Petit microbe deviendra grand virus. Et alors, il n’y aura plus aucun remède sécuritaire pour le combattre. Sérieusement, je refuse de croire qu’il est difficile de démanteler totalement ces petites bandes de petits voyous.

D’un: ils ont entre 9 et 18 ans ; à cet âge-là, ils ne sont pas doués en élaboration de stratégies et de plans, ils n’usent que de ruse et d’effet de surprise.

De deux: pas mal de monde à Abobo, à Adjamé, à Attécoubé sait où ils se regroupent, où ils opèrent et où ils se retranchent après leurs forfaits.

Si ce n’est de la complaisance, ça en a tout l’air, parce qu’il est très facile d’infilter ce milieu de la petite pègre, d’identifier les meneurs et de les arrêter tous, en un seul coup. Par notre complaisance d’aujourd’hui, nous sommes en train de fabriquer de toutes pièces, de véritables monstres tueurs de demain.

D’ici trois ans, ces petits voyous auront eu le temps d’affiner leurs stratégies de vol, de peaufiner leurs plans assassins, d’acquérir des armes de guerre à la place des coupe-coupe, de prendre de l’assurance après avoir acquis de l’expérience dans le crime.

D’ici trois ans, ces adolescents que nous tolérons dans les rues d’Abidjan, avec leurs couteaux et leurs gourdins, s’introduiront dans nos domiciles de Yamoussoukro et de Korhogo avec des kalach, arracheront des voitures à Bouaké avec des pistolets, casseront des banques à Man, en démantelant le système de surveillance électronique, bref, ils seront notre pire cauchemar.

Alors je répète: attention, si les forces régaliennes continuent d’être complaisantes, ces petits microbes deviendront de grands virus. Et ils seront pires qu’Ebola. Qui vivra verra !

André Silver Konan
Journaliste-écrivain

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