours alarmante. Il est aussi opportun de former les agents de santé dans la prise en charges des violences basées sur le genre.

La situation des enfants dans nos familles est aussi préoccupante. Un enfant sur cinq ne vit pas avec ses parents biologiques bien que l’un ou les deux parents soient vivant.

Au niveau de la scolarisation des enfants, nous notons la généralisation de la distribution gratuite des kits scolaires. Cependant la persistance des cotisations dites exceptionnelles exigées aux parents d’élèves par les Comités de Gestions des établissements scolaires (COGES) met à mal la politique de gratuité de l’école du gouvernement.

D’autre part, l’école n’est plus accueillante pour nos enfants, avec la prolifération des débits de boissons, bars, maquis, « fumoirs de drogue » et autres jeux vidéo auxquels nos enfants sont exposés à proximité des écoles.

La question des grossesses en milieu scolaire, hypothèque encore gravement les efforts faits pour la scolarisation de la jeune fille et surtout son maintien à l’école. Une réouverture des internats pour les filles et la lutte contre l’impunité dans le domaine sont des mesures à prendre pour protéger nos élèves.

Dans la justice des mineurs, la séparation des mineurs d’avec les adultes n’est pas totalement effective et la situation des mineurs sous mandat de dépôt (MD) à la MACA est alarmante sans oublier le cas des enfants vivant avec leurs mères détenues et la situation des enfants de parents détenus.

La situation des enfants handicapés en général, et particulièrement ceux abandonnés et en détresse doit faire l’objet d’une attention particulière. Leur placement dans les pouponnières de l’Etat ne répond pas aux exigences et spécificités de leur prise en charge.

            Si la situation des enfants exploités économiquement dans les plantations de cacao a été adressée avec beaucoup de réussite, il n’en est pas de même des enfants « travailleurs domestiques », des enfants placés dans des « pseudo-apprentissage » dans le secteur informel urbain, des enfants « bouviers » et des enfants « orpailleurs ».

Le Forum des ONG note aussi qu’au niveau des exigences de la ratification des protocoles facultatif à la CDE, la Côte d’Ivoire a de sérieux retard dans la production de rapports périodiques au Comité des Droit de l’Enfant et n’a toujours pas ratifié le protocole optionnel 3à la CDE qui permet aux organisations d’enfants, à des particuliers ou groupes de particuliers de saisir le comité international des droits de l’enfants pour les cas où les violations graves des droits de l’enfant n’ont pu être résolus par les juridictions internes.

La protection des enfants est une responsabilité collective ; aussi le Forum des ONG voudrait appeler les démembrements de l’Etat, les collectivités locales, les communautés et les familles à soutenir l’Etat dans sa politique de protection des enfants.

Le Forum des ONG et Associations d’aide à l’enfance en difficulté qui se veut une force de propositions et d’actions pour un environnement protecteur des enfants et une culture de protection des enfants en Côte d’Ivoire renouvelle ici son engagement à continuer d’œuvrer aux côtés de tous les acteurs pour une Côte d’Ivoire émergente digne de ses enfants.

Fait à Abidjan le 20 Novembre 2014

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