Nigeria : il voulait se vendre aux enchères, la police islamique l’arrête
La police islamique au Nigeria a arrêté un homme qui voulait se vendre aux enchères pour échapper à la pauvreté. Ce tailleur de 26 ans, Aliyu Idris, a été arrêté mardi par la police des mœurs à Kano après la diffusion de photos sur les réseaux sociaux le montrant avec une affichette indiquant qu’il était à vendre aux enchères au prix de départ de 20 millions de nairas (environ 42 000 euros).
Kano, dans le nord du pays, figure parmi la dizaine d’Etats nigérians à majorité musulmane où la charia est appliquée au côté de la loi nigériane, dérivée de la Common Law de l’ancien colon britannique. « Nous l’avons arrêté pour s’être mis en vente, ce qui est illégal en vertu de la loi islamique », a déclaré Lawal Ibrahim Fagge, un porte-parole de la police religieuse. « Il est en garde à vue », a-t-il ajouté, expliquant cet « acte abject » par la pauvreté et l’ignorance du jeune homme.
Aucune poursuite n’a été engagée contre lui, selon M. Fagge.Aliyu Idris s’était promené la semaine dernière en ville avec son affichette autour du cou. Après avoir été pris en photo par des habitants, il avait fait sensation sur les réseaux sociaux. Il avait expliqué à des journalistes qu’il se vendait pour échapper à son « insupportable pauvreté » et qu’il voulait donner la moitié de l’argent à ses parents, ainsi que 2 millions de nairas à la personne qui organiserait l’enchère. Il avait aussi promis d’être « un serviteur loyal » à celui qui l’achèterait.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique, a été durement touché par la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement, qui ont nui au prix mondial du pétrole brut. Confrontée à sa deuxième récession en cinq ans après le début de la pandémie, l’économie du Nigeria a commencé à reprendre quelques couleurs au cours des derniers mois. Mais l’inflation, en particulier des denrées alimentaires, reste très élevée, accentuant la pauvreté de nombreux habitants, dont la plupart vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Le Monde avec AFP