Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont-ils séparés en côte d’ivoire ? (Simple question)
Au fait, quel rôle joue un député ivoirien ? De manière triviale, à quoi sert un député ?
‘’Les députés de Côte d’Ivoire rejettent- ils les projets de loi de leur président ? Les députés désapprouvent-ils les décisions de leur président de la République ?’’
Je sais qu’ils se promènent de temps en temps pour répercuter auprès des populations les lois votées à l’Assemblée nationale, telle la loi sur le foncier. Je les vois surtout dans les funérailles, dans les événements festifs, pendant des jeûnes en train de distribuer des billets de banque, des sacs de riz, de sucre, des fûts d’huile…
À l’Assemblée nationale, ils lèvent leurs mains pour voter des lois de deux sortes : celle émanant d’eux-mêmes appelée « proposition de loi » et celle à eux soumise par l’Exécutif « , projet de loi ». Le projet de loi, c’est ce qui m’intéresse et qui est l’objet de ma question : Y a-t-il séparation du pouvoir exécutif d’avec le législatif ?
‘’Assurément non. Je les vois lever la main, parfois les deux mains, pour approuver les projets de lois et même esquisser des pas de danse. Ce sont des caisses de résonance, des bénis-oui-oui.’’
Les députés de Côte d’Ivoire rejettent- ils les projets de loi de leur président ? Les députés désapprouvent-ils les décisions de leur président de la République ?
Assurément non. Je les vois lever la main, parfois les deux mains, pour approuver les projets de lois et même esquisser des pas de danse. Ce sont des caisses de résonance, des bénis-oui-oui. C’est pourquoi je me suis précipité pour cocher la case » NON » lors du vote de la dernière Constitution parce que cette constitution vient ajouter d’autres automates à travers le Sénat. La loi sur la Cei qui sera adoptée bientôt en plénière pourra-t-elle être rejetée par le Sénat de Yamoussoukro ? Si l’un d’entre eux s’amuse à dire non, on enlèvera sous lui le tabouret. Alors pour quoi constituer un second groupe qui ne pourra jamais rejeter les lois approuvées par la Première chambre ?
‘’ Le président Gbagbo, dans l’opposition, clamait que, pour une démocratie vraie, il fallait une assemblée nationale en majorité de l’opposition pour exercer le contre-pouvoir face à l’exécutif.’’
Comme le pouvoir sait que, quand il a la majorité à l’Assemblée nationale, tous les projets et les décisions seront approuvés, chaque président fait tout, même avec la tricherie et l’intimidation pour obtenir cette majorité.
Le président Gbagbo, dans l’opposition, clamait que, pour une démocratie vraie, il fallait une assemblée nationale en majorité de l’opposition pour exercer le contre-pouvoir face à l’exécutif. Une fois au pouvoir, il a tout fait pour avoir la majorité en s’alliant à l’Udpci du général Guéi afin d’avoir ses 14 députés et supplanter le Pdci. Il a oublié le contre poids qu’il prônait.
Le 22 décembre 1999, les députés avaient acclamé à tout rompre le discours du président Bédié qui maintenait les militants du RDR, avec à leur tête, Henriette Diabaté en prison. Sauf le visage de Kassoum Coulibaly (paix à son âme) contrastait apparemment avec l’ambiance dans l’hémicycle ce 22 décembre. Ces députés n’avaient pas pu demander à leur président d’user de son pouvoir pour les gracier.
‘’Une fois au pouvoir, il a tout fait pour avoir la majorité en s’alliant à l’Udpci du général Guéi afin d’avoir ses 14 députés et supplanter le Pdci. Il a oublié le contre poids qu’il prônait.’’
Tout près de nous, les députés Rhdp et leurs soutiens ont approuvé dans la liesse les projets de lois sur la CEI et les cartes d’identité. Il y en a même qui ont levé deux mains pour exprimer l’indicible joie qui les habitait. Des élus du peuple ! Des gens qui, lors de leur campagne, ont promis d’œuvrer pour la cause des populations viennent jubiler quand on demande à ces populations de payer entre 15 et 20 000 f pour avoir une pièce d’identité (extrait de naissance, certificat de nationalité, timbre à 5000f et les frais de transport…) Ils n’ont pu dire à l’Exécutif d’accorder gratuitement la carte d’identité qui va servir aussi à les réélire! Pourtant, chaque semaine, des saltimbanques se promènent à travers le pays pour installer de simples élus locaux à coût de millions; chaque année, l’État dépense des milliards pour des pèlerinages.
Alors question : le pouvoir exécutif et le législatif du même parti peuvent-ils s’opposer ?
Par Pascal Kouassi