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[Menaces russes sur la Moldavie] Plusieurs dirigeants européens attendus à Chisinau


Alors que la dirigeante pro-européenne Maia Sandu est menacée de perdre les élections législatives de septembre, trois dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, se rendent ce mercredi 27 août à Chisinau, jour de la fête de l’indépendance de la Moldavie.

De notre envoyé spécial à Chisinau,

C’est une visite hautement symbolique. Alors que la Russie menace la Moldavie d’ingérence à la veille d’élections législatives et tente d’étendre sa sphère d’influence aux portes de l’Union européenne, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre polonais Donald Tusk sont attendus cet après-midi par la présidente moldave pro-européenne Maia Sandu.

Le jour de cette visite n’a pas été choisi au hasard : le mercredi 27 août marque en effet le 34e anniversaire de l’indépendance de la Moldavie vis-à-vis de l’Union soviétique, lors de la chute du bloc en 1991. C’est d’ailleurs la première fois qu’un président français assistera à la fête nationale moldave. Pour les Moldaves, la venue très symbolique du président Emmanuel Macron est une bonne chose. « Dans les mois qui viennent, les Russes représentent un danger. Alors  les Moldaves apprécient cette visite. Nous devons avoir de bonnes relations avec l’Union européenne, pour en faire partie, car nous sommes géographiquement en Europe. Ce soutien est nécessaire pour notre avenir ! ».

D’autres se montrent plus réservés et préfèrent ménager la chèvre et le chou, comme ce jeune étudiant qui apprécie Vladimir Poutine : « Je trouve que c’est un bon politicien même si je n’aime pas trop ce qu’il fait en Ukraine.Je pense que la Moldavie pourrait s’entendre avec l’Europe et Moscou, car la Russie a beaucoup de ressources comme le gaz, pour le commerce. Je n’ai pas de préférence, je veux juste vivre en paix, sans guerre ! »

Fête et discours 

Emmanuel Macron s’envolera pour Chisinau, la capitale de la Moldavie, après le conseil des ministres de ce mercredi 27 août. À son arrivée, aux alentours de 16h, heure locale, le président s’entretiendra avec son homologue moldave Maia Sandu, ainsi qu’avec les autres dirigeants européens. Puis, ils s’exprimeront devant la presse avant de partir dîner dans un vignoble proche de la capitale.

Enfin, dans la soirée, les dirigeants assisteront à un grand concert donné sur la place de l’Assemblée nationale au cours duquel ils prendront la parole, cette fois devant près de 100 000 spectateurs attendus pour assister aux festivités.

L’Europe n’oublie pas la Moldavie 

Même si l’ambiance promet d’être festive ce mercredi à Chisinau, l’heure est considérée comme grave par les trois dirigeants européens. Car dans un mois, le 28 septembre, les trois millions d’électeurs moldaves sont appelés aux urnes pour les élections législatives.

Après avoir réélu, l’année dernière, la présidente pro-européenne Maia Sandu, les derniers sondages montrent que les partis socialistes et communistes, soutenant Moscou, gagnent du terrain. Ils sont crédités d’environ 30 % des voix, quand le Parti action et solidarité (PAS) de Maia Sandu se maintenait, le 20 août dernier, à 34 %, pas assez pour former une majorité.

La présidente moldave accuse de son côté la Russie de vouloir « contrôler la Moldavie dès l’automne » ainsi que d’ingérence, notamment sur les réseaux sociaux où Moscou proposerait d’acheter des voix aux électeurs. Un total de 100 millions d’euros auraient été mis sur la table via des cryptomonnaies, selon Maia Sandu.

Les Européens veulent donc montrer qu’ils n’oublient pas la Moldavie et afficher un soutien sans équivoque à « l’indépendance, la souveraineté territoriale, la trajectoire européenne et la poursuite des réformes » selon l’Élysée.

Intégration à l’Union européenne

L’année dernière en 2024, les Moldaves se sont prononcés d’une courte tête pour l’intégration à l’UE, après que des enquêtes de police ont conclu à une série d’interférences russes pour peser dans le débat.

Le mois prochain, les pays de l’UE pourraient ouvrir un premier groupe de négociations en vue de cette adhésion, selon des diplomates européens cités par Politico. Une adhésion qui pourrait même se faire avant celle de l’Ukraine, en guerre contre la Russie, rendant impossible toute intégration à court terme.

Dans ce contexte, Moscou cherche donc à semer le trouble en Moldavie. Non pas pour l’envahir, mais plutôt pour déstabiliser ce petit pays à l’ouest de l’Ukraine, et ainsi retarder – voire empêcher – toute adhésion à l’Union européenne.

Source : Rfi

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