[Mali Présidentielle 2018] Les partis d’opposition continuent à contester la victoire d’IBK dans les rues
L’opposition malienne a rassemblé, samedi 1er septembre 2018, à Bamako des milliers de manifestants pour manifester contre la victoire du président sortant Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK.
Selon les confrères de voaafrique.com et l’AFP, l’opposition réunie autour du candidat malheureux à la présidentielle, Soumaïla Cissé, qualifie cette marche de « plus forte mobilisation » depuis la réélection du président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, qui continue à contester.
Depuis la proclamation de la victoire d’IBK au second tour de la présidentielle du 12 août 2018, et l’officialisation par la Cour suprême, le 20 août, l’opposition organise des rassemblements pacifiques chaque samedi.
Avant l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta le 4 septembre les manifestations de rue des partis d’opposition se multiplient. Le camp de Soumaïla Cissé en appelle à la « poursuite de la lutte« , parce qu’il estime que cette investiture « va constituer une forfaiture constitutionnelle et une trahison pour le peuple malien« .
Les mots pour qualifier la « forfaiture« étaient durs. « IBK, voleur », « Non au coup d’Etat électoral », « Soumaïla Cissé, président », scandaient les manifestants, qui ont marché sur plusieurs kilomètres dans le centre de la capitale et dénoncé, par ailleurs l’arrestation « arbitraire » de deux responsables de l’opposition, selon des journalistes de l’AFP.
« C’est le plus grand rassemblement depuis le second tour de l’élection présidentielle, ce qui atteste d’une amplification de la mobilisation au Mali et à l’extérieur du pays en faveur du président Soumaïla Cissé », a déclaré dans un communiqué la direction de campagne de l’ex-candidat de l’opposition, selon qui des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes et à l’étranger, notamment en France.
Une source policière a évoqué « plusieurs milliers de personnes » présentes à Bamako, sans être plus précise.
Pour cette marche, les confrères mentionnent que Soumaïla Cissé a été rejoint en tête par d’autres anciens candidats malheureux à la présidentielle. Il a félicité en fin de manifestation les « 300.000 personnes » descendues dans la rue.
Par ailleurs, déclarait-il, deux militants de sa coalition, Paul Boro et Moussa Kimbiri ont été « arbitrairement arrêtés » ces derniers jours, et qu’ils avaient décidé « d’entamer une grève de la faim ce matin, parce qu’ils n’ont pas été présentés au juge ».
Paul Boro est un ancien cadre de la majorité présidentielle qui a rejoint l’opposition. Il a été arrêté à son domicile le 26 août. Il lui est reproché, selon une source sécuritaire, d’avoir fourni des armes à « des jeunes » avant la précédente manifestation de l’opposition.
« Mon mari n’avait aucun fusil ni arme. On dit qu’il a remis une arme à un jeune, ce jeune a dit que ce n’est pas vrai. Ce jeune est en liberté, mais mon mari est en prison », a déclaré son épouse, Boro Fatoumata Tall, en marge de la manifestation, qui s’est achevée sans incident.
L’opposition, dont les recours ont été déboutés par la Cour constitutionnelle, estime que le scrutin présidentiel a été entaché de fraudes « d’une ampleur encore jamais vue dans l’histoire politique du Mali ».
Kpan Charles
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