[Présidentielle : affaire du sondage annonçant 38 % pour Ouattara et 52 % pour les candidats recalés] Une enquête « imaginaire », selon un expert en relations internationales depuis la Norvège
À quelques semaines de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, Norbert Navarro, ancien rédacteur en chef de Radio France Internationale (RFI) et producteur de l’émission Décrypter l’Afrique, animée par Théo Kouamouo, a évoqué les résultats d’un sondage attribué à « Thé Messina Group ». Ce sondage, qualifié de « fictif » par Arnaud Donatien Guéi, diplômé en relations internationales et en gestion des crises, guerres et terrorismes, attribue 38 % des intentions de vote au président sortant, Alassane Ouattara, et 52 % à l’ensemble des candidats recalés dès le premier tour. « C’est une tentative manifeste de manipulation de l’opinion publique ivoirienne », indique l’Ivoiro-norvégien dans la correspondance ci-dessous dont nous avons reçu copie.
CRITIQUE OBJECTIVE :
Après avoir regardé l’émission, j’ai effectué des recherches pour vérifier la méthodologie et la transparence de ce sondage. Les éléments suivants relèvent une tentative manifeste de manipulation de l’opinion publique ivoirienne.
SUR LA FORME :
1- Aucune trace du sondage n’est disponible sur le site officiel de The Messina Group, ni sur les moteurs de recherche comme Google ou ChatGPT. Cette absence d’information soulève des doutes sur l’existence même du sondage.
2- Méthodologie non transparente
Le sondage ne mentionne ni les personnes interrogées, ni leur nombre, ni même la Côte d’Ivoire comme terrain d’enquête. Seul M. Navarro évoque ces éléments oralement sans convaincre.
3- EFFET DE CONFORMISME (Bandwagon Effect)
En mentionnant un groupe réputé, M. Navarro cherche à légitimer ses propos et à créer un effet d’entraînement, incitant les électeurs à boycotter les élections. Et surtout à ne pas soutenir les candidats retenus afin de faciliter la «victoire» du président sortant.
4- INSTRUMENTALISATION DES RELAIS NUMÉRIQUES
Des blogueurs ont diffusé le sondage sans vérification, amplifiant sa portée et contribuant à une désinformation virale.
SUR LE FOND
1- CRÉDIBILITÉ DOUTEUSE DE L’ORGANISME
Lors des élections présidentielles américaines de 2024, M. J. Messina CEO du groupe The Messina Group, avait prédit la victoire de Mme Harris face à M. Trump. Les résultats ont contredit cette projection, entachant ainsi la fiabilité de leurs analyses électorales.
2- DÉSINFORMATION ET ATTEINTE AU PROCESSUS DÉMOCRATIQUE
La promotion d’un candidat non retenu et la dévalorisation des candidats officiels via un sondage fictif constituent une tentative de manipulation électorale. Ceci compromet la qualité du débat démocratique et détruit les espoirs des citoyens.
3- CRÉATION D’UNE DÉSUNION FICTIVE
La diffusion d’un sondage imaginaire et des commentaires négatifs installent une illusion dans la capacité de l’opposition à s’unir derrière une candidature unique. Et surtout affaiblir la mobilisation et le soutien aux candidats retenus officiellement.
CONCLUSION
Ce cas illustre comment un sondage imaginaire peut devenir un outil de propagande électorale. Il est primordial que les ivoiriens fassent preuve de vigilance face à ce type de communication manipulatrice. Le socle de la démocratie est de reposer sur des informations fiables, transparentes et pluralistes. C’est tout le contraire de ce sondage fictif.
Que les ivoiriens se préparent à aller voter massivement le 25 octobre prochain pour une vraie alternative et une réelle alternance.
Arnaud Donatien GUEI
Diplômé en Relations International et en Gestion des Crises, Guerres et Terrorisme
NB : Le titre et le surtitre sont de la rédaction