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Mandat d’arrêt contre le PAN Guillaume Soro : Une plaisanterie de mauvais goût des autorités burkinabè #RochMarcChristianKaboré


Yacouba Isaac Zida, est celui qui a déclenché les hostilités contre les autorités ivoiriennes. (Ph: Dr)

Yacouba Isaac Zida, est celui qui a déclenché les hostilités contre les autorités ivoiriennes. (Ph: Dr)

Quelle suite compte donner la justice burkinabè au mandat d'arrêt international émis contre le PAN Guillaume Soro?

Quelle suite compte donner la justice burkinabè au mandat d’arrêt international émis contre le PAN Guillaume Soro?

CIV-lepointsur.com (Abidjan, 16-1-2015) Le Burkina Faso est manque d’indépendance, pourrait-on l’écrire sans risque de se tromper. Après plus de trente ans de dictature et de règne sans partage de pouvoirs autocratiques, le pays a enfin rejoint le cercle des nations démocratiques. Ouf de soulagement pour les populations qui vont goûter enfin aux délices de la liberté.

Malheureusement, alors qu’il vient à peine d’être investi comme Président de la République, plutôt que de s’attaquer aux sérieux problèmes, héritage de plusieurs années de dictature, Roch Marc Christian Kaboré a décidé d’asseoir son pouvoir sur du sensationnel. Fermant dès lors les yeux sur l’essentiel dont a besoin le peuple burkinabè. Le faisant, il fait fi de toute élégance diplomatique pour entraîner son pays dans une aventure aux conséquences hasardeuses.

Il a, en effet, décidé d’être le relai de Yacouba Isaac Zida, ex-Premier-ministre de la transition qui, ouvertement avait accusé la Côte d’Ivoire, à travers sa deuxième personnalité, d’avoir soutenu le putsch perpétré par le général Gilbert Diendéré le mercredi 16 septembre 2015. Comme réplique, le pouvoir d’Abidjan a souhaité régler cette affaire avec les autorités nouvellement élues du pays des hommes intègres. Pour marquer une volonté de coopération avec celles-ci, le Président ivoirien s’était rendu le 29 décembre 2015 à Ouagadougou prendre part à l’investiture de son homologue burkinabè.

Evidemment, l’émission d’un mandat d’arrêt contre le Président de l’Assemblée Nationale, deuxième personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire, est la preuve que les nouvelles autorités burkinabè ont décidé de fouler aux pieds l’élégance diplomatique dans laquelle s’est engagé le pouvoir d’Abidjan, quant à la suite à donner à cette affaire qui risque de mettre en péril les liens séculaires qui existent la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Arrestation de Blaise Compaoré, une obsession qui risque de couler Kaboré

L'ex Président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré (Ph: Dr)

L’ex Président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré (Ph: Dr)

A la lecture de cet acharnement sur le PAN Guillaume Kigbafory Soro, il ressort clairement que le pouvoir burkinabè a décidé d’en découdre avec la Côte d’Ivoire qui a offert couverts et gîte à Blaise Compaoré, l’ex-homme fort du Burkina Faso. Bien entendu, cette présence qui, plus est, chez le grand voisin ivoirien ne rassure pas du tout les autorités burkinabè depuis la transition jusqu’à maintenant. D’autant qu’elles la perçoivent comme une menace permanente.

Il n’en fallait pas plus pour réclamer la tête de Blaise Compaoré à travers un mandat d’arrêt émis contre lui le lundi 21 décembre 2015 par les autorités de la transition. Face au mutisme des Ivoiriens, la nouvelle équipe dirigeante a décidé de se faire entendre par cet autre mandat d’arrêt international. Cette fois-ci, contre la deuxième personnalité de l’Etat ivoirien. L’objectif visé par une telle démarche n’est autre que de mettre la pression sur la Côte d’Ivoire pour l’amener à faire partir Blaise Compaoré loin de son territoire.

Il est clair que cette démarche contre-productive ne saurait prospérer. Dès lors, au lieu de vouloir coûte que coûte amener Blaise Compaoré à s’éloigner du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré gagnerait, dès maintenant, à égrener le chapelet des promesses qu’il a faites aux Burkinabè qui lui ont accordé leur suffrage. C’est sûrement à ce prix qu’il gagnera davantage la sympathie de ses compatriotes.

Idrissa Konaté

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