Monsieur et Madame Ouattara : Un parcours empreint de défis, d’actions et de pragmatisme héroïque, dans l’engagement et la dignité… que l’entourage ne doit pas affadir!
Sartre reste la grande figure de l’intellectuel engagé. Il a toujours considéré qu’il est du devoir du philosophe, et j’ajouterai, du citoyen, de prendre part à l’histoire. On lui reproche souvent aujourd’hui de s’être beaucoup trompé mais juger les événements après-coup est une position plus simple et surtout bien plus confortable que lorsqu’on en est le contemporain immédiat.
Reconnaissons à Sartre d’avoir eu le courage de prendre des risques avec une sincérité sans failles tout en restant toujours fidèle à sa philosophie de la liberté et, partant, du bien-être des peuples. C’est pendant sa captivité au Stalag XII D de Trêves (1940-1941) que Sartre écrivit et mit en scène sa première pièce de théâtre, une pièce de Noël intitulée Bariona (ou le Fils du tonnerre – « tonnerre » entendu à l’époque romaine sous le nom de Tornodurum, c’est-à-dire « forteresse » ), pour ses camarades pris dans le désespoir. Avec Bariona, Sartre tourne la situation objective en destin, exalte la lutte collective contre l’absurdité.
À l’image de Sartre et de ses camarades, Monsieur et Madame OUATTARA ont su desserrer les pièges, résister au temps d’une chaleur politique très souvent brûlante et douloureuse, dompter des défis structurels, escalader habilement des risques existentiels et contourner le sort malicieusement tissé afin de mettre en situation tout acte, un peu comme l’action d’une pièce de théâtre. Comme Sartre qui, pendant la guerre, ne tira pas un seul coup de feu, ils ont toujours eu le désir d’être des citoyens d’action. Oui une passion de l’action rendue publique dans les années 90, poursuivie jusqu’à son paroxysme politique en 2011 par l’accession à la Magistrature Suprême et revigorée aujourd’hui dans la gestion d’un mandat présidentiel.
En effet, avec une rapidité inouïe, au cours des dernières années, l’unité sociale et la force économique de la Côte d’Ivoire se sont dégradées, nos intérêts essentiels ont été gravement menacés, notre existence en tant que nation mise en cause. À cette crise politico-sociale majeure, bien des causes ont contribué. La défaillance de nos institutions est, doublement, une de ces causes; Nos institutions étaient viciées, c’est le moins qu’on puisse dire, et cet état de fait était aggravé par de mauvaises mœurs politiques qu’elles n’arrivaient point à corriger.
Et conscient qu’il a pris un pays totalement à genoux, Monsieur Alassane OUATTARA s’est attelé à relancer la croissance économique, aujourd’hui à un niveau de satisfaction spectaculaire, avec une vigoureuse touche sociale et humanitaire de notre ravissante Première Dame Dominique OUATTARA, et tous les indicateurs économiques se retroussent les manches pour propulser l’émergence socio-économique de la Côte d’Ivoire. Dans cet environnement propice à l’investissement, de grands projets ont été initiés. Les universités traditionnelles du pays réhabilitées, en modernisation avancée et de nouvelles, en chantier. Les préfectures et sous-préfectures, les brigades de gendarmerie, les commissariats complètement pillés et saccagés pendant la dernière crise, présentent désormais une image reluisante après une cure d’ouvrage. Autoroutes, échangeurs, ponts, voies interurbaines, ouvrages d’adduction d’eau potable, hôpitaux, écoles…: tout le pays est en chantier. Et certains de ces grands projets sont déjà livrés : l’échangeur de la Riviera II, celui du boulevard Giscard d’Estaing à trois niveaux, le troisième pont baptisé « pont Henri Konan Bédié », le pont de Jacqueville.
