Politique

Présidentielle au Gabon/ Bongo Odimba va-t-il mettre le pays dans le chaos et fuir pour le Qatar? #gabon


RESOLUTIONAbidjan, 06-08-16 (lepointsur.com) Contestation autour de la candidature d’Ali Bongo Ondimba devant la Cour Constitutionnelle, par l’opposition lundi 18 juillet 2016, pour refuser sa candidature validé vendredi 15 juillet 2016, par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap). Tel est le dernier acte qui restera dans les esprits, avant la présidentielle gabonaise du 27 août 2016 qui s’annonce à grand. Le confrère, afriqueeducation.com qui semble dans le secret des Dieux annoncent, avec des interrogation, dans sa parution du 03 août 2016, le lieu de refuge du président sortant, candidat à sa propre succession. Bien avant, la résolution de la seconde session de la Chambre des Hauts Représentants réunis le 12 juillet 2016, en son 114è congrès, le Congrès américain interpellait le président sortant, M. Ali Bongo Ondimba sur l’organisation d’une élection “pacifique, libre et équitable”. Et ce, “pour assurer la stabilité et la croissance à long terme du Gabon”.

Et le Congrès américain de proposer certaines institutions innovantes au Gabon, comme le Conseil national pour la Démocratie (CND) et le bureau du Médiateur de la République qui peuvent ‘’potentiellement’’ jouer un rôle positif dans la promotion de la participation des citoyens aux élections et promouvoir les principes démocratiques. Considérant qu’il est à craindre pour faute dans la prochaine élection, y compris la mauvaise gestion de l’inscription des électeurs, créant des obstacles à vote le jour du scrutin, et l’intégrité des résultats des élections, la Chambre des Hauts Représentants demande au gouvernement gabonais de tenir une élection ordonnée, pacifique, libre et équitable”, a prévenu la résolution.

En effet, depuis l’élection présidentielle de 2009, certaines manifestations émaillées de tension et de violence, ont été exacerbées par le manque d’égalité d’accès aux médias publics et privés par les partis d’opposition et les organisations de la société civile. Pis, le Département d’Etat a rapporté qu’en 2009 les élections ont été organisées avec des cas de manifestations destructrices, les violations des Droits de l’Homme, les irrégularités de l’électeur sur les listes d’inscription, les sondages mal gardées, la censure injuste de la couverture des nouvelles, et de la violence postélectorale.

Bongo Ondimba Ali (BOA) va-t-il, bientôt, fuir le Gabon pour se réfugier à Doha, au Qatar, où il a acheté une somptueuse propriété destinée à l’accueillir après avoir perdu le pouvoir ? S’interroge le confrère afriqueeducation.com . A l’en croire, son directeur de cabinet, le béninois, Maixent Accrombessi, a, lui aussi, acheté une propriété juste à côté de celle du chef de l’Etat, ce qui montre bien qu’ils ont prévu que les élections du 27 août vont très mal se passer. Et qu’en demandant l’asile au Qatar (notre photo montrant BOA en train d’être reçu en décembre 2012 par l’émir du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani) qui est un pays « fermé », les nouveaux dirigeants gabonais auraient du mal à mettre la main sur eux. L’avenir dira si, après avoir mis le Gabon par terre, en sept ans, ils pourront s’en sortir, aussi, facilement.

En effet, explique le confrère, en sept ans de présence au Palais du Bord de Mer, malgré une politique de communication à outrance, BOA est incapable d’occulter son calamiteux bilan, alors que le Trésor Public a engrangé plus de 19.000 milliards de F CFA (30 milliards d’euros), au titre des recettes diverses de 2009 à 2014. Le prix du baril toisait, à ce moment, les 110 à 120 dollars. Le bilan de BOA est, dramatiquement, désolant et, tellement, désastreux qu’il est obligé, aujourd’hui, d’interdire le passage des membres de l’opposition dans les médias d’Etat comme Gabon Télévision, Gabon 24 et l’Union, de peur que le peuple gabonais ne voie que le « roi est complètement nu ».

