Technologie

Présidentielle au Cameroun : l’accès à internet très perturbé, des manifestations dans plusieurs villes


L’accès à internet est fortement perturbé au Cameroun, onze jours après la présidentielle. L’opposition accuse le gouvernement d’avoir imposé des restrictions pour que les manifestations en cours soient passées sous silence.

Les faits. L’accès à internet est très difficile, voire impossible, dans certaines zones du Cameroun, ce 23 octobre, soit une semaine et demie après l’élection présidentielle du 12 octobre, et quatre jours avant la proclamation officielle des résultats. « Nous pouvons confirmer une importante perturbation, toujours en cours, de la connectivité internet au Cameroun, susceptible de limiter la couverture des événements sur le terrain », a déclaré l’organisation indépendante NetBlocks à l’agence Reuters.

« Les mesures montrent une perturbation de la connectivité internet au Cameroun, impactant également les pays voisins », poursuit NetBlocks sur le réseau social X, appuyant son propos à l’aide d’un graphique montrant la chute brutale de l’accès aux réseaux observé ce 23 octobre. Ces restrictions ou coupures d’internet au Cameroun sont également corroborées par les analyses de la plateforme Ioda, outil indépendant développé par l’université américaine de San Diego.

Les réactions. De nombreux utilisateurs camerounais se sont plaints, ce 23 octobre, d’un accès numérique restreint ou impossible dans plusieurs villes du pays. Beaucoup d’autres ont indiqué avoir reçu des messages téléphoniques les informant d’un « incident sur le câble à fibre optique » par exemple, l’opérateur justifiant une perte de connexion censée être temporaire. Mais, dans le contexte post-électoral, l’hypothèse d’une panne technique n’a pas convaincu nombre d’entre eux.

« C’est confirmé : le gouvernement camerounais a coupé internet dans certaines localités et réduit la capacité internet dans d’autres dans le but de maintenir Biya, 92 ans, au pouvoir après avoir perdu les élections », a ainsi écrit Rebecca Enonchong. Cette activiste très influente sur les réseaux sociaux fait partie des principaux soutiens d’Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication ayant revendiqué sa victoire lors de la présidentielle du 12 octobre.

Pourquoi c’est important. Des manifestations ont lieu ce 23 octobre dans plusieurs villes du pays, notamment dans le Septentrion, à l’appel de l’opposant, qui a invité ses partisans à maintenir la pression sur le Conseil constitutionnel afin que celui-ci respecte la « vérité des urnes ». L’instance doit proclamer le 27 octobre les résultats définitifs du scrutin du 12 octobre, après avoir invalidé tous les recours déposés devant elle ces derniers jours.

Selon des résultats provisoires mais contestés par l’opposition, Paul Biya l’aurait emporté avec 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour son adversaire. Mais ce dernier, qui dirige l’opposition depuis la ville de Garoua, dans la région du Nord, a publié ses propres chiffres et affirme avoir remporté l’élection. Il a plusieurs fois été mis en garde par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, contre toute déclaration que le gouvernement pourrait considérer comme un appel à l’insurrection.

www.msn.com

 

 

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