SUR LE POINT..

[Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire] « Si Ouattara est candidat, il sera combattu », estime la LND


Abidjan, le 07-07-2025 (lepointsur.com) A quelques mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, la Ligue National pour la Démocratie (LND) estime que si l’actuel président de la République, Alassane Ouattara se présente à sa propre succession, il sera farouchement combattu par une frange de la population et certains politiques. Acteur et observateur averti de la scène politique ivoirienne, le secrétaire général de ce Mouvement Gueiste, Dr. GOUESSE Diomandé a donné les raisons de son point de vue sur cette affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encres et de salives, à travers notamment une note d’information dont copie a été transmise à la rédaction du journal Lepointsur.com. Ci-dessous, le communiqué.

En l’an 2000, lors de la transition militaro-civile que notre pays avait connu, le président de la transition, le General Robert Guei, avait été sollicité par le peuple pour faire acte de candidature.

          Si la candidature du Général était légale, car conforme à la constitution et légitime puisque sollicitée par des populations ivoiriennes, elle avait toutefois soulevée une vive polémique dans l’opinion publique. Certains ivoiriens s’interrogeaient sur l’opportunité de cette candidature, quand d’autre l’approuvaient.

          Dans un éditorial fort enrichissant, paru dans le quotidien gouvernemental « fraternité Matin » du lundi 10 avril 2000, Alfred Dan Moussa, rédacteur en chef, puis directeur des rédactions dudit quotidien, avait résumé en six centres d’intérêts, le sentiment général de ceux qui voyaient d’un mauvais œil, la candidature du chef du CNSP. Son éditorial s’intitulait : « si Robert Guei est candidat, il sera combattu par… ». Et il avait relevé les six objections qui seraient faites par ces derniers à cette candidature.

          25 années après, notre pays se retrouve dans une situation similaire, comparaison n’étant pas raison, bien entendu. La candidature du président de la république, Alassane Ouattara, à l’élection présidentielle d’octobre 2025, fait polémique. Si celle-ci est légale, car conforme à la loi et légitime parce que portée par son parti politique le RHDP,  elle n’est pas acceptée de tous. Au pouvoir depuis 2010, ces détracteurs estiment que sa candidature en 2025 serait celle de trop, puisqu’il briguerait ainsi, un « 4e mandat ». Par contre, ses partisans soutiennent que ce mandat, sera le deuxième de la 3e République, dont le dernier, conformément à la constitution de novembre 2016.

          Je voudrais m’inscrire dans le même esprit que l’éditorialiste du journal fraternité matin, d’il a y 25 ans et à mon tour, m’inspirer de son texte pour soulever les six reproches qui seraient faites par ceux qui sont hostiles à la candidature du président Alassane Ouattara.

          Ainsi, disons-nous, « si Alassane Ouattara est candidat à la présidentielle d’octobre 2025, il serait combattu » :

1-par le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), mais aussi par le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le CAP-CI, trois partis et groupements politiques qui, plus que d’autres, pensent que l’heure sonne pour eux d’accéder au pouvoir et qui n’entendent pas se faire arracher le pain de la bouche.

2-par des anciens proches du pouvoir, aujourd’hui regroupés au sein du GPS de l’ex Premier Ministre Soro Guillaume, qui disent ne pas comprendre que celui qui a contraint leur leader à l’exil, après l’avoir pourtant loyalement servi, veuille encore rempiler, alors que c’est le temps de leur leader qui a sonné.

3-par son propre discours, celui prononcé en 2020 devant le congrès, disant qu’il était temps de passer la main à une nouvelle génération et que nombre d’observateur se plaisent à rappeler et à relever, selon les circonstances.

4-par des démocrates qui voient en Alassane Ouattara, d’abord et surtout comme quelqu’un qui ne « respecterait pas les constitutions » et n’entendent pas le voir à nouveau président, lui, qui « foulerait aux pieds » la constitution de son pays.

5-par des citoyens qui rêvaient de voir en Alassane Ouattara, un autre Charles de Gaulle, celui qui a pacifié la France, l’a remis sur les rails du développement après être sorti du déluge puis est parti du pouvoir, dans l’intérêt supérieur de la France.

6-par des personnes qui craignent qu’il ne soit pas soutenu dans cette éventualité par les forces républicaines et certains membres des ex-Forces Nouvelles dont l’action a été décisive pour son avènement au pouvoir en 2010.

          En tout état de cause, la responsabilité d’être ou ne pas être candidat, incombe au président de la République. Il est le seul à pouvoir dire « stop » ou « encore ». Max weber disait qu’un homme politique professionnel agit selon deux éthiques : « l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité ». L’homme politique est donc seul face à celle qui domine en lui.

           Mais quand on a fini de dire cela, on a répondu en partie, à une hypothèse, celle de son éventuelle candidature. Imaginons maintenant l’hypothèse où le « Dougoutigui » dit qu’il ne se représente pas. Qui pourrait alors valablement le remplacer au RHDP ? Il ne cesse de le dire lui-même depuis plusieurs années qu’ils sont une demi-douzaine (environ 6) qui peuvent valablement lui succéder. Alors question : qui parmi la demi-douzaine nous semble–t-il pourrait rassembler une grande frange de la population ivoirienne autour de sa personne ?  Il faut le dire sans langue de bois, le vice-président Tiémoko Mieylet Koné, ferait un bon président de République après le président Alassane Ouattara. Et ça serait la droite ivoirienne qui en sortira plus que grandie.

Dr. GOUESSE Diomandé

Sociologue

Secrétaire General 

Ligue National pour la Démocratie-Mouvement Gueiste

Commentaires

commentaires


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.