[Présidentielle 2025 au Cameroun] L’opposition divisée malgré l’appel de Maurice Kamto à un candidat unique face à Paul Biya
Présidentielle Cameroun 2025 : malgré les appels de Maurice Kamto, l’opposition peine à s’accorder sur un candidat unique face à Paul Biya, en quête d’un nouveau mandat après 43 ans au pouvoir.
Abidjan, le 22 septembre 2025 (lepointsur.com) — À quelques jours du lancement officiel de la campagne électorale, le 27 septembre, le débat sur une candidature unique de l’opposition anime la scène politique camerounaise. Alors que Paul Biya, 92 ans, en poste depuis 43 ans et porté par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), repart à la conquête de son fauteuil, ses adversaires peinent à s’accorder sur une figure fédératrice.
Dans un communiqué rendu public le 18 septembre et largement relayé sur les réseaux sociaux, Maurice Kamto, dont la candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel, a relancé le débat. « Si les 11 candidats de l’opposition décidaient de se mettre tous derrière l’un d’entre eux, parmi les plus expérimentés politiquement et dans la gestion de l’État, il pourrait s’enclencher une dynamique populaire irrésistible », a-t-il affirmé. À défaut, une coalition partielle de candidats de poids pourrait, selon lui, créer « un grand espoir et déclencher une dynamique politique comparable ».
Ses propos confortent les partisans d’une « candidature consensuelle » comme condition décisive d’une alternance. Mais pour l’heure, seul Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a été désigné « candidat consensuel » par le « groupe de Douala », une plateforme de petites formations politiques non représentées au scrutin. Sa capacité à rallier les dix autres candidats reste incertaine.
L’idée d’un candidat unique de l’opposition n’est pas nouvelle. Depuis le retour au multipartisme en 1990, plusieurs tentatives ont été faites sans succès. En 1992, John Fru Ndi, candidat de l’Union pour le changement, avait obtenu 35,9 % des suffrages, contre 39,9 % pour Paul Biya selon les résultats validés par la Cour suprême. En 2004, Adamou Ndam Njoya avait porté les couleurs de la Coalition nationale pour la reconstruction et la réconciliation, mais n’avait récolté que 4,48 % des voix, loin derrière Fru Ndi (17,40 %) et Biya (70,92 %).
L’histoire se répétera-t-elle en 2025 ? À moins de trois semaines du scrutin présidentiel prévu le 12 octobre, l’opposition camerounaise reste divisée, tandis que le RDPC avance en rangs serrés.
Médard K.