Ici, une embarcation d’esclaves en route pour l’Occident.

lepointsur.com (Abidja, le 21-4-2015) Le navire négrier est prêt. Avril 1815, de la traite, l’histoire retiendra son déclin. Néanmoins, le butin est enchainé puis scellé dans les caves du navire. L’empressement enfantin des matelots trahi un malaise. Peut-être qu’il faut faire vite car bientôt la loi leur entravera ce commerce triangulaire. Ces esclaves noirs seront bientôt déportés vers les côtes Nord ou Sud américaines.

Deux siècles plus tard, Avril 2015, l’esprit scellé et prisonnier de la fixation qui peint l’Europe comme un eldorado, une terre de rêve regorgeant de richesse à portée de mains, des flux de migrants africains ne cessent de grossir cette fois, volontairement. Ce sont 500, parfois 1000 personnes, oints de la providence in extremis qui chaque jour sont récupérées par les garde-côtes italiens…

En 2015, le flux de ces embarcation s’est même amplifié.

Pour l’Afrique, la fuite des cerveaux s’effectue plus sainement dans les aéroports tandis que celle des écervelés accouche en masse des corps sans vie le long des rives de l’Occident. Tous parlent de contraintes financières, de vie meilleure et du gazon plus vert de l’autre côté de ses vastes étendues d’eau.

Cette grande douleur humanitaire est muette dans les sphères politiques de là- bas comme d’ici. Charlie Hebdo n’a pas traversé la mer alors pourquoi s’en indigner ? Après tout ce ne sont que quelques nègres qui ne rêvent que d’accroître les statistiques des sans-papier, sans-domicile, sans-honneur, sans-rien mais combien mille fois mieux que chez eux argumentent-ils.

Alors, aussi longtemps que pérennisera ces déséquilibres à l’échelle mondiale où moins de 1% s’accapare toutes les richesses du monde, alors l’impensable ne saura que se produire. Un espoir fou, idyllique fait croire à ces kamikazes des temps modernes per aspera ad astra que leur réussite sera effective en dépit de tout. En dépit de leur vie. Triste folie du désespoir.

Kakou Nda

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