Interview

[« Met’art’morphose »] Jean-Baptiste Djeka dévoile sa nouvelle collection : Une Ode à la croissance à travers les mutations (Entretien)


Avec sa nouvelle collection « Met’art’morphose », l’artiste nous convie à une réflexion profonde sur les transformations de la société et l’importance de se reconnecter à l’essence humaine.

Abidjan, le 18-10-2024 (lepointsur.com) Dans son atelier situé à Paris Village (Bingerville), l’artiste plasticien Jean-Baptiste Djeka nous dévoile son univers créatif à travers sa nouvelle collection, « Met’art’morphose ». Cette œuvre, véritable reflet de son parcours artistique, plonge au cœur des profondeurs de l’âme humaine, tout en célébrant les traditions africaines et en interrogeant les grandes mutations de notre époque.

La collection « Met’art’morphose » s’inspire avant tout du cycle de la vie, comparable à la transformation de la chenille en papillon. C’est une métaphore de l’évolution humaine, ancrée dans les philosophies africaines et notamment dans la cosmologie qui régit notre société.

Lors de cet échange, Djeka nous invite à réfléchir sur les transformations personnelles et sociétales, tissant un lien entre passé et futur. Sa démarche artistique, riche en symboles et en questionnements, s’affirme comme une quête d’authenticité et de sens dans un monde en constante évolution.

L’artiste en pleine transformation avec « Met’art’morphose »

« Avec cette collection, je souhaite encourager un dialogue sur l’évolution de nos valeurs et de nos cultures, en réaffirmant le rôle primordial de l’art dans la transmission des savoirs et des traditions. »

Quelles sont les principales sources d’inspiration derrière la collection « Met’art’morphose », et comment reflètent-elles votre parcours artistique ?

La collection « Met’art’morphose » s’inspire avant tout du cycle de la vie, comparable à la transformation de la chenille en papillon. C’est une métaphore de l’évolution humaine, ancrée dans les philosophies africaines et notamment dans la cosmologie qui régit notre société. À chaque phase de la vie, l’individu passe par des étapes initiatiques : de l’enfance à l’âge adulte, en passant par les rites de passage. Ces transitions sont au cœur de mon travail artistique, qui évolue à mesure que je traverse moi-même ces cycles. Par exemple, il y a eu des périodes où mes créations étaient dominées par des couleurs sombres, symbolisant une quête intérieure. Aujourd’hui, j’atteins une nouvelle maturité, et cela se reflète dans une approche plus affirmée de la lumière et des thèmes abordés.

Comment avez-vous intégré les traditions culturelles africaines, notamment la culture Baoulé, dans les œuvres de cette nouvelle collection ?

En tant que sculpteur, je puise dans la tradition de la statuaire africaine, qui est intrinsèquement liée à l’histoire et au vécu des peuples du continent. Les masques, les statues et les objets rituels incarnent une forme de photographie de l’âme africaine. Dans mes œuvres, j’essaie de capturer cette essence tout en la transformant. La statuaire Baoulé, par exemple, se retrouve dans mes pièces par le biais de formes qui se dédoublent, symbolisant la coexistence du passé, du présent et du futur. Ce processus de création est aussi influencé par l’utilisation de matériaux naturels et de techniques ancestrales, qui donnent à mes œuvres une dimension spirituelle et une puissance émotionnelle.

Quels thèmes majeurs explorez-vous à travers « Met’art’morphose », et comment ces thèmes se connectent-ils à l’évolution de l’art contemporain en Côte d’Ivoire ?

Le thème central de « Met’art’morphose » est la transformation. Aujourd’hui, le monde traverse une période de bouleversements où les repères sont souvent brouillés. Mon travail invite à une introspection profonde, un retour sur soi pour questionner notre rôle en tant qu’êtres humains. L’art contemporain ivoirien, tout comme l’art africain en général, ne peut se contenter d’être décoratif ; il doit interroger la société, porter un message. Avec cette collection, je souhaite encourager un dialogue sur l’évolution de nos valeurs et de nos cultures, en réaffirmant le rôle primordial de l’art dans la transmission des savoirs et des traditions.

La collection « Met’art’morphose » semble évoquer un processus de transformation. Quelle signification donnez-vous à cette idée de métamorphose dans votre art ?

La métamorphose, c’est un appel à la prise de conscience. Notre monde est en mutation, et l’humanité semble parfois perdue dans un labyrinthe de contradictions. Mon travail vise à ramener l’attention sur l’essentiel : la nécessité de se transformer pour évoluer. La métamorphose ne concerne pas seulement l’apparence extérieure, mais aussi l’esprit et l’âme. À travers mes œuvres, j’essaie de montrer que le changement est inhérent à la vie, et qu’il est vital pour l’humanité de renouer avec ses racines pour avancer vers un futur plus équilibré.

Comment cette nouvelle collection marque-t-elle une étape différente par rapport à vos travaux antérieurs, et que souhaitez-vous que le public retienne de cette évolution ?

Cette collection marque un point de maturité dans mon parcours artistique. Après 17 ans de carrière, j’ai atteint une forme de synthèse dans mon expression. Si mes œuvres passées étaient parfois empreintes de chaos et de questionnements,« Met’art’morphose » se veut une affirmation plus posée. C’est l’aboutissement d’un cycle et le début d’un nouveau, une renaissance. J’espère que le public y verra une invitation à embrasser le changement, à ne pas craindre les mutations inévitables de la vie, mais au contraire à les accueillir comme des opportunités de croissance.

La « Met’art’morphose », c’est un appel à la prise de conscience.

À travers « Met’art’morphose », Jean-Baptiste Djeka propose une réflexion sur la condition humaine et les transformations de nos sociétés. Son travail, à la croisée de l’art contemporain et des traditions ancestrales, incarne un pont entre le passé et l’avenir de l’Afrique, tout en invitant chacun à participer à cette métamorphose collective.

Par Médard KOFFI 

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