Pour une coalition de l’opposition réussie contre la candidature du Président Ouattara (Chronique de Dapa Donacien)
Malgré l’impressionnante débauche d’énergie déployée par M. Banny et son équipe de communication qui aura tout donné pour polir son image dans l’opinion, nous sommes bien désolés face à un constat non reluisant en sa défaveur. Pour n’avoir pas rendu sa démission alors que les termes de références de sa mission (TDR) étaient manifestement irrationnels avec un résultat parfaitement inatteignable, surtout que selon ses dernières révélations, il s’agissait de faire abstraction, voir nier l’existence des pensionnaires ivoiriens de la CPI. M.BANNY est de plus en plus rattrapé par le faux modèle de « réconciliation cosmétique » auquel il avait prêté le flanc, malgré sa mise en garde dès le départ par les ELDERS (Koffi Anann et Desmond Tutu).
M. Banny est en train d’apprendre à ses dépens le constat de Chamfort: » presque tous les hommes sont esclaves, faute de ne savoir prononcer la syllabe NON« .
Pour sa part, Chinua Achebe dans Le Monde s »effondre (thing falls apart) choisit d’être plus explicite: « Quand un homme n’est pas d’accord, il dit NON »
On se souvient de la célèbre boutade selon laquelle Bédié qui aurait cassé le premier canari de bangui n’était pas l’homme indiqué pour solliciter et avoir la garde du second canari.
Bien sûr qu’à l’époque, la virginité politique de Banny lui a valu beaucoup de sympathie. Mais en 2015, la virginité politique dont pourrait se prévaloir Banny se trouve être entachée par deux maladresses majeurs. D’abord, les pro- Gbagbo n’ont pas encore oublié l’affront « du pouvoir concomitant » qu’opposait le Premier Ministre Banny au pouvoir du président gbagbo, au mépris des règles de gouvernance dans un régime présidentialiste, comme celui de la Côte d’Ivoire.
Ensuite, M. Banny a commis l’imprudence de révéler qu’il a obtempéré au désir du Président Alassane Ouattara, d’écarter Laurent Gbagbo de la réconciliation nationale.
Il n’en fallait pas plus pour enflammer les réseaux sociaux ce jeudi 19 mars 2015, sur lesquels les sympathisants de Laurent Gbagbo n’ont pas manqué de stigmatiser le manque de courage de M. Banny. Les internautes, presque à l’unanimité, disent ne pas comprendre que ce soit maintenant qu’il déplore le refus du pouvoir d’associer Laurent Gbagbo à la réconciliation.
Mais, si de plus en plus, l’ex-président de la CVDR semble manquer le profil recherché en adéquation avec l’enjeu de l’élection présidentielle de 2015, l’homme pourrait rebondir, s’il arrive à redimensionner ses ambitions politiques. C’est vrai qu’au delà de tout, le candidat Banny semble être beaucoup plus poussé par les frustrations internes au PDCI depuis le retour d’exil de Bédié et la tentative manquée de Banny de prendre la tête du PDCI-RDA depuis près d’une décennie.
La présidence de la République n’est pas une fin en soi. M.Banny a parfaitement le profile de l’emploi pour être, par exemple, le locataire de la primature ou de la présidence de l’Assemblée Nationale.
Mais puisqu’il faut ménager les susceptibilités, et pour une question d’honneur, et surtout tenant compte de sa grande capacité d’écoute, il conviendrait à la présidence de l’Assemblée Nationale, pour ainsi dire la deuxième personnalité de l’Etat.
Le Pr Mamadou Koulibaly, qui était très attendu à la Primature à l’époque de la Refondation, auquel M.Affi N’guessan avait ravi in extrémis ce poste, pourrait faire valoir ses immenses compétences économiques à ce niveau, sauf si l’homme connu pour être non assoiffé de pouvoir décline cette lecture que nous faisons.
Il est bon de préciser que l’homme qui prêche pour une coalition de toutes les forces politiques à la coalition RHDP n’est pas du tout demandeur de cette étude prospective.
Ce qui préoccupe le dernier cité, semble être l’assainissement des conditions et l’environnement de l’élection de 2015.
Mais au cas où ce poste n’intéresserait pas le Pr Mamadou Koulibaly, en revanche, le jeune KKB pourrait en faire son affaire, au bout d’un rôle de Directeur National de Campagne du candidat consensuel à la fois de l’opposition politique et des planteurs de Côte d’Ivoire.
Bien entendu, le gardien du temple de la Refondation auquel les représentants des quatre « irréductibles » ont rendu visite dans le cadre d’une initiative de la 3ème Voie conduite par MM.Mamadou Koulibaly et Ahipeau Martial pourrait être à la base de la redistribution des cartes, bien que non intéressé par la course à l’élection présidentielle de 2015.
Enfin et non des moindres, pour boucler l’échafaudage qui pourrait les propulser au sommet de l’Etat et réaliser la réconciliation sur des bases saines, l’ancien président de l’Assemblée Générale de l’organisation des Nation Unies (ONU), ancien Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), le dernier Ministre des Affaires Étrangères du Président Félix Houphouet Boigny, le sosie du Roi Pelé, Son Excellence Amara Essy, a pour le moment les faveurs des sondages pour être le probable prochain président de la République de Côte d’Ivoire.
Mais, en face, il y’a le président sortant, son excellence Alassane Dramane Ouattara, candidat de la coalition RHDP qui croit également à sa réélection, fort du PDCI de Kobenan Kouassi Adjoumani, le désormais véritable patron de cette machine qualifiée par Dona Fologo de « technologie électorale« , faisant allusion à toutes les opérations-hibou dont serait capable ce parti. Si pour une fois, les opposants à M.Ouattara réussissaient à taire leur ego, pour aller à l’essentiel en regardant les choses avec objectivité, ils ont là une occasion inouïe pour se hisser au sommet de l’Etat.
Et au contraire du PDCI qui souhaite unilatéralement un contrat léonin au moyen duquel, en 2020, le RDR plierait le pouvoir (après jouissance)comme une natte de prière qu’on remettrait dans les mains d’un suiveur porteur de bagages, les opposants de gauche et du centre se disputeront librement le pouvoir en 2020.
DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant
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