Paquinou 2014/ Ce qu’il faut craindre
Comme chaque année, le peuple baoulé prépare activement la fête de Pâques. Qui aura lieu le 20 avril 2014. Cette fête est une occasion de retrouvailles, d’élaboration des projets de développement de la région et la mise sur la place publique, les litiges de quelque nature que soit, en vue de leurs solutions. Comme à l’accoutumée, pendant cette période, l’on assiste à un véritable flux des populations des zones forestières dans le grand centre. Des jeunes, qui, pour des raisons de boulot se retrouvent en basse-côte, ou dans les zones forestières pour la culture des produits agricoles, ( le cacao et le café), retournent au bercail dans le but de participer aux activités socioculturels de leur région. Outre le caractère festif que revêt cette célébration, ‘’Paquinou’’ est aussi pour le peuple baoulé, l’occasion de pleurer des êtres chers ou d’organiser l’anniversaire de leur disparition. Avec l’épidémie de la fièvre qui sévit en Guinée voisine, l’on comprend aisément l’inquiétude que peut susciter la célébration de ‘’Paquinou’’ cette année. A dire vrai, le flux humain que favorise cette fête peut constituer un danger pour la Côte d’Ivoire. Le virus étant détecté en guinée forestière, des risques de propagation ne sont pas occultés dans toute l’Afrique de l’Ouest. Quand on sait également que le peuple Baoulé est friand de la viande de chauve-souris et d’agouti, il faut craindre des probables risques de contamination. A ce facteur, il ne faut pas perdre de vue, les funérailles au cours desquels le contact se fait avec le corps.
‘’Paquinou’’ à Abidjan, la pièce de rechange
La psychose que provoque cette maladie en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, pourrait être un frein pour la célébration de ‘’Paquinou’’ dans le V baoulé. Comme pièce de rechange, des maquis et autres établissements des communes d’Abidjan, notamment Koumassi, Abobo et Yopougon ont réa aménagé leur site pour offrir un ‘’Paquinou’’ à l’image de celui du village. Mais pour certains, un ‘’Paquinou’’ à Abidjan, n’en est pas un. «Paquinou à Abidjan, est tout simplement un Paquinou sans intérêt. Pour plusieurs raisons, il faut absolument effectuer le déplacement au village pour prétendre à une célébration de Paquinou.La mort peut venir de partout. Ce n’est donc pas l’Ebola qui m’empêchera d’aller voir mes parents », a indiqué Koffi Laurette, fille de ménage. Pour l’heure, les préparatifs de la célébration de la fête vont bon train. Reste à savoir s’il y aura l’affluence.
Opportune Bath