Culture

[Lancement officiel de la 3ᵉ édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA)] Plus de 10 000 festivaliers attendus


La troisième édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), prévue du 1er au 14 juillet 2025 à Sakassou et placée sous le thème : « Levée des cloisonnements du champ de conscience baoulé pour une nation Waoulé unifiée », a été officiellement lancée le samedi 22 mars 2025 sur l’esplanade de la cour royale de Sakassou.

Sakassou, le 26 mars 2025 (lepointsur.com) Le Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA) a entamé sa troisième édition avec une conférence de presse marquant son lancement, empreint de symboles et de solennité. Dès l’entame, une procession menée par les femmes Adjanou de Wamla a donné le ton de cette célébration culturelle. Ce moment fort a été suivi d’un défilé des tout-petits, avant qu’une cérémonie de libation orchestrée par Nanan ASRI Roger ne vienne sceller l’ancrage spirituel de l’événement

Le commissaire général du FATA, Djeka Kouadio Jean-Baptiste Arsène

Un appui institutionnel réaffirmé

Après le mot de bienvenue de Fred Arthur, président du comité local du FATA, la cérémonie a pris une dimension institutionnelle avec l’intervention de Mme Kouamé Danielle, représentante par intérim du directeur régional de la Culture et de la Francophonie du Gbêkê, lui-même mandaté par la Ministre de la Culture et de la Francophonie. Elle a tenu à souligner la présence de M. Kouadio Ahoutou Matthieu, ancien directeur régional, désormais engagé en tant qu’expert et passionné de culture.

Dans son intervention, Mme Kouamé Danielle a souligné l’importance du festival en tant que plateforme de dialogue entre tradition et modernité. Elle a salué les efforts des organisateurs et réaffirmé le soutien du ministère à cet événement, qui contribue à la valorisation du patrimoine culturel akan..

Une vision pour l’avenir du FATA

Mme Kouamé Danielle, représentante du directeur régional de la Culture et de la Francophonie du Gbêkê par intérim

Insistant sur la richesse des échanges culturels, la représentante du ministère a souligné le rôle fondamental du FATA dans la promotion des expressions artistiques africaines. Par ailleurs, elle a exhorté les acteurs culturels à poursuivre leur engagement afin de faire rayonner l’identité culturelle ivoirienne au-delà des frontières.

L’édition 2025 s’annonce prometteuse, avec une programmation diversifiée et des innovations destinées à enrichir l’expérience des festivaliers. Mme Kouamé Danielle a conclu en réitérant l’engagement du ministère à accompagner le FATA dans son développement, en assurant que les retours des acteurs culturels seront pris en compte pour une collaboration toujours plus fructueuse.

Cette cérémonie de présentation à la presse et au grand public a ainsi marqué une étape importante dans la consolidation du FATA comme rendez-vous incontournable du patrimoine akan, alliant traditions ancestrales et créations contemporaines.

Présente à Sakassou dans le cadre du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), Misa Kouassi, ambassadrice mondiale de la paix et de la culture, peintre, poétesse et promotrice de la plateforme 6e Continent, a livré un témoignage empreint de passion et d’engagement en faveur du patrimoine africain

Un attachement profond au peuple Baoulé

Dans son discours, Misa Kouassi a partagé son lien particulier avec la culture baoulé, une fascination qui remonte à son adolescence. « Je suis tombée amoureuse de l’ethnie baoulé depuis la sixième, et aujourd’hui, me voici à Sakassou », a-t-elle confié, rappelant son parcours marqué par trente années d’engagement au service de la culture africaine depuis son départ du Cap-Vert.

Elle a notamment évoqué la réalisation d’une sculpture monumentale en pierre, d’une tonne, en hommage à la reine Abla Pokou, figure légendaire dont le sacrifice a permis la fondation du peuple baoulé. Une œuvre qui symbolise, selon elle, la reconnaissance due à cette héroïne de l’histoire africaine.

Le Sixième Continent : Un Pont Entre l’Afrique et le Monde

À travers sa plateforme 6e Continent, Misa Kouassi ambitionne de mettre en lumière la richesse et la diversité de l’Afrique royale. Elle a souligné l’importance des résidences artistiques organisées entre Sakassou, le Cap-Vert et le Brésil, véritables lieux de transmission et de célébration des identités culturelles africaines.

