[Noël 2018]Une fête sans grand ‘’succès’’ dans le district d’Abidjan
Abidjan, 28-12-2018 (lepointsur.com) Les populations du district d’Abidjan, ont fêté la naissance de Jésus-Christ chez elles et dans leur lieu de commerce.
Yopougon Toits-Rouge, les populations de l’un des quartiers du district ne sont pas restées en marge de la fête de Noël, 2018. Cependant, certains petits commerçants qui, les années précédentes fermaient boutique ont ouvert. «Nous ne pouvons pas rester à la maison et fermer nos magasins. Car même si c’est la fête les gens ont besoin d’acheter des choses avec nous. Et si nous fermons ils auront de la peine à trouver ce dont ils ont besoin», a affirmé Issiaka Mohamed le gérant d’une supérette dont le commerce est resté ouvert.
Dame Rachel Akéssé, vendeuse de bananes plantains dans le même quartier a préféré être à son lieu de commerce que de faire la cuisine pour la fête. Elle cache le manque de moyens financiers en ces termes : «Après la fête il y a d’autres jours qui viendront. Donc on ne peut rester à la maison pour cette raison, sinon nous n’allons pas faire nos recettes. Il faut qu’on trouve de l’argent afin de subvenir à nos besoin après la période de fête», confie-t-elle.
Cette situation financière difficile n’a pas empêché, le jeune Arsène Konan, de rejoindre ses amis dans un maquis pour prendre juste un pot, et non faire le ‘’show ‘’. «Je suis venu prendre une bière avec des amis et je rentre tout à l’heure à la maison. Nous n’avons pas assez de moyens pour nous permettre de rester ici longtemps. Ces derniers temps, il est très difficile de joindre les deux bouts», a déclaré le jeune homme.
Dans les allées des maisons, la musique se faisait entendre et la fête battait son plein dans chaque famille. «Nous sommes restés fêter en famille, car la fête de Noël est une fête de réjouissance et de partage avec nos enfants. En plus de cela, il faut dire que la situation financière est très difficile de nos jours, donc on ne peut pas se permettre des sorties de folie dans les lieux de réjouissance», nous a soupiré Zoro-Bi Gaspard, agent des forces de l’ordre et père de famille.
La joie de son épouse Aké Viviane est encore plus grande que celle de ses trois enfants : « Je suis très contente, parce que ce sont les rares moments pendant lesquels mon époux est à la maison ».
Par ailleurs, les grandes surfaces, notamment Sococé aux II-Plateaux et Cosmos dans la commune de Yopougon, ont respecté la tradition. Ces lieux ont été pris d’assaut par les parents et leurs enfants. « C’est la fête des enfants, il nous fallait les amener dans ce centre commercial pour leur faire plaisir », indique dame Kouassi Madeleine, une mère qui accompagnait ses deux enfants.
A la cité les II antennes de Bimbresso, village situé à 17 Km de la ville d’Abidjan, dans le district d’Abidjan, la fête y battait son plein. Grâce à notre consœur, du quotidien L’Inter, des enfants de ce village ont pu fêter avec joie. Elle était à la 3e édition de l’arbre de noël du « Petit fermier » qui rassemble environ une soixantaine d’enfants venus des habitations environnantes, chaque année.
Dans cette petite bourgade, le centre d’intérêt de la fête de la Nativité était la cour de notre consœur. Les enfants y ont été tenus par la main par des parents.
« Je suis heureuse d’être là. Tout se passe très-bien. Je dis merci à notre maman Irène qui nous offre chaque année des cadeaux. Que Dieu la bénisse », s’est réjouie Ivo Laurenne.
Les voies d’ordinaire embouteillées, étaient fluides. Tous les commerces sont restés presque ouverts et attendaient d’éventuels clients qui se faisaient, malheureusement rares. De la vendeuse de bananes douces aux commerçants de viande braisée, Choucouya (viande braisée), tous vaquaient tranquillement à leurs train-train quotidien.
Le petit gérant de cabine, Joseph TAH est sotie espérant faire le plein de ses poches, mais il affichait une mine de déception. « Je ne comprends rien à cette fête cette année. Je suis installée depuis 7h 30min devant ma cabine, mais les clients se comptent du bout des doigts. Pourtant c’était tout le contraire, les années précédentes », se plaint-il.
À côté de lui, des jeunes garçons s’adonnent à la consommation du vin de palme et d’alcool frelaté. « Nous n’avons pas assez de moyens pour nous offrir des bières ou des vins de marque, alors nous nous contentons du vin made in Côte d’Ivoire », font-ils savoir.
La fête s’est achevée dans une ambiance bon enfant à la résidence privée de notre consœur. Les enfants ont arboré leurs tee-shirts et casquettes à l’effigie du père noël, puis en fil indien, ils ont exécuté des pas de danse au son de la fanfare des jeunes dudit village. Dans la joie et la gaieté, ils ont fait une procession dans les autres quartiers jouxtant la cité.
Bien avant, un menu composé de pommes de terre sautées au poulet frit et de l’Attiéké (couscous africain) avec du poisson frit et un bon rafraichissement leur ont été servis. Les parents quant à eux, ont eu droit à du Placali (pâte de manioc) accompagné de sauce ‘’Kôpè’’ (Gombo) et du riz avec de la sauce Gouagouassou (Aubergine et gombo).
La distribution des cadeaux aux tout-petits suivie de concours de danses a donné plus gaieté et de sourire aux soixantaines d’enfants. « Donner le sourire aux enfants, c’est notre leitmotiv. Nous remettrons le couvert l’an prochain, par la grâce de Dieu », a indiqué l’initiatrice.La fête de Noël 2018, s’est bien déroulée dans le district d’Abidjan, mais laisse un goût d’inachevé à cause du ‘’manque de moyens financiers’’.
Georges Kouamé