Economie

Lutte contre le réchauffement climatique : Après la Cop 21, les pétroliers rusent dans l’application de l’accord de Paris #Environnement


Les dirigeants du monde avaient pris l'engagement de lutter efficacement contre le réchauffement climatique lors des assises de la Cop21 à Paris.

Les dirigeants du monde avaient pris l’engagement de lutter efficacement contre le réchauffement climatique lors des assises de la Cop21 à Paris.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, 25-1-2016) La planète terre arrivera-t-elle à se mettre à l’abri du réchauffement climatique ? Telle est la question qui circulent sur toutes les lèvres, eu égard aux nombreuses ruses entretenues par les pétroliers et les pays industrialisés pour contourner les différents accords pris pour réduire la pollution entraînée par la promotion de l’industrie et réduire les risques de catastrophes climatiques.

Quelques semaines seulement après la tenue de la Cop 21, du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, l’accord historique signé par les pays ayant participé à cette importante rencontre est en passe d’être foulé aux pieds comme ce fut les cas des accords antérieurs. Cette flagrante intention des pétroliers et des industriels a été mise sur la table du Forum économique de Davos en Suisse, ouverte du 20 au 23 janvier 2016.

Une manœuvre clairement dévoilée par la chute drastique et record jamais égalée du prix du baril de pétrole. Selon Christina Figueres, responsable climat de l’Onu qui s’exprimait sur la question, « l’effondrement des prix du pétrole aux alentours de 30 dollars suscite beaucoup de questions sur la transition énergétique ». Evidemment, conscient de ce que le maintien du coût élevé du baril de pétrole amènerait les consommateurs d’énergie à se tourner vers les énergies renouvelables, les producteurs et tous les stratèges du secteur du pétrole ont pris le devant des choses pour le faire chuter jusqu’au plus bas niveau.

« A ce prix, il est beaucoup plus intéressant d’utiliser du pétrole que des énergies renouvelables qui sont encore chères », explique le chef économiste du cabinet britannique IHS, Nariman Behravesh. Si la responsable climat de l’Onu reste optimiste quant à certains progrès réalisés dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment au niveau de la baisse des prix de l’énergie solaire ou éolienne dans certaines régions du monde, ce n’est pas le cas pour certains acteurs du pétrole.

Ainsi, pour Patrick Pouyanné, patron du groupe pétrolier Total, le besoin d’innovation reste entier pour rendre les énergies renouvelables plus compétitives, tant que le prix du baril de pétrole se négocie à 30 dollars. Il est clair qu’à ce rythme, le niveau bas du prix sera longtemps maintenu, de sorte à éviter que les regards des consommateurs d’énergie se tournent ailleurs. Pour l’instant, l’accord signé à Paris pour préserver la terre d’une catastrophe climatique peut encore rester rangé dans les tiroirs.

Le prix du carbone, un casse-tête chinois

Malheureusement, cet engagement semble avoir pris du plomb dans les ailes  au Forum économique de Davos en Suisse.

Malheureusement, cet engagement semble avoir pris du plomb dans les ailes au Forum économique de Davos en Suisse.

A Davos en Suisse, au cours de cette rencontre internationale, il a aussi été question du prix de la pollution, de l’émission de Co2. Selon Véolia Antoine Frérot, Pdg du groupe de traitement d’eau et de déchets, le prix du carbone sera au cœur des prochains débats. « Il est important qu’il puisse surgir une solution pour mettre en place ce système de prix du carbone », a-t-il déclaré à l’Afp.

En effet, pour changer radicalement les émissions, il est proposé de fixer le prix du carbone, au risque de voir augmenter l’utilisation du charbon en Inde et en Afrique du Sud. Avec à la clef, 30 à 40 dollars par tonne. S’il est vrai que cette lutte ne peut aboutir par la seule volonté du monde économique, il est donc important que les plus grands pollueurs s’associent pleinement à la démarche commune. Car, il n’existe pas encore de prix définitif du carbone, tant au niveau des quotas d’émission commercialisables que par une taxe carbone.

Toutefois, la seule alternative qui mérite d’être suivie par les différentes politiques de lutte contre le réchauffement climatique reste la préservation de la biosphère. D’autant que naturellement, la forêt absorbe à elle toute seule, 4,5 gigatonnes de carbone, voire la moitié des gaz émis par l’action de l’humanité sur la nature. Pour l’heure, les industriels peuvent dormir tranquilles, car ils sont les plus grands bénéficiaires de la baisse considérable du prix du baril de pétrole, même si les conséquences de leurs activités sont estimées à 180 milliards de dollars par an, dont un quart seulement est assuré.

Idrissa Konaté 

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