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Nos Demoiselles Au Jour De Fête…


L’air chargé d’un cocktail de senteurs. Sous la lutte du parfum des fêtards, se dégage trainée de panoplie de mets. Qui dit fête dit aussi bouffe. Quel arôme dominera donc la nuit? Tant odeurs et couleurs ce soir extasient les sens. Agitation en effervescence ; l’animation bientôt à son comble : c’est la fiesta. Chacun d’accoutrement imaginatif semble si beau ; tout est si festif.

Nicki-Minaj-a-Los-Angeles-le-15-octobre-2013_portrait_w674De grandes caisses noires vibrent avec frénésie. Le cœur bat désormais au rythme fou pris de transes. Des jets stroboscopiques multi couleurs déchirent la nuit. Le décor est planté, bienvenue au bal.

Les demoiselles qui paraissent au perron sont acclamées du regard. L’œil s’émerveille de ce qu’elles ont toutes le même air. Le paraître  de la mode a standardisé leur élégance. Ramassis de kits perchés sur des talons de pointes émoussant  leur démarche. La beauté de l’absurde, beauté d’un jour, beauté empruntée…

Empruntons donc à l’adage « C’est dans les durs moments qu’on reconnaît ses vrais amis » ceci : « nos faux amis sont les compagnons de bon moments » !

Mes dames du haut de leur plastique trahissent le naturel. De la chevelure à l’orteil, tout est placardé, emprunté. Au risque de se révéler éblouissantes, leurs compagnons de tous les jours, cheveux, ongles et autres font place aux faux amis, postiches, faux ongles, faux postérieurs, fausses poitrines etc., pour le temps d’une fête.

Cheveux qui ne vous ont jamais quittés depuis votre naissance ne font plus votre affaire. Ils ne pourront montrer au reste du monde qu’ils peuvent aussi faire leur shampooing et se hisser en coiffure digne en votre honneur. Du revers ils sont balayés pour mèche, tissage, perruque… bref dérivé de pétrole !

Cils qui n’ont jamais faussés compagnie à vos yeux sont taxés de nains le jour où belle on doit être. Alors on arpente les commerces à la recherche d’autres cils plus élancés, plus sveltes mais à jamais prononcé de peinture de mascara pour éprouver les paupières. Ces dernières ont perdu la parole, étouffées de poudre  allergénique dit on fard à paupière.

Les plus érudites iront jusqu’à pousser le vice et s’offrir un monde coloré à l’image des couvercles de plastique sur leur iris. Lentille de contact, bleu du ciel infini ou de l’animal en nous, œil de tigre.

Ongles, toujours présents, nous venant en aide quand démangeaison espérait avoir raison de nous, ont leur laideur suffoquée par les traits fins de faux ongles. Coquilles peintes aux couleurs qui rendront l’arc en ciel jaloux. Mains et pieds vernis, quoi de plus élégant et raffiné…

Le rouge à lèvre de mise ne saura que rendre on ne peut plus pulpeuses des lèvres, éléments de façade d’un sourire radieux.

Pour certaines, l’apothéose se traduit par l’ébène soupçonné de leur peau. N’est-il pas vrai que le diamant brille le plus dans l’obscurité. Alors dans la nuit noire l’important est d’être la plus brillante, la plus claire.  Pour ces dernières,  la célébration risque de durer toute une vie…  La dépigmentation est un chemin sans retour, quand bien même, toutes espèrent que tout ce qui brille soit forcement de l’or.

Alors…  cheveux murmurent à oreille : toi au moins on t’a mise la bague au doigt depuis longtemps, moi je souffre, les mèches qu’on m’impose sont trop lourdes et je n’arrive plus à respirer… Cils renchérie : Ah bon, je pensais être seul à souffrir dès qu’il y a fête… Quant aux ongles la rumeur disait qu’ils ne pouvaient plus parler, leurs lèvres avaient été collées… La peau en silence les regardait tous se plaindre, s’ils savaient ce qu’elle endurait…  Peut-être qu’ils feront mieux de tous fuir avant que mes demoiselles s’offusquent dans des préparatifs du paraître, ils ne souffriront certainement pas du syndrome de l’enfant retrouvé…

La beauté l’est parce qu’elle ne souffre d’aucun maquillage ou habillage. Qui est simple n’est que beau, voici l’immuabilité des lois peinte dans la nature. A bon entendeur, le salut…   !

EYANN

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