Non, je ne suis pas de ceux qui sortent des mailles et donnent des tons à cette victoire pleine de couleurs. Elle n’est ni Alassaniste encore moins, la preuve de ce que l’après Gbagbo est la raison de ce sacre. Ivoiriens, grandissons un peu. Faites-le aussi savoir à la ministre Affisiatou Bamba qui a dérapé dans le feu de l’action et clamé devant les cameras de la première chaîne de la télévision publique que c’est grâce au Président que la coupe est arrivée en Côte d’Ivoire. Accordons à la ministre de la COMMUNICATION le bénéfice du doute. Cette soirée a été tout de même bien plus qu’euphorique. Tout comme tous ceux qui reconnaissent en Yaya Touré les vertus d’un vrai capitaine ; comme si Drogba, Cyrile Domoraud, Gadji Celi pour ne citer que ceux là, étaient de faux capitaines.

N’oublions surtout pas que le mérite appartient à qui commence et la victoire à tous. Par conséquent, mérite aux « anciens » et Dame coupe à toute la Côte d’Ivoire.

Ainsi, l’histoire retiendra que 2015 a été l’année de l’équipe nationale… Cette histoire qui avait aussi décrétée, il y a juste 3 petites années, 2013 comme celle de la santé.

En 2014 la mort d’Awa Fadiga avait mis à nu les carences du service de santé… Précisément les défaillances des scanners dans nos Centres Hospitaliers Universitaires. Ces fameux scanners urgemment  installés au lendemain du scandale du Probo-Koala, qui avait endeuillé la Côte d’Ivoire, courant août 2006. Il n’était alors question que d’environ 60 millions FCFA pour réhabiliter le tube d’un de ces appareils trop souvent en panne, à cause de leur surexploitation…

Beaucoup d’encre a coulé, mais les services des urgences des CHU de Cocody, Yopougon et Treichville, continuent de crouler sous le poids de divers problèmes tant humain que matériel. L’Etat de Côte d’Ivoire qui se veut émergent, ne franchit pas les 5% de son budget pour la santé des populations. Les experts recommandent par contre un taux d’au moins 15% au plan mondial.

Alors, on me parle de réconciliation pour justifier les dépenses de cet Etat de Cote d’Ivoire au lendemain de la victoire de son équipe de foot en Guinée Equatoriale ! Réconciliation ? Je ne vois et n’entends que discordance. Cette coupe pour laquelle 5450 millions ont été claqués n’a unifiée les ivoiriens qu’à l’occasion de ces quelques minutes du suspense créé par la séance des tirs au but. La coupe est là ! Tandis que certains sont loués en héros, d’autres essuient tous les noms.

Je ne me pencherais pas sur les 750 millions que la CAF d’Issa Hayatou a donnés à la Fédération Ivoirienne de Football, une maigre somme, des miettes devant les  3 500 millions que l’Etat a investi pour l’organisation et la préparation de l’équipe nationale.

Nous avons ce qui suit en chiffre :

1 320 millions  pour les 22 acteurs, 30 millions cash et une villa de 30 millions à chacun.

75 millions au sélectionneur Hervé Renard.

200 millions à la FIF.

300 millions au staff technique et administratif.

35 millions au comité national de soutien aux Eléphants.

20 millions FCFA à la presse nationale présente à Malabo.

En sommes 5 450 millions (1 950 000 000 + 3 500 000 000)  de francs CFA pour l’honneur et le prestige j’entends dire….

Honneur et prestige ? Pour un joueur de la trempe de Yaya Touré, que vaut 60 millions de nos francs ? Selon Jeune Afrique,  en prolongeant son contrat en avril pour quatre années de plus avec Manchester City, Yaya Touré, 31 ans, n’a pas souhaité renégocier son salaire, qui reste maintenu à 334 000 dollars par semaine (environ 254 000 euros, 150 300 000 FCFA). Avec ses autres gains, notamment ceux provenant de ses sponsors, notre international ivoirien, ‘’joueur africain de l’année’’, touche un revenu annuel équivalent à 16,5 millions d’euros. Un pactole énorme qui le classe parmi les 100 célébrités les plus riches du monde, selon Forbes. A cette allure que valent ces miettes de 30 millions de FCFA, pour celui qui est à même de s’acheter 5 villas de 30 millions chacune par semaine pendant aussi longtemps qu’il voudra ! Honneur et prestige ?

C’est tout simplement du gaspillage d’argent, une mauvaise gestion du moment. Car la coupe ne pourra jamais soulager tous ses malades pour qui le foot est le dernier des soucis. La fébrilité de leur état de santé leur a fait croire qu’en ces moments de détresse, ils pouvaient compter sur leur pays, sur l’honneur et le prestige de cet Etat inspiré de logique et de clarté dans le discernement.
Kakou Nda

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