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[Lutte contre la corruption] Des gendarmes ivoiriens lourdement condamnés par la justice


Abidjan, 12-11-2021 (lepointsur.com) Deux éléments de la brigade de gendarmerie de Yopougon-Toits rouge ont été condamnés, mercredi 10 octobre 2021, à 12 mois de prison ferme chacun par le Tribunal militaire d’Abidjan.

La sentence doit être très amère pour ces deux “corps habillé’’. Ils ont écopé chacun d’une peine de 12 mois d’emprisonnement, accompagnée d’une amende de 50 000 FCFA par personne. Poursuivis pour extorsion de fonds, vol de numéraires et violation de consignes, ces gendarmes dont les identités n’ont pas été révélées au grand public, ont été reconnus coupables pour les faits retenus contre eux par le Tribunal militaire d’Abidjan, après 4h de débats (auditions du plaignant, des mis en cause), le mercredi 10 novembre 2021.

Selon le communiqué ayant sanctionné ce procès, c’est au cours de l’année 2020 que les faits se sont déroulés. En effet, courant 2020, rapporte la note, M Néan rentre en contact avec M Bakayoko, un opérateur immobilier à qui il fait savoir son désir d’acquérir une parcelle. Ce dernier ne trouve aucun inconvénient. Étant en partenariat avec une structure qui opère un lotissement, il propose une parcelle à Néan à la fin de l’opération. Ce dernier lui verse la somme de 3 200 000 F.

Trouvant le délai de livraison du lot assez long M. Néan demande alors à Bakayoko de lui restituer son argent, chose que ce dernier n’arrivait à faire car, sûrement n’ayant plus de liquidités. C’est ainsi que Néan porte plainte contre lui à la brigade de Yopougon plutôt qu’à Cocody, commune où se s’est effectuée la transaction financière et également là où se trouve le lot.

M. Bakayoko sera interpellé chez lui à Cocody plus tard et conduit sous escorte (lui-même conduisait son véhicule) à la brigade de gendarmerie de Yopougon-Toits rouge. Une fois à la brigade, précise le communiqué, il est immédiatement mis en garde à vue et ses effets (clé de voitures, ceinture et autres) sont confiés au Mdl K.

« Son épouse l’y rejoint le lendemain. M Bakayoko dit à son épouse d’aller récupérer l’enveloppe de 70 000f laissée dans sa voiture la veille. Point d’enveloppe. Ne voulant pas le voir aller en prison, elle accepte sur proposition des gendarmes de vendre son véhicule. Elle trouve un acquéreur et cède le véhicule à 2 800 000. Sous le regard des gendarmes, elle verse ce montant au plaignant qui accepte. Le reste du payement est échelonné dans un engagement écrit. Au final, les gendarmes réclament 50 000f pour la mise en liberté de son époux. Elle paye “le prix de la liberté’’ de son mari », mentionne notre source.

Jugeant l’attitude des gendarmes inadmissible avec cette manière d’agir surtout de la part des hommes de loi, M Bakayoko court porter plainte au Tribunal Militaire d’Abidjan dès sa sortie. Le Commissaire du gouvernement, le Contre-Amiral  Ange Késsie se saisit du dossier et ordonne une enquête. Déférés devant le parquet militaire, ces deux gendarmes ont été jugés puis condamnés pour extorsion de fonds, vol de numéraires et violation de consignes.

Christ Kouamé

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