Prix « Journalisme pour le Développement »/ Un plaidoyer pour l’Excellence dans le milieu de la presse ivoirienne
Tous les avis sont unanimes sur une polarisation des medias africains sur les questions politiques au détriment des questions sociales et économiques. Ce prix « Journalisme pour le développement » qu’organise le bureau de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire a pour principal objectif d’inciter les professionnels des medias a accorder plus d’intérêt aux questions de développement dans leurs organes. L’autre dimension est beaucoup plus technique et éthique car nous souhaitons mettre la presse au défi des règles de l’excellence, notamment en creusant davantage les sujets traités. En Côte d’Ivoire, le secteur de la presse était l’un des plus organisés comparativement aux autres pays africains francophones, avec une forte tradition de publication et de diffusion qui a accompagné les indépendances. La formation des journalistes y était également de très bonne qualité, sans doute du fait que l’école ivoirienne était elle-même excellente avant que ne s’ensuive la dégringolade à partir de la fin des années 80. L’intrusion du politique dans le fonctionnement de la presse n’est pas un fait typiquement ivoirien, loin de là, surtout dans un contexte de convulsions politiques qui touchent, hélas, une bonne partie de la sous-région. Des initiatives sont en cours pour réduire la charge de violence dans le discours journalistique, avec l’aide d’autres partenaires. Il y a quelques années, la Banque mondiale avait initié des séminaires de formations sur le « Journalisme économique », sanctionnées par des attestations sur les maitrises des techniques de bases pour un bon traitement des questions économiques. L’Institut de la Banque mondiale (WBI) en assurait le leadership. Depuis Juillet 2010, une nouvelle directive du Groupe de la Banque mondiale appelée « Accès à l’information » à considérablement amélioré l’accès du grand public aux informations et données statistiques en possession de l’institution. Nous sommes aujourd’hui leader parmi les 50 plus grandes agences de développement en matière de transparence et d’accès à l’information et ceci est désormais écrit noir sur blanc dans les documents de projets que nous élaborons avec plus de 180 pays membres du Groupe. A côté de cela, le Partenariat mondial pour une responsabilité sociale renforcée (GPSEA), initiative du Groupe de la Banque mondiale lancée en 2012 et dont une partie des consultations ont eu lieu à Abidjan, est venu renforcer ce dispositif. L’initiative GPSEA vise à renforcer la rétroaction et la participation des bénéficiaires des projets sous financement Banque mondiale en soutenant la capacité de la société civile à interagir avec les gouvernements dans le but d’améliorer l’efficacité du développement.
Il est vrai qu’en côte d’Ivoire, le Groupe de la Banque mondiale (avec ses 3 principales mamelles que sont IDA, IFC et MIGA) constitue aujourd’hui le principal bailleur, avec un portefeuille de plus de 20 projets actifs. Mais la question du développement transcende les agendas de tel ou tel partenaire, l’Etat ivoirien lui-même étant en définitive le garant du progrès de la Côte d’Ivoire. Dès lors, il faut expliquer que le prix « Journalisme pour le développement » ne porte pas que sur les projets et opérations sous financement de la Banque mondiale. L’idée, c’est que les journalistes s’intéressent aux thématiques du développement, qui vont de la santé, l’éducation, l’emploi, PPTE, infrastructures, gouvernance économique, genre, etc. Il y’en a tellement « à boire et à manger » que les sujets ne manquent pas pour soumettre au jury, composé d’experts de questions de développement, sera surtout sensible aux productions qui auront démontré que le ou la journaliste ont :
En prenant l’initiative d’organiser une telle compétition, le nouveau Directeur des Operations de la Banque mondiale, Ousmane Diagana, a voulu ainsi exprimer toute sa considération pour le journalisme, 4eme pouvoir dit-on, pour accompagner les efforts de transparence, d’ouverture et de redevabilité que l’institution met en avant dans sa mission de lutte contre l’extrême pauvreté et la promotion d’une croissance partagée.