[Prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco 2024] António Luís Santos da Costa dédie sa distinction aux réfugiés soudanais
António Luís Santos da Costa, président du Conseil européen, a reçu ce jeudi 22 mai 2025 à Abidjan le Prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco 2024, en reconnaissance de son engagement en faveur de la paix et du multilatéralisme. Il a annoncé faire don de la dotation au HCR afin de soutenir l’éducation des réfugiés soudanais.
Abidjan, le 22 mai 2025 (lepointsur.com) La cérémonie d’Abidjan consacre une vision de la paix fondée sur l’éducation, le dialogue et l’équité sociale. L’ancien Premier ministre portugais transforme son prix en un geste fort pour les réfugiés soudanais, rappelant la portée concrète du leadership humaniste.
António Luís Santos da Costa, président du Conseil européen et ancien Premier ministre du Portugal, a reçu, ce jeudi 22 mai 2025 à Abidjan, le prestigieux Prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la paix, édition 2024. Une récompense qui honore son engagement pour le multilatéralisme, le dialogue entre les peuples et le développement durable.
La cérémonie s’est tenue en présence du président ivoirien Alassane Ouattara, de son homologue togolais Faure Gnassingbé, et de la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay. Dans un geste fort, António Costa a annoncé qu’il ferait don de la dotation financière du prix au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), afin de soutenir ses programmes éducatifs destinés aux réfugiés soudanais.
« Je n’ai jamais signé de traité de paix, ni participé à une négociation diplomatique majeure. Mais j’ai compris que la paix est plus vaste : elle repose sur la connaissance de l’autre, le dialogue, l’éducation et la culture », a déclaré António Costa dans son discours de remerciement. Il a souligné que le HCR, déjà lauréat du prix en 1995, représente la communauté internationale auprès des plus vulnérables.
Un symbole fort de solidarité internationale
En saluant son parcours, Audrey Azoulay a décrit António Costa comme un homme d’unité et de courage politique, capable de bâtir des coalitions durables pour le bien commun. « Il incarne cette conception exigeante de la paix que l’Unesco défend », a-t-elle affirmé.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a lui aussi exalté la portée symbolique du prix et réaffirmé l’engagement de la Côte d’Ivoire à soutenir sa visibilité internationale. Il a rappelé que son pays, fidèle à l’héritage du président Félix Houphouët-Boigny, place la paix et la solidarité au cœur de sa politique, en accueillant notamment près de 80 000 réfugiés burkinabè fuyant le terrorisme.
Une vision globale et inclusive de la paix
Dans un plaidoyer remarqué, António Costa a évoqué les grands défis contemporains, de la guerre à la pauvreté, en passant par la triple crise environnementale (climat, pollution, biodiversité). Il a appelé à un renforcement du multilatéralisme et à une justice sociale universelle.
« Chaque enfant a droit à un avenir en paix, à une éducation, à un environnement sain. Cela passe par un partenariat renouvelé entre l’Afrique et l’Europe, des investissements justes et une réforme des institutions internationales », a-t-il affirmé.
Il a insisté sur la nécessité de donner à l’Afrique une représentation équitable dans les grandes instances mondiales, notamment un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et un poids accru dans les institutions financières internationales. Faute de quoi, a-t-il averti, « le système international perdra en légitimité et en efficacité ».
Un prix spécial pour la fondation AZÚCAR
En marge de cette cérémonie, un Prix spécial a été attribué à la Fundación de Desarrollo Social Afroecuatoriana AZÚCAR, dirigée par Sonia Viveros, pour son action en faveur des droits des Afro-descendants en Amérique latine et son engagement en faveur d’une société plus inclusive.
La Côte d’Ivoire, modèle de résilience et de paix
Audrey Azoulay a également rendu hommage à la Côte d’Ivoire pour son exemplarité. « Elle a su réparer les blessures d’un passé douloureux pour devenir un acteur-clé de la stabilité régionale. Une paix vivante, active, qui repose sur le dialogue et le respect mutuel », a-t-elle souligné.
Cette édition 2024 du Prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco rappelle l’actualité brûlante de l’idéal de paix. Elle enracine cet idéal dans des actions concrètes, solidaires et humanistes, à l’image du geste d’António Costa en faveur des réfugiés soudanais.
Médard KOFFI