[Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire] La FIDHOP alerte sur un processus vicié et prône un report
En raison des dysfonctionnements observés dans l’organisation électorale et aux tensions politiques croissantes, la FIDHOP recommande le report de la présidentielle prévue en octobre 2025 afin d’assurer un scrutin paisible en Côte d’Ivoire.
Abidjan, le 25 juillet 2025 (lepointsur.com) – Dans une déclaration officielle datée du vendredi 25 juillet 2025 et signée par son président, Dr Boga Sako Gervais, dont nous avons obtenu copie, la Fondation Internationale pour les Droits de l’Homme et la Vie Pacifique (FIDHOP) tire la sonnette d’alarme face au climat politique tendu qui entoure l’organisation de l’élection présidentielle programmée le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire.
Observatrice des processus démocratiques et promotrice de la paix, la FIDHOP dénonce une situation préélectorale jugée « de plus en plus délétère », marquée notamment par des arrestations arbitraires d’opposants et d’acteurs de la société civile, ainsi qu’une série de dysfonctionnements institutionnels.
Une Commission Électorale contestée
Au cœur des préoccupations de l’organisation, la Commission Électorale Indépendante (CEI) est accusée de « graves dysfonctionnements » et de « connivence manifeste » avec le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
La FIDHOP cite notamment :
● L’absence de clarté autour des parrainages, notamment l’absence de candidat désigné par le RHDP lors du démarrage de cette phase ;
● Le flou juridique entourant la participation des candidats radiés, dont MM. Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, à la collecte des parrainages ;
● L’absence d’un calendrier électoral détaillé ;
● Le refus persistant de la CEI de procéder à la révision de la liste électorale, malgré les dispositions de l’article 6 du Code électoral.
Ces éléments, selon la Fondation, jettent le discrédit sur l’ensemble du processus et créent une forte « angoisse » au sein de la population ivoirienne.
Un appel solennel au report du scrutin
Dans un contexte où l’actuel président Alassane Ouattara entretient, selon la FIDHOP, « un faux suspense » quant à sa potentielle candidature pour un quatrième mandat – candidature que l’organisation estime susceptible de provoquer « de graves troubles à l’ordre public » – la Fondation appelle à des mesures fortes pour éviter une crise électorale majeure.
« Toutes les conditions optimales doivent être réunies avant la tenue du scrutin, y compris la dissolution de la CEI actuelle et la clarification de la position du président Ouattara », martèle la FIDHOP.
L’organisation propose ainsi un report technique du scrutin de trois à six mois, si nécessaire, pour garantir un processus électoral transparent, inclusif et apaisé.
Pour la paix et la stabilité
Se positionnant en faveur d’une solution pacifique à la crise préélectorale, la FIDHOP conclut son appel par un plaidoyer en faveur de la paix, rappelant que les élections ne doivent en aucun cas devenir un facteur de division ou d’instabilité dans le pays.
« Au nom de la paix et de la stabilité de la Côte d’Ivoire, mieux vaut un report qu’un scrutin contesté aux conséquences incalculables », insiste Dr Boga Sako Gervais.
Médard KOFFI