La Russie interdit Amnesty International sur son territoire, déclarant l’ONG « indésirable »
Le parquet général russe a déclaré lundi 19 mai « indésirable » l’ONG de défense des droits humains Amnesty International, une mesure qui interdit ses activités en Russie, en raison de ce qu’il juge comme « projets russophobes mondiaux ».
La décision s’inscrit dans la répression employée par Moscou sur la société civile et sur toute voix critique dans le pays depuis le début de l’offensive en Ukraine.
La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, assiste à une conférence de presse à Johannesburg, le lundi 28 mars 2022. Amnesty International accuse la Russie d’avoir commis des crimes de guerre dans la ville ukrainienne de Marioupol. La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, assiste à une conférence de presse à Johannesburg, le lundi 28 mars 2022. Amnesty International accuse la Russie d’avoir commis des crimes de guerre dans la ville ukrainienne de Marioupol.
« Le siège londonien d’Amnesty est le centre de préparation de projets russophobes mondiaux financés par les complices du régime de Kiev », a dénoncé le parquet russe dans un communiqué.
Le parquet accuse l’ONG de « faire tout son possible pour renforcer la confrontation militaire dans la région, justifier les crimes des néo-nazis ukrainiens et d’appeler à augmenter leur financement ». Amnesty « insiste sur l’isolement politique et économique de notre pays », ajoute le procureur général.
Le statut d’« indésirable » oblige les organisations concernées à fermer leurs portes en Russie. Les Russes qui travaillent pour elles, les financent ou collaborent avec elles peuvent également être passibles de poursuites judiciaires.
L’ONG Amnesty International a promis de « continuer son travail » pour la défense des droits humains en Russie. « Nous continuerons à travailler sans relâche pour que tous les responsables de graves violations des droits de l’homme, que ce soit en Russie, en Ukraine ou ailleurs, soient traduits en justice », a écrit l’organisation basée à Londres dans un communiqué.
Sur son site, Amnesty International décrit notamment la Russie comme un pays qui « continue sa guerre d’agression contre l’Ukraine » et où « les droits à la liberté d’expression, un rassemblement et une association pacifiques restent sévèrement restreints ». La Russie a dressé pour la première fois une liste d’organisations « indésirables » en 2015. La liste compte désormais 223 organisations.
RFI