[Présidentielle 2025 au Cameroun] Brenda Biya appelle à ne pas voter pour son père Paul Biya
Brenda Biya, fille unique du président camerounais, appelle à ne pas voter pour son père à la présidentielle de 2025. Un désaveu inédit en pleine campagne.
Abidjan, le 19 septembre 2025 (lepointsur.com) — À moins d’un mois de l’élection présidentielle au Cameroun, une vidéo devenue virale bouleverse le paysage politique. Brenda Biya, fille unique du président Paul Biya, candidat à sa propre succession le 12 octobre 2025, a publiquement appelé les Camerounais à ne pas voter pour son père, qu’elle accuse d’avoir « fait souffrir beaucoup de gens, y compris sa propre famille ».
Dans cette séquence diffusée sur TikTok, la jeune femme de 27 ans apparaît dans une chambre d’hôtel. Elle y décrit les mauvais traitements et l’abandon dont elle dit avoir été victime de la part de ses proches, avant de prendre un virage plus politique : « Ne votez pas Paul Biya. J’espère qu’on aura un autre président. »
Une déclaration qui tombe en plein cœur de la campagne électorale et qui a immédiatement embrasé les réseaux sociaux. Si les opposants ont salué le courage et la sincérité de Brenda Biya, le camp présidentiel, par la voix de Patrick Rifoe, communicant du RDPC, a dénoncé « l’abjection qui consiste à exploiter à des fins politiciennes la détresse d’une jeune femme ». Il a toutefois relevé que cette sortie illustrait « le caractère démocratique de la famille présidentielle ».
Cette prise de position rappelle une autre sortie remarquée : en juillet 2024, Brenda Biya avait révélé publiquement son homosexualité, un geste audacieux dans un pays où cette orientation sexuelle reste largement réprimée. Une nouvelle fois, elle se positionne comme une figure de rupture, en s’attaquant cette fois à l’autorité politique et familiale de son père, au pouvoir depuis plus de quarante ans.
Alors que la campagne électorale s’intensifie, ce désaveu public vient fragiliser l’image de Paul Biya et introduit un élément inédit dans une présidentielle déjà sous haute tension.
Médard KOFFI avec RFI