A titre d’exemple, plus de la moitié du journal télévisé de 20 heures de Gabon Télévision est consacrée aux activités de sa (seule) campagne présidentielle, malicieusement, transformée en « tournée républicaine ». Mais au menu de ses discours, que du vent : égalité des chances, émergence en 2025, vivre ensemble, comme si les Gabonais se nourrissaient de tels slogans. Parlant du quotidien, l’Union, le seul que compte le Gabon, BOA a, formellement, interdit aux opposants et autres candidats à la présidentielle d’y parler de leurs activités. Quant à Gabon 24, chaîne d’information continue, c’est, carrément, de la Télé Moscou des années Brejnev.

Donneur de leçons devant l’éternel quand il faut sanctionner quelques écarts mineurs de la presse privée, le Conseil national de la communication (CNC), devenu, subitement, sourd, muet et aveugle, répond, aujourd’hui, aux abonnés absents devant ce blocus médiatique, comme au temps des Partis-Etat où le PDG était seul à diffuser la pensée et la parole uniques. Si certains Gabonais avaient, encore, des doutes, sur le caractère totalitaire et dictatorial du régime gabonais actuel, ils ont, maintenant, de quoi se faire leur propre religion. La répression qui s’abat sur l’opposition quand elle veut manifester, pacifiquement, comme le 23 juillet dernier, à Libreville, sans oublier des arrestations arbitraires de ses membres et ceux de la société civile, montre que BOA et son maître à penser et à agir, le Béninois, Maixent Accrombessi (véritable président du Gabon), ont perdu leur calme, et surtout, leur assurance. Bref, la peur a (réellement) changé de camp.

Cela dit, c’est très facile de contourner le blocus médiatique que BOA a essayé de mettre en place car il ne peut empêcher la circulation de l’information au travers d’internet et des réseaux sociaux. C’est, d’ailleurs, en partie, grâce à ces canaux modernes de l’information que BOA commence à être, politiquement, défait, alors que la Cenap et la Cour constitutionnelle, véritables anti-chambres du Palais du Bord de Mer, viennent de donner la preuve qu’elles sont une honte pour les Gabonais qui ont embrassé la carrière judiciaire.

Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Ph.Dr

Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Ph.Dr

Les conditions d’une crise politique majeure avant et après la présidentielle sont, donc, désormais, réunies, comme BOA le reconnaît, lui-même, de plus en plus, en privé. Il est, totalement, responsable de la guerre civile qui arrive à grands pas, dans le pays du patriarche Ondimba, juste parce qu’il a décrété que le prochain président du Gabon, sera « Lui ou Personne » d’autre. Alors qu’il sait, pertinemment, que le peuple gabonais ne veut plus de lui à la tête de l’Etat car, non seulement, son bilan est tout ce qu’il y a de détestable et de déplorable, mais, il y a aussi que sa candidature, malgré son passage en force à la Cenap et à la Cour constitutionnelle, est pour les Gabonais une candidature (rigoureusement) anti-constitutionnelle.

En effet, en 2016, il a présenté, dans son dossier de candidature, un acte de naissance différent de celui présenté en 2009. Plus grave, en l’espace de 7 ans, il a produit cinq actes de naissance différents, à des occasions diverses. Devant ce spectacle qui ne grandit pas l’institution, « Président de la République du Gabon », on l’a (gentiment) invité à clore ce débat, en se soumettant à un test ADN avec celle qu’il présente comme étant sa maman, Marie Joséphine Kama. Il a répondu (niet). Mais, comme refusent de l’admettre la Cenap et la Cour constitutionnelle, pour des raisons du ventre, il est un enfant biafrais adopté en 1968 par le couple Omar Bongo Ondimba. Conséquence : au regard de l’article 10 de la constitution, il ne devrait plus être candidat à l’élection présidentielle du 27 août. Mais, voulant s’imposer, à tout prix, par la force, comme en 2009, il y a de très fortes chances que le pays s’embrase car les Gabonais jurent qu’ils ne le laisseront plus faire. C’est dans cette perspective qu’il a pensé que Doha serait un excellent point de chute pour lui.

Sériba Koné et afriqueeducation.com

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