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Le préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, a changé la nature et le degré des rapports gouvernants-gouvernés


À Barthelemy Zouzoua Inabo: J’observe depuis quelques mois, la démarche et la communication du Préfet d’Abidjan. Il est comme les réseaux sociaux. Il a changé la nature et le degré des rapports gouvernants-gouvernés. Ce n’est pas le gouverneur hérité de la colonisation, dressé dans sa tenue d’apparat, qui règne, qui dicte, qui domine, qui impose.

La crise au Burida d’abord

L’autorité sait aller au contact des citoyens, comprendre leurs problèmes, expliquer les positions du gouvernement, les justifier, échanger, sensibiliser, éduquer… Le préfet d’Abidjan n’est pas coincé dans la tête. Il utilise les réseaux sociaux pour atteindre ses cibles.

Il donne aux réseaux sociaux, leur noblesse et leur sens réel: relier les communautés, partager les centres d’intérêts, informer, former, sensibiliser, éduquer, alerter…

‘’Il a changé la nature et le degré des rapports gouvernants-gouvernés. Ce n’est pas le gouverneur hérité de la colonisation, dressé dans sa tenue d’apparat, qui règne, qui dicte, qui domine, qui impose.’’ 

Disons les choses comme elles sont: l’homme, c’est l’extérieur qui en parle le mieux. C’est de l’extérieur que certaines personnes m’ont alerté sur ses capacités de gestion des crises et conflits. Dans les organisations internationales.

Aïe, tu me demandes pourquoi, subitement, je parle de l’homme?  Beh, au regard de l’actualité sociale…

‘’Le Préfet aurait pu donner ordre à la police de déguerpir les manifestants. La police l’aurait fait sans ménagement. Nous aurions crié à l’empêchement de la liberté de manifester. Non, il a choisi la voie du dialogue, de l’explication des textes, de la pédagogie.’’

La crise au Burida d’abord. J’ai fait un saut hier devant le bureau ivoirien des droits d’auteur, Burida. J’ai vu la manifestation des artistes. Rues et bureaux fermés. Le Préfet aurait pu donner ordre à la police de déguerpir les manifestants. La police l’aurait fait sans ménagement. Nous aurions crié à l’empêchement de la liberté de manifester. Non, il a choisi la voie du dialogue, de l’explication des textes, de la pédagogie. Les artistes ont raison de manifester, de crier leur colère mais dans le respect du Droit. Dans leurs intérêts et dans les intérêts des autres!
Pourquoi je parle de l’homme? Il a une approche exemplaire des relations sociales. Contrairement à l’habitude des dirigeants en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire. Les enseignants sont en grève.

La première réaction de la ministre de tutelle a été éruptive, émotive. La deuxième réaction est inspirée. Appel au dialogue. À la concertation.
Je ne suis pas d’accord avec la grève des enseignants. Mais ils ont le droit de protester. Il faut les écouter. Leur enlever les arguments de la protestation. Les menaces, les poitrines bombées, ne sont pas des méthodes de gestion. Mais plutôt, une incapacité. Une fuite en avant.

‘’La première réaction de la ministre de tutelle a été éruptive, émotive. La deuxième réaction est inspirée. Appel au dialogue. À la concertation.’’ 

Dans ce pays, personne ne peut, en réalité, effrayer son camarade… Mettons en toutes choses, balle à terre. Discutons, ouvrons à chaque instant, les portes du dialogue.

Par Fernand Dédeh

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