Les élèves des établissements publics et privés de Duékoué, capitale de la région du Guémon, ont été délogés par des individus encore non identifiés.

Duékoué, le 22 octobre 2025 (lepointsur.com) — Ce mardi matin, aux environs de 9 h, les élèves des lycées et collèges de Duékoué ont été délogés par des individus non identifiés se réclamant du mouvement Trop, c’est trop. Au cours de cette opération, un élève a été grièvement blessé.

Le lycée moderne paralysé, en première ligne

La tension a été particulièrement vive ce mardi matin au lycée moderne de Duékoué, où tout a commencé aux environs de 9 h. À la suite de jets de pierres, un groupe d’élèves surexcités a entrepris de déloger leurs camarades, plongeant l’établissement dans un brouhaha général. La situation s’est aggravée avec l’intervention des forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de ramener le calme. Malheureusement, un élève a été grièvement blessé au cours de cette opération.

L’effet domino du mouvement

Le sang a de nouveau commencé à couler à Duékoué

Le délogement des élèves du lycée moderne de Duékoué a déclenché une véritable réaction en chaîne dans la ville. Dans la foulée, les élèves des autres établissements à forte capacité — notamment le collège Le Professionnel et le collège Légbédji Yao Jules — ont, à leur tour, quitté les salles de classe. Craignant de subir le même sort que leur camarade grièvement blessé par un tir de gaz lacrymogène devant le restaurant des professeurs, situé à proximité du lycée moderne, plusieurs élèves ont préféré se retirer sans attendre ni contrainte.

Un bilan partiellement lourd

La première journée du mouvement de protestation contre le quatrième mandat du président Alassane Ouattara s’est soldée par le délogement des principaux établissements scolaires de Duékoué, plongeant la population dans une profonde psychose. Par ailleurs, un élève a été grièvement blessé lors d’une course-poursuite avec les forces de l’ordre, au cours de laquelle des gaz lacrymogènes ont été tirés pour tenter de disperser les manifestants.

Délogés, les élèves rentrent chez eux

Duékoué est enfin entrée dans la danse. Son orgueil semble avoir été piqué au vif par les mouvements de protestation organisés, le jeudi 16 octobre 2025, par les jeunes de la localité voisine de Guéhiébly. Ce délogement des élèves inscrit désormais la mythique ville de Duékoué sur la liste des localités engagées dans la campagne pacifique contre le quatrième mandat du président Alassane Ouattara, jugé « illégal » par l’opposition ivoirienne conduite par Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.

À mesure que s’approche la date fatidique du 25 octobre 2025, jour du scrutin présidentiel, le mot d’ordre du front commun « Trop, c’est trop » semble gagner en ampleur et en détermination. Comme le disent certains habitants de Gbélégban : « À chaque jour sa réalité. »

Lainé GONKANOU, Correspondant Régional

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