[Lutte contre la tuberculose] Les nations Unies réaffirment leurs engagements pour éradiquer l’épidémie d’ici 2030
Dans leur vision de mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose d’ici 2030, les chefs d’Etats et de gouvernement, ainsi que les représentants d’État et de gouvernement, se sont réunis au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York le 26 septembre 2018. Cette rencontre a été le lieu pour eux de réaffirmer leurs engagements et mettre, pour la première fois, un accent particulier sur cette maladie qui minent les sociétés.
Au titre de ces engagements, on peut citer entre autres, le dépistage et le traitement de la tuberculose, qui permettra de traiter avec succès, de 2018 à 2022, 40 millions de personnes atteintes de la maladie, dont 3,5 millions d’enfants, et 1,5 million de personnes atteintes de sa forme pharmacorésistante, dont 115 000 enfants ; aussi de faire en sorte que, les personnes les plus susceptibles de tomber malades ne contractent pas la tuberculose en améliorant rapidement l’accès au dépistage de l’infection tuberculeuse, selon la situation du pays, et en fournissant un traitement préventif, l’accent étant mis sur les pays durement touchés, de sorte qu’au moins 30 millions de personnes, dont 4 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans, 20 autres millions de personnes vivant au contact de personnes atteintes de tuberculose dans leur foyer, et 6 millions de personnes vivant avec le VIH, reçoivent un traitement préventif d’ici à 2022, et dans l’optique d’en atteindre des millions d’autres ; et la mise au point de nouveaux vaccins et à proposer d’autres stratégies de prévention de la tuberculose, pour ne citer que ceux-là.
La tuberculose, une maladie dans le top 10 des principales causes de décès dans le monde
En matière de statistiques, souligne-t-on, la tuberculose constituait une urgence mondiale il y a 25 ans. Cette maladie figure toujours parmi les 10 causes principales de décès dans le monde. Elle constitue donc un défi majeur dans l’ensemble des régions et des pays. Elle touche également de manière disproportionnée les pays en développement, où surviennent 99% des décès liés à la tuberculose. Par ailleurs, la déclaration politique des Nations Unies, rapporte qu’un quart de la population mondiale est infectée par la bactérie qui cause cette maladie, et que des millions de personnes atteintes de tuberculose sont, chaque année, privées de soins de qualité, y compris d’un accès à des tests diagnostiques et à un traitement d’un coût abordable, en particulier dans les pays en développement. 40% des personnes nouvellement touchées par la tuberculose échappent aux systèmes d’information sanitaire et, chaque année, des millions de malades sont privés de soins de qualité. Or toujours selon notre source, la tuberculose ne peut être éradiquée que par la prévention et un accès à un diagnostic, à un traitement et à une prise en charge de qualité, y compris l’accès à des outils diagnostiques et à des traitements médicamenteux d’un coût abordable. Mais aussi, par la mise en place de modèles de soins efficaces de proximité axés sur l’être humain et appuyés par des services de soins intégrés ainsi que des solutions de financement innovantes, et des investissements supplémentaires dans le domaine de la recherche-développement et de l’exécution de programmes de lutte antituberculeuse d’un prix abordable, en particulier dans les pays en développement.
Faut-il le préciser, la tuberculose touche les populations de manière inéquitable et contribue au cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté. La malnutrition et l’inadéquation des conditions de vie favorisent la propagation de la tuberculose et de ses effets sur la société, et que la tuberculose présente un lien fondamental avec une majorité des grands défis de développement. Elle est la principale cause de décès des personnes vivant avec le VIH, puis que moins de la moitié des cas de tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH ont été dépistés et signalés en 2016, et moins de 60% des patients atteints de tuberculose ont fait un test de dépistage du VIH, ce qui empêche l’administration d’un traitement et entraîne des décès. Aussi, la tuberculose multirésistante représente un tiers des décès liés à une résistance aux agents antimicrobiens à l’échelle mondiale.
La réponse apportée jusqu’à présent face à la tuberculose multirésistante et ultrarésistante est insuffisante et, malgré l’introduction de nouveaux tests de diagnostic rapide et les efforts faits pour intensifier la gestion de la maladie et le financement international, tel que celui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, seuls un peu plus de 50% des patients atteints d’une tuberculose multirésistante sous traitement dans le monde ont été traités avec succès
Au vue de ces chiffres alarmants et de la persistance de cette épidémie, les dirigeants des Etats et des gouvernements sont à la recherche de Solution. C’est dans ce cadre que le Service pharmaceutique mondial du Partenariat Halte à la tuberculose qui, depuis sa création en 2001, a accru l’accès des populations dans le besoin à des diagnostics et à des traitements de qualité et d’un prix abordable en matière de lutte antituberculeuse, et qui se présente comme une option dont l’utilisation est à envisager par tous les pays.
Outre les problème d’accès aux soins de qualité et au prix élevés des médicaments, s’ajoutent les obstacles socioculturels, qui entravent les services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose, en particulier pour les personnes vulnérables ou en situation de vulnérabilité.
Aussi, pour mettre fin à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030, les Nations Unies trouves nécessaires, de disposer de données fiables sur l’incidence, la prévalence et la mortalité, s’il y a lieu, ventilées par revenu, sexe, âge et autres paramètres pertinents en fonction des pays concernés. Mais aussi, de renforcer les capacités nationales d’utilisation et d’analyse des données qui seront recensées, afin de faire en sorte que les connaissances collectives se traduisent par des mesures efficaces et opportunes, et les progrès accomplis tant aux niveaux national que mondial doivent faire l’objet d’un examen régulier afin de veiller à ce que l’objectif fixé soit tenu.
Baisses considérables des décès liés à la tuberculose entre 2000 et 2016
Selon la déclaration politique des Nations Unies, approuvée par la réunion de haut niveau sur la lutte contre la tuberculose le 26 septembre 2018, les objectifs du Millénaire pour le développement et les stratégies, plans et programmes s’y rapportant en matière de prévention et de traitement de la tuberculose, ont permis d’inverser la tendance de l’épidémie. Et, entre 2000 et 2016, la mortalité liée à la tuberculose a été réduite à 37%, ce qui a sauvé 53 millions de vies.
Georges Kouamé