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Promotion des Droits de l’Homme : Le Cidh lance un appel pressant aux autorités ivoiriennes #Motions


Fondio Vazoumana a été réélu au cours de l'Assemblée générale du Cidh.

Fondio Vazoumana a été réélu à la tête de l’organisation, au cours de l’Assemblée générale du Cidh.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, 4-3-2016) En marge de l’Assemblée générale qui s’est achevée avec la réélection de Fondio Vazoumana à la tête du Comité ivoirien des Droits de l’Homme, l’AG du Cidh a produit un appel le mardi 12 février 2016 pour attirer l’attention des autorités ivoiriennes sur plusieurs cas de violation des Droits de l’Homme. Pour l’organisation, en effet, il est nécessaire que la Côte d’Ivoire promeuve la justice transitionnelle, en vue de donner plus de chance à la réconciliation nationale, tributaire d’une justice pour tous.

Pour l’Assemblée générale du Cidh, la crise ivoirienne est d’autant complexe que la justice semble ne juger qu’un seul camp malgré les interpellations de toutes les organisations des Droits humains au plan national qu’international. A juste titre, celle-ci demande instamment au gouvernement de s’activer à mettre en œuvre les mécanismes d’une justice transitionnelle comme bien d’organisations internationales le recommandent. Bien entendu, cela contribuerait à donner les chances d’une justice pour tous dans le pardon et la réconciliation.

Procédure de rédaction et d’adoption de la nouvelle Constitution

Dans la foulée, l’Assemblée générale s’est prononcée sur le projet de révision de la Constitution. Puis l’AG du Cidh de regretter que depuis l’annonce faite par le chef de l’Etat le 31 décembre 2015, aucune procédure n’a encore été définie pour l’organisation du referendum pour une nouvelle Constitution. Vu que cette nouvelle constitution conduira la destinée de notre pays sur des décennies, Vu que son adoption sera imposable à tous, l’assemblée Générale demande au gouvernement de démocratiser la rédaction et l’adoption de cette Constitution.

Elle demande également de permettre que tous les vrais acteurs, notamment la société civile puissent avoir leurs mots à dire afin que la nouvelle constitution soit le socle de la cohésion sociale et du développement durable. En plus, l’AG du Cidh met en garde contre la manipulation à travers les moyens étatiques comme ce fut le cas de la Constitution de 2000.

Idrissa Konaté

L’appel du Cidh

La Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale a une forte croissance économique de près de deux chiffres (entre 8 et 10%). Cette performance saluée par l’ensemble des bailleurs de fond, laisse entrevoir une lueur d’espoir pour une Côte d’Ivoire émergente comme souhaité par le Président de la République et son gouvernement. Seulement, force est de remarquer que les ivoiriens dans leur majorité ne ressentent pas dans leurs quotidiens cette croissance.

En effet, Près de 47% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Ce qui fait dire à la Banque mondiale que la Côte d’Ivoire doit maintenant partager les fruits de cette croissance. Aussi, les rapporteurs de la Banque Mondiale affirment : « Une nouvelle politique porteuse d’espoir est nécessaire pour améliorer les revenus de tous les Ivoiriens et renforcer ainsi la cohésion sociale. » 

Les Droits économiques sociaux et culturels; un pan essentiel des Droits de l’Homme visent le bien-être des citoyens. Ce sont entre autre le droit à l’éducation, à la santé et au pain, au travail etc. Aussi, une croissance économique qui ne tient pas compte du respect de ces droits est non inclusive et donc très peu durable et demeure une source de conflits permanent.

La démocratie est la souveraineté des peuples dans le sens de leur pouvoir de décision. La démocratie c’est aussi les libertés individuelles. C’est donc le respect des Droits élémentaires de la personne par le respect des Droits civils et politiques. Sachant que les conflits naissent de la violation de ces principes démocratiques et qu’ils sont un frein à tout développement de surcroît inclusif, il convient d’admettre que la démocratie est un socle nécessaire pour un développement économique harmonieux et durable. Aussi,

Vu la nécessité pour notre Pays d’avoir un développement économique durable ;

Vu la corrélation évidente entre la croissance inclusive et le développement économique durable ;

Vu la condition impérieuse que représente la démocratie pour une économie à forte croissance ;

Le Cidh appelle :

  • Les pouvoirs publics à respecter les droits économiques sociaux et culturels du citoyen et à faire des principes démocratiques une exigence de gouvernance. Car l’émergence dont il est question pour 2020 restera une vaine aspiration, si le calme politique n’est pas une réalité et si le citoyen se sent marginalisé dans les acquis de cette forte croissance macro économique.
  • Les Ong et acteurs politiques à œuvrer au respect des principes démocratiques. Appelle tous les démocrates à un large front pour la préservation et le renforcement des acquis démocratiques de la Constitution d’août 2000. Cela parce que, seule la démocratie peut permettre le respect des droits des peuples et donc de leur bien- être.
  • Aux peuples de se battre dans leurs regroupements sectoriels, pour le respect de leurs droits économiques sociaux et culturels. Le CIDH se tient à leurs côtés.
  • Recommande à l’Etat d’ériger la CNDHCI en une institution constitutionnelle afin qu’elle joue pleinement son rôle de promotion et de protection des droits de l’homme.

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