Le tissu social durement éprouvé, usé, a été également toiletté et est inlassablement en retissage. Le faisant, Monsieur et Madame OUATTARA, dans un effort conjugué, l’un au plan politique et économique, l’autre au niveau social et humanitaire, sont parfaitement en phase avec la promesse faite aux Ivoiriens de changer la Côte d’Ivoire une fois aux affaires. Tout le peuple constate avec enthousiasme, du moins pour tous ceux qui font de l’honnêteté un attribut, que le couple OUATTARA est en train de marquer son passage à la tête de l’Etat ivoirien et l’histoire du pays par des actes gigantesques. La Côte d’Ivoire est en train de se métamorphoser comme dans une prophétie et cette transformation-modèle de la Côte d’Ivoire, nous la devons essentiellement à la dignité de l’intelligence de Monsieur et Madame OUATTARA.
C’est vrai que l’Homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu possède en lui-même un statut, d’une façon générale, en société comme dans les religions. Le concept de dignité humaine révèle l’homme comme une personne digne de respect dans son corps et dans son âme. Il a besoin d’être traité dignement au nom de Celui qui l’a créé : Dieu. Dieu lui a insufflé son souffle vivant. Il l’a établi responsable de la création, charge d’une grande importance qui l’ennoblit face à toutes les autres créatures. Doué de raison, l’homme n’est pas de l’ordre des choses, mais de l’ordre d’humain divinisé. La dignité structure donc la personne humaine. Elle est un principe ontologique qui fonde tout être humain. Par elle, avec elle et en elle, toute personne devient capable de reconnaître l’image de Dieu dans l’altérité, l’obligeant à lui témoigner le respect qui lui est dû pour une sociabilité harmonieuse, ouverte, essentiellement à la recherche du bien. L’homme n’est donc pas un animal qu’on peut abattre. Même les animaux, reconnaissant le bienfait qu’ils constituent dans la nature pour le bien-être de l’humanité, sont dignes de respect non pas, évidemment, à la mesure de celui d’un homme.
Nonobstant les rappels incessants sur la dignité humaine venant aussi bien des autorités civiles que religieuses, ce principe vital reste bafoué, à divers endroits, mettant ainsi le « vivre ensemble » dans une insécurité permanente. Si une société juste ne peut être réalisée que dans le respect de la dignité transcendante de la personne humaine, il y a lieu de revisiter ce principe et de le faire revivre au niveau de la conscience humaine en lui restituant la totalité de son sens. C’est, selon moi, une condition aujourd’hui pour que l’humanité, particulièrement la Côte d’Ivoire, blessée gravement par toutes sortes de faits déshumanisants suscités, puisse commencer à revivre une certaine paix durable. Il est vrai que beaucoup d’écrits, beaucoup d’exhortations invitent au changement de mentalité et à la paix.
Mais tant que notre conscience individuelle et collective ne sera pas sensibilisée sur l’importance de la dignité humaine, source et creuset du respect de la personne dans tous ses aspects humains, l’homme politique restera toujours un loup pour le citoyen et la politique « tronquée ou dévoyée », un cimetière pour la société. Il importe donc de redécouvrir ce concept qu’est la dignité humaine et de le faire connaître à travers toutes les structures éducationnelles, toutes les couches sociales, les officines politiques, surtout à la génération montante.
Lorsque nous sommes en paix à l’intérieur et plongés dans la tâche à accomplir, sans pensées négatives pour saboter notre productivité, l’action devient facile. Nous sommes en mesure de réaliser beaucoup plus en moins de temps. Et avec plus de plaisir. C’est bien le cas de Monsieur et Madame OUATTARA. Un peu comme Kant qui se demandait en 1781 dans la « Critique de la raison pure »: « Que m’est-il permis d’espérer ? », Monsieur et Madame OUATTARA savaient que l’espoir était permis en Côte d’Ivoire, mais seule sa nature ou sa forme restait à déterminer effectivement. Kant voulut connaître les directions ou le sens que doivent prendre l’action et le comportement de l’homme, de l’acteur, de l’auteur en général et du politique en particulier.
