[Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire] La PEC-CI et la FIDHOP dénoncent une dérive politique et appellent au dialogue
À six mois de la présidentielle ivoirienne, la PEC-CI et la FIDHOP alertent sur la montée des tensions politiques, dénoncent l’exclusion de Cheick Tidjane Thiam et appellent à un dialogue inclusif pour éviter une nouvelle crise.
Abidjan, le 04 mai 2025 (lepointsur.com) À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la Plateforme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI), regroupant 37 structures de la société civile, et la Fondation internationale pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie pacifique (FIDHOP), tirent la sonnette d’alarme. Lors d’une déclaration conjointe publiée le samedi 3 mai à Abidjan, les deux organisations, représentées respectivement par Ebrin Yao Rémi et Dr Boga Sako Gervais, ont dénoncé un climat sociopolitique de plus en plus délétère.
Une radiation controversée à l’origine de la tension
Le déclencheur de cette mobilisation est une décision émise par une juge du tribunal de première instance d’Abidjan, ordonnant la radiation de Cheick Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, de la liste électorale. Un acte que la PEC-CI et la FIDHOP jugent « politique et non juridique », craignant qu’il compromette la crédibilité du scrutin à venir. « Cette décision ouvre la voie à une crise pré-électorale », alertent-elles dans leur communiqué.
Un dialogue politique attendu depuis un an
Au-delà de ce cas emblématique, la société civile ivoirienne déplore l’absence de dialogue inclusif avec les autorités, malgré de nombreuses sollicitations. Depuis un an, l’opposition et des acteurs sociaux attendent en vain une rencontre avec le président Alassane Ouattara. Parmi les points de friction figurent la réinscription de personnalités politiques majeures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, la révision de la liste électorale jugée peu fiable, et la réforme de la Commission Électorale Indépendante.
Un appel à la responsabilité présidentielle
Dans leur déclaration, les deux plateformes insistent sur le rôle central du chef de l’État dans la préservation de la paix nationale. Elles appellent le président Ouattara à « des décisions courageuses » en vue d’un apaisement durable du climat politique. Le droit de vote, rappellent-elles, reste un pilier fondamental de la démocratie, que rien ne saurait restreindre de manière arbitraire.
La communauté internationale interpellée
Enfin, la PEC-CI et la FIDHOP lancent un appel solennel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne les efforts de la société civile pour instaurer un dialogue national sincère. Elles mettent en garde contre le spectre d’une crise comparable, voire plus grave, que celle de 2010 si rien n’est fait pour rétablir la confiance entre les acteurs politiques et le peuple ivoirien.
Un avertissement à prendre au sérieux à l’aube d’une échéance décisive.
Médard KOFFI avec IF