[Présidentielle 2025/Violences pré-électorales] Les filles de ménage fuient Abidjan
Abidjan,22-10-2025 (lepointsur.com) A quelques jours de l’élection présidentielle d’octobre 2025, la psychose enfle. Conséquences : Abidjan se vide de ses filles de ménage.
Les ivoiriens seront, le 25 octobre 2025, dans leurs bureaux de vote pour élire leur nouveau président. Depuis lors, les candidats retenus à cette échéance électorale à savoir Jean Louis Billon, Ahoua Don Mello, Simone Ehivet Gbagbo, Lagou Henriette et le président sortant Alassane Ouattara s’activent sur le terrain pour dévoiler leur programme de société à la population.
Cette campagne qui, malheureusement est émaillée de violences dans plusieurs villes de l’intérieur et à Abidjan, connait de graves conséquences matériels et humains. En effet, outre des pertes en vie humaine, l’on assiste à la ruée des populations notamment des filles de ménages dans leurs villages respectifs, comme il nous a été donné de constater sur place.
« Je rentre au village, à la demande de ma mère. Je reviendrai après les élections », confie A. A., une jeune fille qui est aux services de dame Coulibaly depuis environs dix ans. Bien dévouée à ne pas rester à Abidjan pendant cette période électorale, pour A.A. « à chaque élection dans ce pays, il y a des tensions suivies de violentes manifestations. Voilà pourquoi mes parents m’ont demandé de rentrer sur le village par mesure de sécurité », soupire-t-elle.
Même tableau chez la famille Kouakou domiciliée à Songon-Bimbresso.
Pour la maîtresse des lieux qui sollicite les responsables d’une école de la place où fréquente ses enfants, « permettez que mes enfants restent les midis à l’école. Je suis coincée ; ma fille de ménage vient de rentrer dans son village », plaide-t-elle.
Pareil chez dame N’Dori, coiffeuse de profession qui a dû fermer son établissement par faute de coiffeuses. « Mes filles avec qui je travaille sont toutes parties pour le village, selon elles, à la demande de leurs parents. Elles reviendront après l’élection », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « nous espérons que l’élection se déroule bien pour que nos activités reprennent leur cours normal ».
« Ma fille est souffrante ; ma maman me demande de rentrer sur Bouaké », explique, pour sa part, K. Mariama, la fille de ménage de dame N’Deye, une restauratrice bien connue à Abidjan pour ses spécialités culinaires. Elle donne ici les raisons de son départ pour le village à son employeur qui, quant à elle, crois plutôt que K. Mariama « fuit Abidjan à cause de l’élection présidentielle ».
A ces filles de ménage, s’ajoutent des tenanciers de maquis, de bistrots, des livreurs de pains, des vigiles, des restauratrices…, qui ont tous déserté leurs lieux de travail pour leur village.
Conséquences désastreuses de cet exode urbain pour les familles et les hommes d’affaires
Les conséquences sont amères : des familles qui sollicitent les services de ces personnes broient du noir dans la capitale économique ivoirienne et certaines villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire. « Il est difficile pour moi d’allier vie professionnelle et tâches ménagères. Je suis très souvent en retard pour le service », regrette Mme Kouakou. Le moins qu’on puisse dire, la ville d’Abidjan connaît un calme plat depuis quelques jours.
Pour rappel, la campagne pour la présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire qui a débuté depuis le vendredi 10 octobre à 24 heures sur toute l’étendue du territoire ivoirienne prendra fin le jeudi 23 octobre à 24 heures, conformément au décret n°2025-649 du 30 juillet 2025. Cette échéance électorale se tiendra dans 11 906 lieux de vote, dont 11 835 en Côte d’Ivoire et 71 à l’étranger, et dans 25 678 bureaux de vote, répartis en 25 370 sur le territoire national et 308 hors du pays.
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