Paix en Côte d’Ivoire/ 5 ans après la crise ivoirienne, les chrétiens catholiques interpellent M. Alassane Ouattara #paixciv
Abidjan, 23-05-16 (lepointsur.Com)- Avril 2011-mai 2016, plus de cinq ans après le crépitement des armes en Côte d’Ivoire, des ivoiriens de la crise post-électorale ivoiriennes croupissent dans les geôles des différentes prisons de la Côte d’Ivoire et ailleurs, dans le monde à la Cour pénale internationale (CPI), avec les détentions de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et le président de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé. Réunis à la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro, samedi 21 mais 2016, les chrétiens catholiques de Côte d’Ivoire ont prié et invité M. Alassane Ouattara, quant à la libération des prisonniers politiques
En Côte d’Ivoire, le Front populaire ivoirien (FPI) d’opposition, créé par M. Gbagbo, parle de « 300 personnes » encore détenues, tandis que le gouvernement évoque « entre 140 et 150 prisonniers ». Pour les dizaines et milliers de catholiques réunis à la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro, le samedi 21 mai 2016 la réconciliation nationale, gage de paix et d’unité entre les Ivoiriens passe par la libération des prisonniers politiques.
Le président Alassane Ouattara a noté la question soulevée par l’ensemble des syndicats et associations, lors de la fête du travail le 1er mai 2016. « Je conviens avec vous de l’impérieuse nécessité de les cultiver et de les consolider. Nous y travaillons sans relâche, patiemment, avec persévérance et détermination. J’ai donné des instructions au Ministre d’Etat chargé du dialogue politique et des relations avec les institutions pour la reprise du dialogue politique avec les partis de l’Opposition, dont le statut vient d’être adopté en Conseil des Ministres. De même, les décisions de libérations et de grâces prises à l’occasion des Fêtes de fin d’année s’inscrivent dans notre volonté de renforcer la paix et d’œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale », a indiqué M. Alassane Ouattara dans son discours écrit. Qui soutient par ailleurs que, concernant la cohésion sociale, elle constitue l’une de ses priorités. « C’est pour cela que j’ai créé un Ministère en charge de la solidarité, de la cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes, la chambre des rois et chefs traditionnels ; j’ai aussi renfoncé les moyens de l’organe de médiation. Toutes ces structures ont pour vocation de promouvoir la paix sociale et de régler les conflits, dans la paix », a rassuré le chef de l’exécutif ivoirien.
Des dizaines de milliers de chrétiens réunis à la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro, la capitale politique et administrative, dans le centre du pays, pour le « pèlerinage national » le samedi 21 mai 2016, dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, une année sainte ouverte le 8 décembre par le pape François ont interpellé M. Alassane Ouattara ne sont pas allés de main morte. « La réconciliation naturellement exige la libération des prisonniers dans le cadre du conflit advenu dans le pays, surtout que de ce point de vue, personne ne peut se dire innocent », a déclaré selon le confrère de l’AFP, au nom des évêques ivoiriens, Mgr Ignace Bessi Dogbo, l’évêque de Katiola (nord), ajoutant par ailleurs, « Pour se réconcilier il faut être libre, pour être libre, il faut avoir la faculté d’aller et de venir sans être inquiété. » Dans la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire, le pèlerinage à la basilique de Yamoussoukro « revêt un caractère particulier, en raison de la diversité culturelle des fidèles », a poursuit de son côté le père Donald Ouali, de l’archidiocèse de Bouaké (centre), deuxième ville du pays. « Ici (…), il n’y a pas d’ethnie, il n’y a pas de groupe politique. Ce qui nous réunit, c’est notre foi », a-t-il expliqué. Les chrétiens, « en venant ici ont montré leur unité. C’est maintenant aux politiciens de se tendre la main en ouvrant les prisons pour libérer nos frères », a estimé Bénédicte Kra, une fidèle qui a effectué le déplacement depuis Agboville (sud).
« Le malaise est profond et il convient à présent de mettre un accent particulier sur les initiatives en faveur de la réconciliation », avait alerté en avril Mgr Siméon Ahouana, président de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV). La Côte d’Ivoire, avec 23 millions d’habitants, dont 5,4 millions d’étrangers, compte 40% de musulmans, 40% de chrétiens et 20% d’animistes.
L’heure n’est donc plus aux discours. Il faut passer à l’acte, puisque le « malaise » est constaté par les Hommes de Dieu, bien que l’opposition revienne sur la question à tout moment.
Sériba Koné
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