« Ce triomphe, qui traverse le temps, sera présenté comme un miroir reflétant l’humanité », a-t-elle expliqué, insistant sur le rôle de l’art dans la valorisation des traditions africaines à l’échelle internationale.

Un engagement artistique et humanitaire à l’international

Loin de se limiter au continent, l’ambassadrice mondiale de la paix et de la culture porte également un projet d’envergure aux États-Unis, où des artistes s’engagent au service de l’humanité. Mandatée pour cette mission, elle affirme que, depuis juillet, de nombreuses personnes ont rejoint ce mouvement, renforçant ainsi leur engagement envers « ce quatrième royaume ».

En parallèle, elle continue de promouvoir la cause de l’Afrique à travers l’art et la culture, appelant à une véritable émancipation humaine portée par la création artistique.

Avant de conclure son intervention, Misa Kouassi a tenu à exprimer sa gratitude, adressant un message fort au commissaire général, Djeka Kouadio Jean-Baptiste.

À cette occasion, le commissaire général de l’événement, l’artiste plasticien Djeka Kouadio Jean-Baptiste, a exprimé sa profonde gratitude envers les gardiens du savoir ancestral. Ces derniers ont accepté que cette 3ᵉ édition soit placée sous leur autorité, renforçant ainsi l’authenticité et la portée culturelle du festival.

Avant de dévoiler les grandes articulations et les innovations majeures de cette 3ᵉ édition, il a tenu à rappeler à l’assistance la mission essentielle du FATA : préserver et valoriser le patrimoine culturel et cultuel du peuple Akan.

Cet objectif principal se décline en cinq objectifs opérationnels et spécifiques, parmi lesquels :

● Préserver et promouvoir les traditions Akan à travers des expositions, spectacles, cérémonies rituelles et ateliers pédagogiques.

● Encourager les échanges intellectuels et artistiques en réunissant artistes, chercheurs et historiens pour discuter des enjeux liés à l’héritage Akan.

● Soutenir le développement économique local en valorisant l’artisanat et le commerce à travers des foires et expositions.

● Renforcer la transmission des savoirs via des conférences et formations animées par les gardiens des traditions.

● Faire de Sakassou une destination phare du tourisme culturel en mettant en avant ses sites historiques et ses pratiques rituelles.

Selon lui, pour atteindre ces objectifs, le FATA s’inscrit dans une vision holistique de la culture. C’est pourquoi, à chaque édition, il propose une gamme variée d’activités devenues traditionnelles, notamment : une conférence sur un aspect de la culture Akan, des arts vivants (danses, masques, femmes Komians, Adjanou, faits coutumiers, processions…), une exposition et, enfin, un concert marquant l’apothéose du festival.

Outre les activités qui ont marqué l’édition précédente, celles-ci ont été maintenues et renforcées. Poursuivant, le Commissaire général du FATA, l’artiste plasticien Djeka Kouadio Jean-Baptiste, a annoncé d’importantes innovations, notamment :

Pose de la première pierre du Centre Culturel FATA : un espace dédié à la recherche et à la transmission du patrimoine Akan.

Inauguration du Waoulé Souklou : un nouveau lieu d’expression culturelle destiné à accueillir spectacles et ateliers.

FATA KIDS : un programme dédié aux enfants, incluant un carnaval éducatif sur la culture Akan.

● Compétitions de jeux traditionnels : concours d’Awalé et de Mô FATA pour promouvoir l’héritage ludique Akan.

● Ouverture d’une galerie d’art et d’un site de vente aux enchères : pour soutenir et promouvoir les artistes et artisans locaux.

Par ailleurs, pour cette troisième édition, le peuple Bron sera l’invité spécial du festival.

Avec ces innovations, le FATA 2025 s’annonce comme une édition marquante, alliant tradition et modernité pour renforcer l’identité culturelle Akan et dynamiser le tourisme culturel en Côte d’Ivoire.

À noter que la deuxième édition, qui s’est tenue du 1er au 14 juillet à Sakassou, capitale du Royaume Akan, a mobilisé plus de 5 000 festivaliers venus de divers horizons.

Enfin, bien que conviées à cette conférence de presse marquant le lancement de la 3ᵉ édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), certaines autorités administratives, notamment le préfet du département de Sakassou et le maire, ont brillé par leur absence.

Médard KOFFI

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