Qu’il soit politique, moral ou pas, ils ont su montrer, Monsieur et Madame OUATTARA, le sens de leur engagement citoyen, à savoir qu’ils sont toujours guidés vers le bien, qu’ils recherchent constamment le bonheur collectif. Ils démontrent suffisamment que l’action de l’Homme ne doit pas être à l’origine de la régression et de la stagnation du progrès d’un peuple vers le mieux, vers la paix. Autrement dit, à Kant qui voulait, avant Hegel, savoir si le particulier pouvait se réconcilier avec l’universel, de telle sorte que l’agir de l’Homme révèle l’humanité de sa forme empirique comme noblesse, le parcours de Monsieur et Madame OUATTARA répond par l’affirmative. Et cela est exceptionnel car, généralement, en mauvais lecteurs de Nicolas Machiavel, les dirigeants politiques africains laissent transparaître une certaine forme de cynisme de la morale en politique, avec un caractère démoniaque, un manque de pudeur morale et des talents de fossoyeur des nations, la où on est en droit d’attendre d’eux un comportement de démocrate.
À ce stade de mes propos, j’inviterai à méditer cet extrait de « La République » de Platon, compilation des notes prises par Aristote quand il suivait son enseignement, cela semble frappant à quel point il semble bien décrire des réalités de notre temps: »(…) Lorsqu’une cité démocratique, altérée de liberté, trouve dans ses chefs de mauvais échansons, elle s’enivre de ce vin pur au-delà de toute décence ; Alors, si ceux qui la gouvernent ne se montrent pas tout à fait dociles et ne lui font pas large mesure de liberté, elle les châtie, les accusant d’être des criminels et des oligarques. Par contre, elle loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l’air d’être gouvernés et les gouvernés qui prennent l’air d’être gouvernants.
Monsieur et Madame OUATTARA, il est encore temps de veiller à ce que des méprises de certains parmi vos proches collaborateurs et autres mandants républicains n’entachent de façon indélébile le linceul de votre noble mandat acquis au terme d’un long processus de combats, de défis et d’actions… Faites le sursaut qui restaure la limpidité de ce bel espoir suscité depuis les années 90, revigoré en 2010 avant de connaître son paroxysme le 11 avril 2011, espoir qui demeure toujours vivant parmi les populations bien qu’il soit quelque peu refroidi voire mis sous araignée par la toile de certaines erreurs encore corrigibles. Le moteur est toujours fonctionnel mais les freins et l’embrayage doivent être révisés ou changés.
Grâce à vous, la Côte d’Ivoire s’est redressée et poursuit une reconstruction extraordinaire en peu de temps. Ne laissez pas mourir l’espoir du peuple…!
Je ne pourrai honnêtement pas déposer ma plume sans ce cri de cœur citoyen et républicain. Monsieur et Madame OUATTARA, une atmosphère nauséabonde règne dans les sphères de décisions qui vous environnent. On vous cache beaucoup de vérités et de mauvaises pratiques se solidifient dans votre premier périmètre de travail…
En effet, un regard critique sur les précédents régimes qui ont gouverné la Côte d’Ivoire depuis les indépendances jusqu’à ce jour me conforte dans l’idée que beaucoup de nos malheurs sont dus à une incapacité réelle de nos décideurs politiques et aussi des acteurs militaires, à faire souvent un diagnostic juste de ce qui se passe du fait de l’activisme nocif de certains (les plus fidèles, malheureusement) dans leur premier cercle de collaborateurs. Tout notre passé, même récent et notre présent fourmillent de délations, de manigances, d’erreurs et d’illusions malencontreusement servies, au quotidien, au Roi et à la Reine (je veux parler du Président de la République et de son Épouse) par leurs amis fidèles d’hier, mais pas toujours compétents et honnêtes aujourd’hui ( juste pour empêcher que se révèlent au Roi et à la Reine de nouveaux talents qui pourraient, certainement, leur faire de l’ombre ou les conduire à partager la confiance de ce dernier: le Roi et de cette dernière: la Reine ), dans la conduite des affaires de l’Etat jusqu’à la décadence pour que le Roi et la Reine réalisent qu’ils étaient dans un nuage d’irréalité, savamment entretenu par les proches des proches, très souvent zélés, … Mais trop tard…!
