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Mondial 2014 : les Nigérians vivant à Abidjan consternés après l’élimination des Super Eagles (0-2) face à la France


L’aventure brésilienne du Nigéria s’est arrêtée en 1/8èmes de finale, après sa défaite (0-2) face à la France, lundi, à Brazilia, laissant ses supporters vivant à Abidjan, dans la consternation.

Nigeria's national soccer team players run during a training session at the Arena Baixada soccer stadium in CuritibaAdjamé, commune cosmopolite de la capitale économique ivoirienne, dans le sous-quartier Dallas qui abrite une forte communauté nigériane à quelques encablures de l’Etat-Major de l’armée ivoirienne. John Rufaï, gérant d’un espace d’évasion a orné son « coin » aux couleurs de son pays d’origine, le Nigéria.

« Ce soir, nous allons manger du coq braisé », ironise-t-il , à tout vent, faisant allusion au match attendu France-Nigéria, comptant pour les 1/8èmes de finales du Mondial au Brésil.

Pour la circonstance, Rufaï a fait appel à un groupe d’animation nigérian « pour mettre l’ambiance ». Au fur à mesure que l’heure (16 h GMT) approche, le public grossit pour suivre le match sur l’écran géant dressé sur un gigantesque podium.

Des chants à la gloire des Super Eagles du Nigéria sont exécutés par le groupe d’animation dans un tintamarre créé par leurs trompettes et autres vuvuzela, dans une ambiance électrique qui atteindra le summum lorsque les deux équipes firent leur entrée sur la pelouse. L’espace affiche complet.

« C’est la formation qui a fait douter l’Argentine que Keshi a alignée, c’est bon signe », commente Samuel Lamidi, le corps badigeonné en vert et blanc, les couleurs du Nigéria.

« La France a toujours perdu face aux équipes africaines » renchérit son voisin qui rappelle la victoire du Sénégal (1-0) lors de la Coupe du monde en 2002.

Les premières minutes du match sont calmes jusqu’à la 19′. Sur un centre venu du côté gauche de Musa, Emeniké coupe la trajectoire au premier poteau et trompe Hugo Lioris. C’est la liesse.

Rufaï bondit de son siège pour se jeter dans les bras d’un de ses invités. Une joie de courte durée. Le but est refusé pour un hors-jeu à la limite au grand dam des supporters nigérians.

« Où est le hors-jeu ? » interroge Mariame Cissé, une Ivoirienne, revenue de « sa manifestation de joie ». « Ce n’est rien, c’est un avertissement, on les aura » se console-t-elle.

Quatre minutes plus tard, quand Vincent Enyamba repousse, au prix d’une parade extraordinaire, le tir tendu de Paul Pogba, ce sont des clameurs qui accueillent l’exploit du gardien nigérian.

Quand l’arbitre siffle la fin de la première mi-temps, c’est la délivrance tant les incursions françaises donnaient des frissons au public de l’espace Rufaï. Les deux équipes regagnent les vestiaires pour la période d’oxygénation.

C’est le moment que choisit le groupe d’animation pour donner de la voix et encourager les champions d’Afrique nigérians. Dans le public, l’espoir est de mise. « Nous ne craignons rien. Nous irons en quart de finale comme en 1990 aux Etats-Unis » se convainc Yakuba Moussa.

A la reprise, la France hausse son jeu et assiège la défense nigériane. Les supporters ne tiennent plus sur leur siège. Des « attaquez » fusent de partout.

Le but de Paul Pogba (79′) sur un corner de Valbuena repoussé par Enyamba dans les pieds du milieu de terrain français qui ouvre la marque, laisse pantois la colonie nigériane qui a effectué le déplacement de l’espace.

Ce but mine John Rufaï et les siens. Surtout que sur la pelouse Joseph Yobo et ses camarades n’y sont plus. « Ils ne jouent plus là », lâche quelqu’un dans la foule.

Quand le capitaine Yobo marque contre son camp sous la menace d’Antoine Glismann (82′) pour le 2-0 de la France, c’est la consternation totale. Chacun range son drapeau vert et blanc pour quitter les lieux sans attendre la fin du match.

Fair-play, John Rufaï reconnaît la « victoire de la France qui peut aller loin dans cette compétition ». Comme lui, Yakuba Moussa n’en veut pas « aux joueurs nigérians qui ont quand même fait jeu égal » avec la France avant de « sombrer ».

Malgré la défaite, la colonie nigériane se dit « fière » de la production des Super Eagles même si « les joueurs n’ont pas su élever le rythme de leur jeu durant la deuxième période » analyse Mariame Cissé qui souhaite « bonne chance pour la suite à la France ».

APA

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