L’influenceur burkinabè Alino Faso, détenu à Abidjan, retrouvé « pendu »
Abidjan, 28-07-2025(lepointsur.com) Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, soutien de la junte au pouvoir au Burkina Faso, avait été interpellé au début de janvier à Abidjan pour « intelligence avec des agents d’un État étranger ».
Son décès, survenu jeudi 24 juillet, a été rendu public ce dimanche. Alain Christophe Traoré, 44 ans, détenu à l’École de Gendarmerie à Abidjan, « s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet », a déclaré dans un communiqué le procureur de la République, Oumar Braman Koné. Une enquête est « en cours pour déterminer les motifs et les circonstances de ce suicide », a-t-il ajouté.
Interpellé le 10 janvier à Abidjan, Alino Faso était notamment poursuivi pour « intelligence avec des agents d’un État étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels ».
Liens étroits avec les cyber activistes burkinabè
Une source sécuritaire avait déclaré à l’AFP en janvier qu’Alino Faso était suspecté d’avoir des liens étroits avec les « Bataillons d’intervention rapide de la communication » (BIR-C), un groupe de cyber activistes burkinabè très influents sur les réseaux sociaux. Les BIR-C relaient la propagande de la junte burkinabè et menacent ou invectivent régulièrement toute voix critique sur la conduite des affaires au Burkina Faso.
Selon cette source, Alino Faso était suspecté d’avoir récemment rendu visite à Ibrahima Maïga, activiste très influent aux États-Unis (un million d’abonnés sur Facebook), qui multiplie les publications virulentes, notamment à l’encontre des autorités ivoiriennes.
La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations très tendues depuis la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État en septembre 2022. Alino Faso s’était installé en 2021 avec sa famille à Abidjan où il avait ouvert un restaurant, mais séjournait régulièrement au Burkina Faso.
En octobre 2024, il avait organisé à Ouagadougou un festival dédié aux forces de sécurité et aux « volontaires pour la défense de la patrie » (VDP), des supplétifs civils de l’armée engagés dans la lutte contre les jihadistes.
(Avec AFP)