Vous savez aussi bien que moi, ce sont les leaders des partis politiques qui décident et les militants comme des moutons de panurge suivent. 
Alors, quand j’entends ou lis certaines déclarations, je me demande si ceux-là, leurs auteurs, découvrent la politique ivoirienne. Sinon souvenons-nous.

‘’Vous savez aussi bien que moi, ce sont les leaders des partis politiques qui décident et les militants comme des moutons de panurge suivent.’’  

Kpingbin ne voulait pas voir son petit frère, Sangan, pour question d’héritage. Il le chassait. Alors, Fanganfouè, coq, qui devait s’éloigner de cette palabre fratricide de couteaux, est venu prendre fait et cause pour Sangan. Il dit que si Kpingbin touche un cheveu de Sangan, il verra. Sangan et Fanganfouè sont alors devenus des amis. On les voyait partout. Palabre de Sangan était palabre de Fanganfouè. Palabre Fanganfouè était palabre de Sangan. 
Et puis, pour une histoire de chaise, les deux se sont battus. Ils ont coupé igname même. Et Sangan a chassé Fanganfouè du village. Entre temps, contre toute attente, Kpingbin et son frère étaient venus fumer le calumet de la paix. Tous les villageois bien que surpris étaient ravis. On voyait les frères rassemblés partout aussi. 

‘’ Pour éviter la honte de demain, allez doucement. Sinon…’’

Et puis, contre toute attente, l’histoire d’héritage a ressurgi, leur palabre a refait surface. Les deux frères ont déterré la hache. (On pensait qu’elle était pourrie.) Et tous les villageois sont sollicités par les deux frères, chacun de son côté, sans qu’on ne sache leur intention. C’est dans tout ça là que, des supporters affairés dont les bouches ne portent pas caleçon, se promènent pour faire des déclarations, pour se répandre en invectives. Si demain Kpingbin et son frère décident de renterrer la hache, si demain Fanganfouè et Sangan décident de rire ensemble dans les rues du village, vous, supporters kpakpato qui insultent, insultent, insultent, où allez mettre votre visage ? 

‘’En fait, vous n’êtes que de simples supporters, simples spectateurs qui font exploser les applaudimètres. C’est tout ! Ou bien, vous ne le savez pas ? C’est tout de même un secret de polichinelle !’’

Pour éviter la honte de demain, allez doucement. Sinon, demain , pour verser davantage votre figure par terre, le camp gagnant va (r)appeler le petit indomptable pour former une équipe qui va vous enrôler, ou on va confectionner des pagnes ou T-shirts avec des photos des gens que vous vilipendez aujourd’hui et vous allez porter. Qui est garçon pour dire non ? Qui peut sacrifier argent pour dignité ? Alors, Africain, Traceur ou René, blè blè ! 

Pascal Kouassi

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