Mentir pour être et/ou rester dans les bonnes grâces du Roi et de la Reine, en écartant les fortes personnalités pour déguiser les serveurs de thé et les incompétents en hommes et femmes de la situation…, voilà le vrai credo des irréductibles fidèles et habitués des bureaux et salons luxueux de nos Rois et Reines de Républiques. Et le pouvoir s’écroule à petit feu, chaque jour, jusqu’à l’irréparable, à l’incendie… ! Sinon, comment comprendre ces propos émouvants et tristes de l’ancien président Laurent GBAGBO, rapportés par une certaine presse: » …enfin, je vais pouvoir bien me reposer…! « , le 11 avril 2011, juste après sa capture et sa mise sous surveillance au Golf Hôtel d’Abidjan, et plus tard à Korhogo: « Dans la vie, il faut savoir choisir ses collaborateurs et … »patati patata »… ». Cela sonne comme une invitation aux Chefs d’Etats, aux décideurs, encore en service, à s’aiguiser un troisième oeil pour éviter d’être l’otage de leur entourage afin de mieux servir les peuples et se frayer des sorties de mandats honorables.
Administrer la Côte d’Ivoire, est une mission de service public, un sacerdoce citoyen, un devoir républicain et non principalement un festin de frères, concubines, cousins, « valets de bergerie » et beaux-parents, surtout quand ils sont incompétents, ce qui semblent ignorer beaucoup des abonnés de votre confiance. Il y a donc nécessité à mettre de la rectitude dans l’exercice du pouvoir…
Monsieur et Madame OUATTARA, vous êtes des travailleurs infatigables qui ne doivent pas faiblir quand il s’agit d’extirper les mauvaises graines qui poussent considérablement en mauvaises herbes au risque de mettre de l’ombre nocive sur les bons plants, empêchant ainsi la floraison de la plantation et la fête de la récolte. Sinon que restera-t-il du fait que je lève le bras si on soustrait le fait que mon bras se lève ?Il urge de débusquer les petits coups fourrés et égoïstes de vos proches qui sèment de plus en plus de dégâts parmi les populations et qui peuvent conduire votre régime dans l’abîme, si vous n’y prenez garde maintenant. Brisez le « mur de Berlin » savamment cimenté par certaines nébuleuses autour de vous pour ne servir, en réalité que leurs propres intérêts. Créez des connections directes et informelles avec les couches sociales, faites des opérations de porte à porte et de visites surprises dans les familles (en dehors des bains de foules des visites officielles toujours savamment orchestrées pour qu’aucun son discordant ne soit entendu et qui ne relayent jamais l’expression intime des populations), et vous comprendrez beaucoup de choses.
Malgré certaines déceptions, car tout n’est pas rose, vous avez toujours la confiance d’une large frange du peuple. Confiance qui reste tout de même à revigorer par un changement de méthode ou, du moins, un re-quadrillage de la configuration des acteurs de la gouvernance actuelle, dans le respect des valeurs cardinales.
Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers le bas, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De vigilance et de discernement.
Et si quelquefois, sur les marches du palais, sur l’herbe verte d’un fossé, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, dema²ndez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront, il est l’heure de s’enivrer ; Pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps de votre mandat, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vigilance vertueuse et de discernement angélique.
Nous vous aimons davantage quand vous savez garder votre volonté toujours en action…!
Nous savons faire la différence entre vous et un certain entourage à « purifier »…!
Docteur Pascal ROY
Philosophe-Juriste-Politiste-Coach politique-Analyste des Institutions, expert des droits de l’Homme et des situations de crises-Médiateur dans les Organisations-Enseignant à l’Université-Consultant en RH-Écrivain
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